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Notre université est en péril.

Entre bloqueurs et anti-bloqueurs la notion de division étudiante est souvent avancée,
mais il apparait bien au contraire qu’une très large majorité des étudiants s’entendent sur les maîtres-mots de ce mouvement, à savoir que la connaissance n’est pas une marchandise.

Mise à part quelques petits bourgeois qui vivent encore à l’époque napoléonienne et qui pensent que les études doivent être reservées aux riches et aux nobles, tous les citoyens et étudiants responsables s’accordent à dire que la politique universitaire actuelle met en péril nos universités.

En effet, nombreux sont, les étudiants à ne pas étudier uniquement dans le seul but de
décrocher le jackpot à la remise de diplôme ; nombreux sont les étudiants à désirer s’instruire par passion, tout en s’intégrant progressivement au sein de la société.

Nombreux aussi, les étudiants à vouloir comprendre et faire évoluer le monde de manière culturelle, philosophique, artistique, scientifique, théologique , politique, sociologique, historique, médicale...sans pour autant être considérés comme des machines à produire menacées par la marchandisation du savoir.

Au sein de l’université, beaucoup de choses restent à perfectionner, notamment l’intégration des étudiants étrangers qui passent plus de temps à s’occuper de leurs papiers qu’à étudier, ou encore le problème scandaleux des étudiants contraints de travailler afin de pouvoir étudier et survivre les deux à la fois.
Néanmoins l’université demeure un modèle de société où l’on y rencontre de tous les genres, toutes les classes, toutes les ethnies, de tous les âges, où personnels, professeurs et étudiants s’harmonisent autour de la transmission de la connaissance.

Et ce progrès sociale a été le fruit de décennies de lutte , et nous le devons à tous ceux qui nous ont précédé. Pour autant, devrions nous nous laisser dévorer par ce nouveau gouvernement ?! Par ses réformes LRU, par la privatisation des facultés, par un droit d’accès aux études supérieures exorbitant ; par la mise en compétition des étudiants poussant encore un peu plus vers un individualisme outrancié...

Toutes ces réformes tendent indéniablement vers la régression ; et nous ne parlons ici que de l’université ! Car c’est toute la politique actuelle qui tend à défavoriser toujours davantage les plus démunis, qu’ils soient étudiants, ouvriers, employés, demandeurs d’emploi !

Si la modernité se doit d’être expansion et évolution, Sarkozy est la régression en personne, et c’est un bond de deux-cents ans dans le passé qui nous attend avec un tel "président" de la république, un bond nous renvoyant inéluctablement en plein coeur de la lutte des classes !!!

Ainsi...

De la même manière que des parents tendent à secourir tout naturellement leurs enfants lorqu’ils sont en danger, nous venons au secours de nos universités. et lorque les enfants ne perçoivent pas le danger, il arrive qu’ils soient punis afin de les protéger des menaces extérieures et préserver leur avenir.

C’est dans cet esprit que le blocage fut proposé, voté, adopté et mis en oeuvre afin que les générations à venir puissent s’épanouir dans ce berceau du savoir, tel que nous pouvons le faire nous même aujourd’hui...

Une génération se bat toujours pour celle qui lui succedera et ne récolte jamais immediatement les fruits de sa résistance !

Sans toutes les luttes sociales menées par nos prédecesseurs, combiens y aurait-il d’étudiants aujourd’hui ? Combiens pourraient s’offrir le luxe d’aller a l’université ? qui aurait les moyens pécuniaires d’accéder a l’enseignement supérieur ? Une réponse optimiste serait peut-être quelques petits pour cent des étudiants actuels !!

Il en résulte une forte volonté de préserver nos universités et ne pas les abandonner aux mains des spéculateurs. Aux mains de ces spéculateurs qui ont déja fait main basse sur des pancs entiers de l’économie, y compris les secteurs de la santé ou de l’armement.

Voudraient-ils faire du savoir et des connaissances un business, qu’ils ne s’y prendraient autrement !!! A moins qu’ils veuillent tout simplement sacrifier nos universités, maintenant qu’ils les savent enfin democratisées !

Chaque année, le gouvernement donne des os à ronger aux facultés et aux services publiques pendant que du coté des grandes écoles les dirigeants d’aujourd’hui forment les dirigeants prosélytes de demain. Chaque année, pendant que les universités populaires se débattent énergiquement et courageusement pour ne pas perdre le contrôle, sacrifiant ainsi nombres de cursus scolaires ; les grandes écoles, elles, prospèrent et nous pondent les futurs technocrates, les futurs énarques, préparés et prêts à jouer avec notre destin.

Les élites politiques pratiquent, c’est bien connu, l’autoreproduction et conservent ainsi confortablement leurs chairs et leurs pouvoirs ; toute la doctrine manipulatrice capitaliste et libéral, demeure sans réels changements, et ce même dissimulée parfois derrière le masque de la social-démocratie..

Il est plus que temps de s’attaquer au problème de fond, il est plus que temps de faire imploser cette dictature morale, cette imprégnation mentale, plus que temps de refuser cette pensée unique,ce pouvoir cynique !

La privatisation des universités serait un véritable échec social, économique et culturel et laisser vivoter les universités à l’ombre des grandes écoles ne servirait ainsi qu’à abaisser le niveau général des connaissances acquises.

Ainsi...

Afin de revaloriser le statut étudiant tout en l’éloignant de la précarité ; afin de garantir un avenir certain à chacun ; afin que les étudiants n’aient plus à passer la moitié de leurs études à défendre leurs propres libertés ;afin que toute la fougue et l’énergie avec lesquelles ils se battent puissent être mises, aussi, ensuite au service de combats humanitaires, humanistes et écologiques, l’université doit s’organiser selon le modèle autogestionnaire et prendre en compte l’avis des interessés : les étudiants !

Ainsi, et seulement ainsi, l’université pourra rester un théatre de vie, un théatre de la connaissance.

Aurélien Detey
Secrétaire Général du MSEA, Mouvement Socialiste Ecologiste Auotgestionnaire,
Etudiant à l’Université de Caen Basse-Normandie

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