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Egypte : le mot "démocratie" est souligné 529 fois.

La presse ce matin nous informe que le pouvoir égyptien, issu du coup d’état militaire de juillet 2013, vient de condamner à mort 529 "pro-Morsi".

O surprise : il s’avère que le coup d’état militaire - accueilli par une "ouf" de soulagement par une bonne partie de la "gauche" française - était donc bien un... comment dire ? .... un coup d’Etat militaire.

La presse occidentale prend l’annonce avec indolence, car ce n’est pas au Venezuela que ça se passe.

Mais bon, après tout, la notion de coup d’état militaire démocratique n’est pas plus bête que celle de guerre humanitaire. En période de liquidations, à l’ère des camelots, si vous achetez l’une, l’autre vous sera offerte. Et parce que tout doit disparaître, la maison vous offre en plus et en guise de cadeau de bienvenue une dose de bonne conscience (très utile pour les actions futures).

Je sais, certains se diront in petto "ça fera toujours 529 de moins". Mais 529 quoi, exactement - pour peu qu’ils en aient véritablement la moindre idée ?

Théophraste R.
eh non, on n’ira pas tous au paradis

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Commentaires
24/03/2014 à 17:23 par Dwaabala

Le coup d’État militaire n’est pas tombé seulement du ciel.
Déjà, le 23 juin 2013, l’Union des Patriotes Syriens organisait une manifestation devant l’Ambassade d’Égypte à Paris afin de contester la politique de Morsi contre la Syrie.
Le 30 juin 2013 des millions d’Égyptiens manifestaient au Caire pour robtenir la démission de Morsi.
Le coup d’État de l’armée soutenu par le peuple a suivi, ainsi que le régime de terreur contre les Frères musulmans.
Il appartient maintenant au peuple de manifester contre ce verdict de première instance qui concerne 153 détenus, les autres par contumace.

#104890 
24/03/2014 à 19:51 par Geb.

Le mec avec l’arme longue sur le pic qui illustre le papier, c’est quoi ?

Un Militaire ou un pro-Morsi ?

Ca ne ressemble pas à une arme en dotation dans l’armée ou la police égyptienne.

Eh non, Théophraste, on n’ira pas tous au Paradis. Et y a pas de "bonnes guerres".

Mais je pense qu’il faut un peu plus fouiller dans le "Quid Fecit" avant de condamner.

Les dirigeants politiques et les généraux, comme tous ceux qui agissent, ne sont jamais des saints. Et même, et surtout pas, Lénine. Qui je le pense ne m’aurait pas désavoué sur ce coup.

Seuls ceux qui pensent ou jugent de loin peuvent se permettre des états d’âme.

Par contre j’imagine, mais ça n’engage que moi, qu’en dehors des "pro-Morsi" il existait en Egypte toute une catégorie de laïques et de progressistes, ou même de personnes de confession différentes de la religion majoritaire.

S’ils sont encore vivants ou sur place j’aimerai bien connaître leur opinion sur le sujet.

Donc je vais prendre un peu de recul avant de "condamner" et voir ce qui va advenir du "jugement" en question.

Et du sort de l’Egypte en général.

((- :

Geb.

#104897 
25/03/2014 à 00:14 par Alexandre T.

Le type avec l’arme sur la photo fait partie des forces ""antiémeute"" égyptiennes...

#104903 
25/03/2014 à 07:08 par BM

Pourquoi les Frères Musulmans ont été renversés par l’armée, laquelle agissait sur ordre exprès des Etats-Unis ?

A première vue, c’est incompréhensible. Les Frères Musulmans sont des partisans convaincus du capitalisme et du libéralisme.

Oui mais voilà, tout capitalistes et libéraux qu’ils étaient, ils n’étaient pas près à prendre leurs ordres des Etats-Unis, le petit doigt sur la couture du pantalon, comme le faisait Moubarak avant eux.

Il n’en fallait pas plus pour que Washington baisse le pouce. A Washington, être capitaliste et libéral ne suffit pas chez un chef d’état étranger ; il faut en plus que celui-ci soit aux ordres. C’est ce dernier point qui est crucial aux yeux des maîtres de la Maison Blanche et du Pentagone.

Certes, la Maison Blanche combat surtout les dirigeants de gauche. Mais être de droite ne lui suffit pas ; il faut être aux ordres. Washington n’a pas hésité à renverser des dirigeants de droite quand ces derniers réclamaient trop d’indépendance : Mossadegh en Iran, Arbenz au Guatemala, et même le néo-fasciste Péron en Argentine.

La logique de Washington est d’abord impérialiste, et ensuite seulement capitaliste. C’est le "principe du parrain" décrit par Chomsky. Il faut obéir, sinon on est puni, même quand la punition empêche le patronat états-unien de faire des affaires en or. La plupart des multinationales états-uniennes ne rêvent que de s’implanter à Cuba ou en Iran, où on trouve beaucoup de gens très qualifiés qu’on peut payer avec un lance-pierre. Mais le Parrain décide en dernier ressort. Il ne faut pas oublier cela quand on combat les Etats-Unis. L’Amérique Latine l’a bien compris : plus que d’un basculement à gauche (Dilma Rousseff et Cristina Kircher sont-elles vraiment "de gauche" ?), il s’agit avant tout d’une logique d’indépendance régionale et nationale vis-à-vis du parrain gringo.

#104906 
25/03/2014 à 15:05 par Geb.

Le type avec l’arme sur la photo fait partie des forces ""antiémeute"" égyptiennes...

Et si j’ai bien compris la proposition, les "Forces antiémeute" égyptiennes n’étaient pas "au service" du Gouvernement légitimement élu, celui de Morsi ???

C’est bien ça ?

Sont vraiment pas bons ces M.B. ((- :

Pas capables de trouver de bons mercenaires pour les défendre.

Une autre question : Le Gouvernement Morsi qui avait été miss en place par les USA himself, soutenait les "mercenaires" anti-Assad, (Ou les "Révolutionnaires", c’est au choix), contre le régime Baathiste.

Mercenaires eux même soutenus en Syrie par les USA, son proxy la Turquie et leurs larbins européens.

Le putschiste Al Sissi a complètement retourné la proposition. Non seulement il tacle les anti-Assad en les mettant hors la loi, déclare "soutenir" le "régime" syrien , mais en plus il se rapproche de Moscou en renouant avec des pourparlers et des alliances économiques, dont de la vente/achat de matériel MILITAIRE.

C’est aussi sur ordre de Washington ???

Je pense qu’il nous manque quelques pièces au puzzle pour pouvoir "juger" sainement de la question.

Après on peut toujours être "pour" ou "contre" avec les tripes et le sensible, mais ça ne remplace pas les neurones et le recul dans les analyses.

Vu que mon opinion n’urge pas pour le bon déroulement des événements et l’avancement de la "Démocratie" je me permettrai d’attendre encore un peu pour me prononcer définitivement sur le sujet.

Geb.

#104915 
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