Un universitaire palois, Jean Ortiz, fils d’un héroïque guérillero espagnol qui dut s’exiler après avoir combattu le fascisme franquiste, m’envoie les informations suivantes.
« Le gouvernement espagnol et la Loi de mémoire historique.
Info du 21 août : la municipalité de Santa Cruz de Tenerife refuse de retirer un monument à la gloire de Franco situé sur l’une des avenues principales de la ville...La municipalité l’a simplement débaptisé et l’appelle maintenant : « L’Ange déchu »....
Au pays du "Zapatero prodigieux", qui continue, en mauvais cordonnier, à confondre le soulier droit et le soulier gauche, rien sur l’annulation des sentences des tribunaux d’exception.
L’ ouverture des fosses communes, l’exhumation, restent du ressort des familles et des associations et NE RELEVENT PAS DES AUTORITES.
L’HORRIBLE VALLE DE LOS CAIDOS RESTE EN L’ETAT.
La loi prévoit la suppression des symboles franquistes sur les édifices publics....Sur les églises, on continuera à lire : « Morts pour Dieu, la Patrie, la Croisade... », etc.
En ce qui me concerne, je n’ai pas sollicité la nationalité espagnole bien que j’y aie droit (mon père est mort Espagnol, républicain et communiste) parce qu’on doit signer un document où il faut jurer fidélité au roi... rien que çà ! A ce prix là : MERDE AU ROI ET VIVE LA REPUBLIQUE !
Salud y Republica(1).
Jean Ortiz, fils de « rouge ».
PS. Jean Ortiz ajoute par un autre mail : « FR3 national devait m’interviewer et ne m’a pas rappelé après des propos de ce type » .
Tiens, comme c’est bizarre, France 2 a enregistré naguère chez moi 2 heures d’interview dont rien n’est passé à l’antenne. Aurais-je alors déparlé et mérité l’entrée dans le club des iconoclastes censurés par le service public ?
Cher Jean Ortiz, voici une amorce des bonnes paroles à prononcer pour ne pas heurter le téléspectateurs français (dont certains sont UMP et d’autres FN) et pour contourner la censure télévisuelle : « Certes, le franquisme a commis des crimes horribles mais, un siècle plus tard (à quelques décennies près), faut-il raviver les douleurs et passer outre les sensibilités d’une frange non négligeable du peuple espagnol ? Profondément catholique, une partie reste franquiste dans l’âme. Ouvrir les fosses communes que chacun avait oubliées, déboulonner des statuts que personne ne regarde, réfuter une royauté qui garantit la paix civile, rogner les ailes d’une Eglise déjà en perte de vitesse, ce n’est pas oeuvrer dans le sens d’une concorde nationale dont l’Espagne a tant besoin au moment où son économie va si mal… », etc.
Facile, non ? On croirait entendre un éditorialiste en vogue (républicain, laïque et français) payé par notre redevance.
MV.
(1) Santé et République. Note de MV : ma vieille mère (nonagénaire) ajoute au traditionnel « Salud » un espiègle « y pesetas » et un obsolète : « y fuerza en la escopeta para matar a Franco » (et force dans le fusil pour tuer Franco).