J’ai participé au fauchage de tournesols OGM VRTH de Elne pour plusieurs raisons dont voici la première :
Je suis fils d’agriculteur et mon père est mort à cause du système qui fabrique des chimères et des poisons par scientisme, vanité et cupidité. En fauchant, je participe à l’éducation populaire pour que ses onze petits enfants qu’il n’a pas vu grandir ne meurent empoisonnés ou massacrés dans une guerre économique imbécile. Nous sommes 5 frères, un seul pouvait reprendre la ferme, il est en « conventionnel », Et j’ai vu à quel point il a été formaté dans les lycées agricoles au « rendement », au « roundup » et engrais « NPK » (Azote Phosphore Potassium) entre autres.(Voir, à l’opposé les travaux des Bourguignons).
Lorsque je fauche, j’ai toujours cette hantise de voir un jour mon frère ou un cousin à l’autre bout du champ et là je m’adresse à monsieur le Procureur de la République, cette chose fratricide, est-ce que c’est cela qu’ils veulent ?
J’ai toujours été choqué par l’intitulé des papiers que l’on reçoit pour ces affaires en justice ;
c’est écrit « Au nom du peuple français ». C’est assez culotté, comme le triptyque sur les mairies.
Alors que nous sommes tous « le peuple français » et de toutes les couleurs ; « le peuple français » a pour aspirations la lutte contre l’oppression et a pour aspiration à tendre vers une société la plus juste possible. Les principes français sont incompatibles avec le règne du Roi Argent (on dit capitalisme industriel de nos jours).On a dit pas de Roi, ni grand ni petit, ni Scientisme ni impérialisme, ni Monsanto-Bayer ni nucléaire, ni Goldman sach ni Rockefeller etc.
On doit dire aussi que le racisme, le colonialisme, l’impérialisme le capitalisme industriel, ce n’est pas français. Le brevetage (un rouage du capitalisme), ce n’est pas français, donc et enfin :
un OGM, ce n’est pas français.
J’ai donc fauché par patriotisme...on devrait être décoré pour être en constance dans le temps depuis 1789.
Ceci pour démontrer en reprenant les termes de Bernard Charbonneau qui fustigeait bien « Le culte imbécile et sanglant de la Nation » dans son « Essai sur la Liberté, Je Fus »,
que l’on peut utiliser la force de l’adversaire impérialiste pour la retourner contre lui.
J’étais technicien de maintenance des infrastructures bâtiments (électrotechnique et thermique) pendant 20ans (Arche de La Défense Paris, Centre de recherche Péchiney Voreppe Isère, CERN Genève, Aéroport Genève). J’ai démissionné depuis le 30 Septembre 2008 pour diverses raisons dont une maladie des yeux qui s’aggrave avec le temps (rétinite pigmentaire= malvoyance dans le sombre)
Mon père était adhérant à la FDSEA de l’Aube. J’ai commencé à me politiser plus fortement seulement à sa mort en 1994 à 55 ans d’un cancer du grand colon, cela m’a profondément affecté et surtout surpris. Son père (cancer pancréas) son grand-père mort à 29 ans (prix ordre du mérite agricole pour ses travaux sur les engrais chimiques...)(diagnostiqué tuberculose...)
Car le minimum des choses c’est de remonter à la source du problème.
1°) Il utilisait des produits chimiques que les vendeurs de mort garantissaient inoffensifs.
2°) La ferme familiale est située à quelques kilomètres du centre de déchets radioactifs de Soulaines Dhuys (Aube)
Dès 2003 après le Forum social Mondial, je me suis engagé contre le nucléaire et contre l’industrialisation de l’agriculture.
La guerre, surplus et profiteurs
Parallèlement aux faucheurs volontaires, je fais parti des "pisseurs de glyphosate" toujours en procès pour montrer la contamination générale et le désastre sanitaire et social engendré par les profiteurs de guerre. Monsanto faisait parti des industriels impliqués dans le projet Manhattan et donc tout a fait protégé par leur gouvernement. Comme les industriels en France, il fallait créer des débouchés pour les ammonitrates, vendre d’autres matériels que ceux de guerre, et ils ont fabriqué le consentement des paysans, avec le prétexte de « nourrir la France » alors qu’ils le faisaient depuis des lustres. Les paysans y ont cru, du moins la majorité. Le « progrès » était leur nouvelle religion, la chimie synthétique et la mécanisation faisaient en effet du « rendement » et « pousser de l’herbe sur les cailloux », c’était miraculeux...mais le retour de manivelle de la dette, l’empoisonnement, les « externalités », la baisse d’effectif etc, sont venus plus tard, mais il n’est pas trop tard.
Ils ont d’autant mieux accepté le « progrès » parce qu’on les a décrit depuis toujours comme « arriérés » alors qu’ils sont « conservateurs » dans le sens « qui se méfient du changement » comme le décrit John Berger qui fait la différence avec le conservateur bourgeois ; le paysan est une classe sociale à part entière. Ce n’était pourtant pas une tare, mais la propagande aidant, ils ont cru cacher le « plouc » derrière la rampe de pulvérisateur d’un tracteur de 300 chevaux assisté par ordinateur et GPS, cet autre cheval d’orgueil.
J’ai récolté des informations sur mon milieu d’origine : http://elianguesard.unblog.fr/paysame/
John Berger était aussi parrain du CRHA avec Stéphane Hessel et Raymond Aubrac, il y a un rassemblement sur les Glières chaque année depuis la venue d’un ministre devenu président par la suite...
http://www.citoyens-resistants.fr/
Il est revenu cet été avec son ami banquier et éborgneur sous l’invitation des potentats locaux.
Ils continuent tous à la suite des autres à démonter tout ce qu’avait construit le Conseil National de la Résistance ; ce ne peut être que quelque chose de collabo, cela n’est pas français. Nous étions avec des gilets jaune en bas et étions bloqués par les gardes mobiles et j’avais honte de ce pays.
Nous avons été élevé au culte de la résistance et à la mémoire de la Commune et les gouvernements qui se suivent et se ressemblent sont « versaillais ».
Et bien sûr, les agriculteurs sont aussi les premières victimes, eux et leurs familles de leurs propres empoisonnements et leur propre consentement. Il y a bien-sûr des « niches » alternatives qui sont créées au départ dans le sens commun. Coopérative, bio, socialisme, écologie etc (Cf « Les coopérateurs » Patricia Toucas). Mais du moment que ce sont les mêmes au pouvoir, ces mots seront toujours récupérés et dévoyés (Limagrain, Triskalia etc). On le voit bien avec le mot république, tous à manger au râtelier ou à la gamelle ; ce doit-être bon la bonne soupe au homard.
Mais bien avant l’acceptation du « progrès », par la ruse ou par la force, les paysans ont aussi accepté « la loi du marché », c’est à dire la loi du « libre renard dans le libre poulailler ». Ils ont été asservis avec le « prétexte de la liberté » « par dessus le marché », le prétexte de la Patrie pour s’entre-tuer dans les tranchés ou pour qu’ils aillent se faire pendre en ville pour grossir les rangs des exploités des usines ou des bidonvilles ailleurs, ou devenir des réfugiés-migrants dans des camps ; « Un Monde de Camps » (Michel Agier ; bientôt un sixième continent...à la dérive comme les autres.
Nous avons tous récolté beaucoup d’arguments et de documentations et de motivations pour contribuer avec tous ces camarades d’ici et d’ailleurs, à faire arrêter cette machine infernale qui nous broie tous .
Mon origine sociale m’a bien sûr construit à la base, une base rude mais saine, et je pense avoir eu beaucoup de chance d’être né dans ce milieu ouvert sur la terre car on sent autour de nous tellement de personnes hors-sol, perdues. Et lorsque un paysan se suicide tous les deux jours, ou se fait assassiner par le bras armé de l’État et des normes industrielles comme Jérome Laronze, ou empoisonné par son propre poison que lui ont refourgué, comme surplus de guerre, ou leurs « débouchés », des descendants d’IG Farben et autres profiteurs de guerre, etc ; alors cela me révolte. C’est aussi que je connais ce sang.
L’accès, la main-mise sur la nourriture a toujours été une stratégie de guerre ; le napalm et agent orange sur le Vietnam au bombardement même à l’uranium appauvrie des banques de semences en Irak ou en Libye. Et dans cette autre imbécile guerre économique, le brevetage remplace le bombardier pour le profit des mêmes bourreaux, bien à l’abri dans leurs bureaux, et au détriment des peuples, qui luttent contre la dépossession de leurs semences comme de leur vie.
Pour les semences en France, la dépossession a commencé à pas de velours ; il fallait qu’elles soient « inscrites au catalogue », puis avoir un « Certificat d’Obtention Végétale ». Après les « hybrides F1 » « croisement de deux lignées pures », la batterie bureaucratique et technologique s’est emballée, toujours avec le « prétexte de la liberté » avec l’oncle « SAM » "sélection assistée par marqueurs" ; ça me dit rien mais toujours pas de dimanche. Et nous, c’est plutôt tante Louise. En même temps les OGM « anciens Transgenèse » s’étendent avec des nouveaux OGM « cachés » : MutagenèseVRTH, fusion cellulaire, NBT « New Breeding Technique » : CRIPR-CAS9, RDDM, Méganucléase puis la Biologie de Synthèse...etc. C’est à dire que si l’on ferme une porte, les amis de l’OMPI rentrent par la fenêtre. La cour de ferme est pleine de tentatives de dépossession de l’homme qui aspire à vivre simplement. Pour leur amis du FMI, le moindre paysan ou autochtone qui a un tant soit peu d’autonomie est l’ennemi à abattre sur le champ. C’est comme la gratuité des semences ; la gratuité, le don, l’entraide, etc et même l’amour... c’est quelque chose d’inadmissible pour Monsanto-Bayer et son monde, Goldman Sachs et son monde, FMI OMC BM etc. En fait et pour résumer ; toute cette bande de bandits amis du FMI ne sont qu’un remède contre l’amour.
« Quel horreur pour eux ! » (JP Berlan) ; un paysan ou autochtone « illettré » qui se nourri, se soigne, se loge, s’habille, etc, lui-même. Et en plus, lorsqu’il sème une graine, il en récolte de 50 à 100 fois plus « presque les doigts dans le nez », « c’est l’horreur absolue ! ». Alors ils ont inventé le brevet, la rente, la plus-value, l’héritage, la propriété, la spéculation et la propagande. Nous avons été berné par Bernays, père de la « relation publique », double neveu de Freud ; il avait bien compris tout le profit qu’on pouvait tirer de la connaissance de la psychologie humaine.
Propagande et Colonialisme
On a formaté les gens dès l’enfance à voir le paysan comme « arriéré », « dégénéré ». Comme les colonialistes ou impérialistes ont fait avec les autochtones des pays qu’ils attaquaient ; pour ces « bons Chrétiens » de la « Conquête », il fallait par justification déshumaniser l’autre pour mieux l’abattre et s’accaparer son pays et ses richesses. Frères de racisme en quelque sorte contre les « Conquérants ». A noter qu’un chercheur comme Philippe Marlière se prend pour un « Conquistador de la biologie synthétique ». (Cf Sara Aguiton « La démocratie des chimères). Il faut lui dire que les « conquistadors » ne sont pas une référence d’humanité... et que « les veines ouvertes de l’Amérique latine » (E.Galeano) continuent de pisser le sang depuis plus de 500 ans.
La-bas, les paysans ou autochtones meurent assassinés tous les jours comme Berta Caceres ou Marcinho Matos ou pesticidés à Cordoba, etc. Ici, ils se suicident ou meurent de maladie bien avant l’âge.
J’ai fauché parce que le brevetage dont les OGM est colonial. C’est le même cheminement que le colonialisme à « papa Bugeaud » ; pour justifier la colonisation, on dit qu’on apporte le « développement » la « modernité » « le progrès » les routes, les trains, les hôpitaux sans dire que ces routes, ces trains vont dans une seule direction : le port pour l’occident (surtout ses banques) (Cf Césaire) . Et comme on le déshumanise , on le compare à « un singe avec sa banane », on fait des expositions coloniales, des zoo humains à Vénus Hottentot, etc, pour justifier son élimination, son aliénation et l’accaparement de ses seules richesses : sa terre, sa nourriture, sa culture, son imagination et son corps. (« Le viol de l’imaginaire » Aminata Traoré).
Maintenant, pour justifier le néocolonialisme, on rajoute au « progrès » et « développement », la compétition, le rendement, la croissance, la dictature de la dette ( Voir CADTM), le dumping etc et les guerres de « conquête de marché » et leur prétexte humanitaire, énième oxymore (voir SURVIE) ou guerres contre les « dictateurs » ou « terroristes » qu’ils ont eux-mêmes armés, mis en place. Sachant que pour un pays impérialiste, il y a le « bon » et le « mauvais » dictateur. Le « bon », c’est celui avec lequel on peut faire des affaires. Mais dès que les gouvernements ne peuvent plus faire d’affaires avec lui, il passe par l’opération du « Saint Esprit Économie » dans le camps des « mauvais » dictateurs. Alors les gouvernements favorisent son éviction ou sa mort, soit par la ruse ou par la force, ou en soutenant l’opposition locale, car bien sûr, il y a toujours une opposition forte et motivée dans les pays où sévissent les dictateurs.
Tous les jours, aussi, des gens meurent de faim parce que d’une façon ou d’une autre, on les a empêché de se nourrir eux-mêmes.
C’est le sang sur les mains des ministres de la guerre et de l’industrie de l’armement, il y a « La haine de l’occident » (J.Ziegler) parce qu’il y a la honte de l’occident ; il y a la haine du français parce qu’il y a la honte du français.
En France comme ailleurs, des agriculteurs se suicident parce qu’on les a atomisés, aliénés.
Et il y a corrélation des suicides avec l’accaparement des terres dont fait partie l’agriculture industrielle (OGM- pesticide- nécrocarburants-etc.) . L’artificialisation des sols en France, c’est l’équivalent d’un département qui disparaît sous le feu de l’industrie tous les 7 ans ; 240 ha par jour.
J’ai signé avec les faucheurs en 2004, mais mon premier fauchage a eu lieu en 2010 en Espagne le 12 juillet (Maïs Syngenta) puis le 24 Juillet en Touraine (tournesol VRtH) puis le 15 Août 2010 (vigne INRA Colmar) , le 29 Mai 2011 à Wetteren (Belgique) (Pomme de terre Basf).
Mon dernier fauchage de nuit est celui-ci à Elne, ceux que j’avais fait auparavant étaient souvent à l’aube et nous sommes plusieurs pour le transport. Mais là, j’ai « vu » que je ne pouvais plus servir, et même nuire à mes camarades. Je voulais pourtant encore essayer, j’ai suivi à la voix un de mes camarades savoyards, les lampes torches sont prohibées, trop près de la route. J’ai attaqué un rang à tâtons, j’ai du faire quelques mètres comme cela, puis mon camarade constatant mon manque d’« efficacité » m’a demandé si je voyais quelque chose, j’ai répondu « que dalle » et il m’a raccompagné jusqu’aux voitures, je le suivais la main sur son épaule, c’était fini. J’étais « perdu pour la France »...
Je suis militant antinucléaire et ai participé à la manifestation devant l’OMS tous les jours ouvrés pendant dix ans (2007-2017) qui protestent contre l’étouffement des conséquences sur la santé du nucléaire même à faibles doses. Plus de 400 personnes se sont relayées dont des faucheur-euses. Il y a aussi beaucoup de documentations récoltées a ce sujet (www.independentwho.org).
J’ai ainsi pu constater la prévarication des gouvernements et l’hypocrisie dominante en France, à l’ONU et dans d’autres institutions. Concernant le nucléaire, c’est vraiment remarquable. Il y a 3 millions de personnes assujetties au médicament Levothyrox en France ; c’est la signature de l’État nucléaire. Un État de droit ? Et ces problèmes thyroïdiens comme montrés sur tous les sites contaminés, notamment à Tchernobyl, sont des pathologies « traceuses » qui révèlent toutes les autres pathologies. Mais dont les causes sont plus facilement noyées dans la masse des autres polluants. Il y a beaucoup de correspondances entre les conséquences niées de la pollution chimique et celle radioactive sur la santé. Et l’Ordre des médecins, l’académie des sciences, l’académie de médecine etc, ont une énorme responsabilité dans ce désastre sanitaire, social et environnemental. Trop férus de scientisme et de pouvoir qu’ils sont eux aussi, bien devant un prétendu serment d’Hippocrate.
(Voir le travail de Annie Thébaud Mony http://www.asso-henri-pezerat.org/liens/)
Milliardaires et molécules
Il y a plusieurs liens entre ces deux luttes , mais le pôle santé devrait faire logiquement tomber l’imposture nucléaire-chimique et le brevetage du vivant. Ce dernier dont les ogm sont le symbole.
Tous les jours, des firmes déposent des brevets sur des molécules créées de toutes pièces. Et comme les problèmes de santé touchent tout le monde. Le bon sens de supprimer ces brevets et ces fabrications de molécules synthétiques l’emportera parce qu’elles ne s’intègrent pas du tout dans le processus du vivant et elles l’asphyxient et le tue même lentement et à faible dose. Comme le brevetage tue indirectement aussi par la dépossession de l’homme.
Nous sommes tous contaminés, et condamnés...à nous révolter contre l’oppression de l’argent-Roi et celle d’ « une science au dessus de tout soupçon ». On ne peut pas accepter plus longtemps la marchandisation de tout : le vivant, l’eau l’air la terre et le feu. Car en même temps que ces richissimes crétins continuent de tout marchandiser, breveter, ils contaminent tout ; le vivant l’eau, l’air, la terre et le feu. Et faut-il être fou ou lâche à ce point pour laisser quelques personnes accumuler autant de pouvoir et d’argent ? « Le capitalisme n’est pas compatible avec la vie sur Terre, alors allons sur Mars ! » pourrait déclarer encore un richissime scientiste comme Elon Musk. Hors sol et dans une bulle comme ils sont tous, il faut percer la bulle.
Nous n’avons fait que notre devoir, nous avons été élevé avec ces principes de liberté ; ces histoires de luttes contre l’oppression. Et nous savons tous que nous mourrons un jour, mais debout. Et avant de partir, on transmettra ce qu’on nous a transmis de plus pur avec les autres sens : le sens du devoir, le sens du beau, le sens de la rencontre et le sens de la résistance.
J’ai fauché parce que la cohabitation de l’agriculture industrielle dite « conventionnelle » ou « raisonnée » avec l’agriculture paysanne est impossible, et l’atteinte à la biodiversité, la santé avérée, les droits fondamentaux des peuples autochtones bafoués.
L’empoisonnement est largement compris par la population et documenté de nos jours. Et c’est un crime qui n’est toujours pas condamné dans ce prétendu « État de droit ». Pour continuer cette éducation populaire que l’on fait par ces actions diverses, il y aurait un livre à faire et à étudier dans toutes les écoles. Il s’inspirerait de deux autres à mettre à jour. Pour son titre, il suffirait de faire la contraction des deux anciens ; « L’éternel Treblinka » de Patterson avec le titre du livre de Rachel Carlson pour devenir de nos jours : « Éternel Printemps Silencieux ». Il y a dénonciation de tout cela depuis au moins 80ans.
Mon métier était de remonter à l’origine de la panne. Le brevetage est une imposture comme le nucléaire et ils ont tous la même origine : le capitalisme industriel, évolution de la volonté de puissance, la guerre et la cupidité. C’est la « barbarie civilisée » qu’a décrit Mickael Loewy ; elle s’est arrêtée le 8Mai 1945 et c’est le 6 Août de la même année qu’elle a reprit le pas. Nous devons la stopper, c’est aussi notre devoir de français...
Bluff de la société de marché
Je gagnais deux fois plus que mon père agriculteur en travaillant deux fois moins comme technicien dans l’industrie ou le tertiaire . Cela montrait bien le bluff économique dans lequel nous vivons. Je n’ai pas chercher à comprendre, donc lutter contre cela à l’époque. Mais il y a quelque chose qui coinçait . Même des employés utilisent ce terme « toute peine mérite salaire » pour justifier des salaires mirobolants de (leurs) patrons , de « chefs d’entreprise de la libre entreprise » « prenant des risques, des responsabilités etc ou d’autres déposant des brevets. Alors que si vraiment « toute peine mérite salaire » les bûcherons, maçons, charpentiers, paysans ouvriers etc seraient milliardaires ! Je ne connaissais pas encore la définition du mot aliénation, schizophrénie ; « être étranger à soi-même » qui caractérise beaucoup de personnes aujourd’hui, même et surtout en haut-lieu. Et puis, comme les lois sont faites par des bureaucrates, technocrates, financiers, industriels etc, c’est tout a fait « normal » qu’elles aillent dans leur sens. Mais « leurs sens » n’a aucun sens.
C’est pour cela que je fauche ; pour changer les lois. Car la société industrielle avec son règne de l’argent a changé et pollué nos vies sans nous demander notre avis.
Il faut le répéter encore ; pour qui veut s’informer, il n’y a pas une semaine qui se passe sans qu’on reçoive des informations sur les conséquences sanitaires sociales environnementales de cette société qui ne fait pas société.
A force de prendre les gens pour des imbéciles ils finissent par se fâcher...on aura tout essayé de façon non violente ; des faucheurs de brevetage, de chaises et de portraits... Et c’est inadmissible de devoir faire ce genre de chose pour mettre un problème sur la place publique et ainsi forcer le débat public qu’on nous refuse. Les accès politiques sont verrouillés, ce système par représentation a montré sa faillite et sa prévarication. La plupart des élus, l’Assemblée etc ne représentent en rien la volonté d’une population de plus de 67 millions qui aspire à vivre sainement et en paix . Tout fonctionne à la majorité et la majorité peut être aisément orientée par la propagande depuis l’enfance, l’atomisation par la technologie et le décervelage médiatique permanent.
De plus la collusion des politiciens faiseurs de lois avec l’industrie et les financiers sont flagrantes (cas d’un ministre Areva une autre Danone, un autre plus haut placé banquier, on a vu d’autres cas par le passé Giscard-Schneider etc). Les chefs syndicaux de la FNSEA Beulin de Sophiprotéol-Avril, et dans les années 80 un ministre de l’agriculture Guillaume. Les syndicats pour la plupart négocient leurs conditions d’esclavage. Le choix politique a été clair de supprimer l’autonomie de la paysannerie et dissoudre l’effectif (8 millions en 1945 et moins de 500 milles actuellement) avec leur complicité ou leur duperie. Et on pourrait aussi parler du soit-disant partenariat qui permet aux firmes de rentrer dans les institutions publiques, là aussi la frontière est poreuse entre public-privé et montre encore le bluff..
Mais encore, le fait que les agriculteurs vivent ou survivent à coup de subventions permanentes depuis de nombreuses années devrait pourtant leur montrer toute l’imposture, le bluff de la société de Marché, et de la « libre" concurrence. Mais ils continuent de négocier leurs conditions d’esclavage. Pourtant, c’est bien eux-mêmes qui doivent fixer le prix de ce qu’ils produisent pour commencer, puis se réapproprier le comment et le pourquoi. De plus, ce sont les plus nantis, les nouveaux embourgeoisés, cumulards de terre comme les grands céréaliers qui en captent l’essentiel. « Condamnés » à s’agrandir ou/et mourir empoisonné. Et leurs domaines équivalent bientôt aux latifundias d’Amérique du sud ; C’est une régression vers le temps des seigneurs.
Des mesurettes de protectionnisme déguisés comme l AOC, AOP etc ne servent pas à grand-chose, car il faut remonter à la source du problème déjà dit plus haut.
Les « externalités »
La mauvaise farce du « libre échange » a déjà été imposée il y a au moins 500ans, toujours par la ruse (on « échangeait de l’or avec de la verroterie) ou par la force de la guerre (« au nom de la Liberté » ou de la « Chrétienté » sur « l’obscurantisme » ou la « barbarie » « les forces du mal » « malheurs à ceux qui ne sont pas comme nous » etc )
Si ce bluff peut paraître complexe à expliquer , celui de la plus-value par exemple écrit par Marx en détails avec les connaissances et les dogmes de son époque (industrialisme-productivisme-scientisme-occidentalisme), on peut recommander de se mettre à la place d’un petit enfant de Jean Ziegler pour comprendre l’imposture d’un système qui mène logiquement l’humanité à sa perte.
(Le capitalisme expliqué à ma petite fille).
Mais on peut encore simplifier en expliquant que la double absurdité vient d’une société du tout comptable d’une part ; une société d’inspec-tueurs des finances qui ne comptent que ce qui les arrangent d’autre part. Ils appellent cela des « externalités sociales [dont sanitaires] et environnementales ». Des externalités...c’est à dire du pillage des matières premières, des meurtres directs et indirects par l’empoisonnement et les maladies, les installations, machines, infrastructures à construire et entretenir, l’exploitation des esclaves modernes , les guerres « nécessaires » etc ont un « prix ». Si vraiment ils voulaient tout compter, ce qui est profondément débile, ils devraient dire par exemple que semer des OGM équivaut à tuer 3 amérindiens par ha ou faire se suicider 1,5 agriculteur par ha. Aussi faire 1000km en avion équivaut à tuer 5 irakiens ou rendre malade 13 libyens etc. Et bien sûr, comme l’imbécile « compensation carbone » en plantant des arbres, on fait une « compensation sociale et sanitaire » en finançant des écoles et des hôpitaux... Voilà pour ce terme courant employé par les professionnels de l’absurde (banquiers, « inspectueur » des finances, économistes etc).
Ce terme d’ « externalité ou dommages collatéraux » a été relevé par les anglophones sur la liste de diffusion du groupe IWHO www.independentwho.org en 2014. Le sujet était le désengagement des investisseurs sur les activités nucléaires au profit des énergies « dites » renouvelables. Le document venait de la banque d’affaire Lazard (téléchargeable à l’époque sur http://www.lazard.com/PDF/Levelized%20Cost%20of%20Energy%20-%20Version%208.0.pdf
(voir pièce jointe)
Dans ce document, les anglophones de la coordination relevaient la traduction plusieurs fois répétée de la phrase :
"This analysis does not take into account potential social and environmental externalities or reliability-related considerations", en français : "Cette analyse ne tient pas compte des externalités sociales et environnementales ni des considérations liées a la fiabilité »
L’étude « selon la condition bancaire » de 2014, montrait que les « investisseurs » se dirigeaient sur des « énergies renouvelables ». (Mais c’est un autre oxymore car des éoliennes, cellules photovoltaïque, barrages hydroélectrique, biomasse etc, engendrent aussi des « effets collatéraux » sur l’homme et son environnement ). Ces « externalités sociales et environnementales » sont les mêmes depuis au moins 500ans. Il y a déjà du monde qui a témoigné à ce sujet. C’est un empire des chiffres bidonnés car entièrement dépendants d’aléas, d’aides publiques, de prévarication, de montages financiers et autres manipulations . La manipulation des mots aussi comme « dette » ou « crise » est aussi employée pour masquer l’absurdité du système.
Le monde des investisseurs sont Le problème, leurs gains viennent d’un pillage ancestral, de viols, de meurtres et de tromperies.
Ce terme était aussi dénoncé par Ivan Illich :
p659 « pendant un siècle, on a cru que le niveau de vie et l’extension du bien-être dépendaient de l’accès aux produits industriels. Il est maintenant évident que si l’on ajoute aux coûts de production les effets secondaires non désirés de la plupart des institutions, celles ci apparaissent non comme des outils de progrès mais comme les obstacles principaux à la réalisation des objectifs qui précisément constituent leur but manifeste et technique. »
[...]
p661 « Chacune de ces marchandises est disponible en quanta dont les coûts unitaires pour la collectivité croissent par saut importants, même s’il n’en paraît rien et que le prix du marché ne reflète qu’en partie ce que l’objet de pointe a coûté au contribuable. La raison en est que plus le coût d’une marchandise est élevé, plus il est masqué par le fait qu’une partie croissante en est exportée sur d’autres systèmes et n’apparaît pas dans son prix. C’est ce que les économistes appellent une « externalité ». Le prix que paye un consommateur pour parcourir un kilomètre peut être grosso modo le même s’il le fait sur la route ou dans les airs, alors que le véritable coût social et écologique est en corrélation étroite avec la vitesse de pointe du véhicule utilisé. [...]
(Ivan Illich « Œuvres Vol. 1 » Fayard 2005)
J’ai fauché donc aussi parce que les semenciers ne se soucient pas des externalités, ils veulent simplement faire du blé avec des brevets et continuer le pillage et la destruction. Et pour la « compensation sanitaire et sociale », ils doivent retirer leur plainte et arrêter le brevetage du vivant. Car on connaît la rengaine : « privatisation des profits et collectivisation des pertes »
Parcellisation, Division ou séparation du travail
Dans ce grand bluff tient aussi une autre notion de la séparation du travail, très loin pour ne pas voir les conditions que ce « travail » (qui n’est pas une œuvre Cf S.Weil), ou la fabrication de cet objet impose aux corps vivants et à la terre. Du début de sa fabrication puis son exploitation et enfin ses déchets . Il n’y a pas du tout d’approche holiste et pour cause ; « pas vu, pas pris ».
Perspectives politiques
Je ne vote plus depuis plusieurs années, je vote en fauchant et manifestant contre les accaparements de terre et empoisonnement du vivant (NDDL, Bure, NoTav, Sivens, Amassada, Nucléaire, CEM Pesticides etc. )
Ces « plantes clones pesticides brevetées » ; les OGM Vrth sont de véritables éponges à pesticide, et comme pour la contamination interne par faibles doses de radioactivité, ou bien aussi la pollution électromagnétique, on profite habilement que cela ne se voit pas instantanément ; leurs effets nocifs peuvent apparaître au bout de plusieurs années et sont aussi noyés dans la masse grandissante des autres polluants industriels.
L’idéologie moribonde qui sous-tend les « biotechnologies » ; OGM et autres CRISP etc jusqu’à la « biologie de synthèse » , a été démontée pièce par pièce par des biologistes et autres universitaires qui ont le sens de la mesure et du bien commun, mais ils ne sont bien sûr pas « médiatisés »par exemple on peut relayer ces deux ouvrages : « Les êtres vivants ne sont pas des machines »(Bertrand Louart)et « la Démocratie des Chimères » p176 « production de nouvelles molécules, de nouvelles machines, de nouveaux gènes et virus qu’il dote d’un statut de marchandise »(Sara Angeli Aguiton) etc.
Le brevetage du vivant est un viol permanent, c’est de la biopiraterie alors que la vie nous a été donnée. Comme les semences, l’homme doit rester aussi libre de ne pas mourir de la pollution industrielle, de la guerre et de l’imposture de l’idéologie d’un Marché tout puissant qui lui sont liées. On pourrait pourtant répondre point par point à tous ses promoteurs sur une place publique. Les anthropologues vous parleraient du don et du contre-don que décrivait Marcel Mauss.
Ici, nous ne sommes que des lanceurs d’alerte, mais ailleurs des gens meurent à cause de ce système, alors qu’ils ne demandent qu’à vivre d’un lopin de terre, vivre en accord avec l’univers comme le décrivait l’anthropologue Robert Jaulin. Il dénonçait bien l’ethnocide et un de ses bras armés : « l’enseignement scientifique « disciplinaire » qui hache le savoir, l’enferme, (« fermeture disciplinaire ») ». Il est impératif de faire revenir à la terre le plus grand nombre de personnes car il n’y a pas d’avenir pour les grandes industries et les mégapoles ; l’enseignement de la thermique m’a permis de connaître la définition du mot entropie, c’est aussi devenu un sujet politique plus connue sous le terme de décroissance. Ceci pour permettre de développer « une pensée proprement politique, c’est à dire transformatrice des institutions » (Bitoun).
Je ne fauche pas pour une « transparence », un « étiquetage » ou des pseudos débats toujours vraies acceptabilités sociales, mais pour la suppression des OGM, pesticides etc, des brevets et du système qui va avec. En fauchant, on s’oppose au projet néolibéral de mondialisation s’appuyant sur des choix technologiques autoritaires. C’est tout simplement un crime qui n’est pas condamné par cet « État de droit ». Ce qui est aussi le grand problème de ce pays dont les principes sont bafouées.
Car l’État français est complice et acteur de ce désastre, je suis donc contre « l’État Monsanto-Bayer », contre « l’État Nucléaire, Capitaliste industriel ». Il est complice et acteur de la dépossession des hommes de leur vie. Ce n’est pas à moi seul d’en décider mais si il y a « État »,« L’État doit être notre serviteur, et nous n’avons pas à en être les esclaves. » (A.Einstein dans « Comment je vois le monde »)
Merci de votre attention.
Ni dans les champs ni dans nos verres et nos assiettes.
A Pierre Azelvandre, Helène Gassie, Martine Chevalier, Berta Caceres, Marcinho Matos et beaucoup d’autres combattant-e-s du vivant.
« Le 8 juin 2010. Elle, Amie de la Terre, faucheuse volontaire, réseau semences paysannes, etc.
Nous irons jusqu’au bout pour elle aussi. Hélène Gassie
On parle de victoire car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit.
Et chaque pas en dehors du rang des meurtriers est une victoire pour la vie. »
Nous avons fauché à Elne, la déformation du temps a fait oublier le nom d’Hélène, mais nous et les faucheurs occitans on n’oublie pas. Et on continuera de faucher tant qu’il faudra, tant qu’il y aura des femmes, des hommes et des abeilles.
Jean-Yves Peillard Quincy, le 17 Novembre 2019
Supports : bibliographie
« les coopérateurs » Patricia Toucas
« Notre pain est politique » ARDEAR Rhône Alpes Auvergne
« Les êtres vivants ne sont pas des machines » Bertrand Louart
PJ : Externalités selon Lazard « Levelized Cost of Energy »