11 septembre 2003
Les médias communautaires, symboles de la révolution bolivarienne
par Thierry Deronne *
Les mots du vieux paysan sont nets, clairs. « Une télévision communautaire, c’est un instrument de lutte sociale..." Il sèche ses larmes, reprend le souffle. "... un outil de développement culturel, si important pour nos peuples." Beaucoup se souviennent de cette entrevue d’un paysan aveugle par les participantes d’un atelier de télévision communautaire dans l’État de Yaracuy, Venezuela, diffusée par la chaîne publique vénézuélienne en mai 2003. En dix jours, douze habitantes de Camunare Rojo ont appris à manier la caméra et le son documentaires, à monter un programme, a enseigner ces techniques au reste de la communauté.
Redécouvrir Camunare Rojo. Ici fut Prudencio Vásquez, par ici est passé Zamora, ici nous parlons avec la déesse Maràa Lionza avant de prendre la terre. Ici les montagnes vertes et bleues sont quelque chose de plus que des cartes postales - combien de luttes, de déroutes, de terres prises, perdues, reprises. Quelques semaines plus tôt une équipe de la Commission nationale des télécommunications (CONATEL) dirigée par l’ingénieur Alvin Lezama est allée a la rencontre de la communauté. Lezama avait promis cet atelier de formation audiovisuelle. Dans ses derniers discours comme directeur de CONATEL, Jesse Chacon [1] au mois de juillet avait été très clair face aux fonctionnaires : "Il est temps de faire tomber les murs de nos bureaux pour devenir instruments de la communauté ». Et dans l’assemblée, les visages attentifs sculptés par la faim, la pauvreté, ont exprimé leur concept de l’État : des terres, des coopératives, des fermes, des tracteurs et pourquoi pas a présent, une télévision communautaire.
Thierry Deronne est fondateur de l’École populaire de cinéma de Maracay et cofondateur de la télévision communautaire Teletambores, Maracay, Venezuela
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