Je reçois un coup de téléphone d’un centre d’appel, un call center, comme on dit désormais en idiome transatlantique.
Un brave smicard, largement binational, me demande si je suis assuré social. Oui, dis-je. Si j’ai une mutuelle. Oui, re-dis-je. Il m’appelle au nom du service assurance de la société Accor. Je le vois venir avec ses gros sabots de serviteur, malgré lui, de la politique de Sarkozy et du CAC 40. Je lui dis de ne pas perdre son temps avec moi car je n’ai pas besoin de ce qu’il propose.
Il insiste, ce que je comprends. Il me propose au minimum la lune en matière de couverture hospitalière, en m’expliquant qu’Accor répond à des besoins non prévus par le système public. En trois mots, je lui explique que les résistants français, pendant la Deuxième Guerre mondiale se sont battus, aussi, pour que nous bénéficiions de soins gratuits. Je sens qu’il s’en fiche un peu car, d’une part, il a un produit à placer et que, d’autre part, comme il m’appelle de Marrakech ou de Dakar, le système de santé public français ne le concerne pas directement.
Bref, ainsi va la vie sous Sarkozy : l’hyperbourgeoisie démolit les services publics pour permettre aux Accor et autres Malakoff-Médéric de se goinfrer sur les dépouilles de ce que le peuple a construit dans la solidarité.
Théophraste R. (partageux social).