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Principe de contre-violence face aux acteurs du fléau capitaliste, expliqué du point de vue révolutionnaire.

« Dans les rangs populaires, rien de semblable. Là on se bat pour une idée. Là on ne trouve que des volontaires, et leur mobile est l’enthousiasme, non la peur. Supérieurs à l’adversaire par le dévouement, ils le sont bien plus encore par l’intelligence. Ils l’emportent sur lui dans l’ordre moral et même physique, par la conviction, la vigueur, la fertilité des ressources, la vivacité de corps et d’esprit, ils ont la tête et le coeur. Nulle troupe au monde n’égale ces hommes d’élite. »
Auguste Blanqui. Instructions pour une prise d’armes

[ précisions du webmestre du Grand Soir à destination d’Alliot-Marie : la bombe atomique est cachée chez le webmestre, dans le placard sous l’évier. ]

La défaite d’Israël (le retrait de ses troupes de Gaza) est une victoire pour les guérilleros du Hamas. Une victoire lourde pour les palestiniens, les sionistes ont fait payer le prix du sang à la population. Une fois encore, la primauté de l’action, de l’engagement radical a pris le dessus sur les palabres de salon. Que les palais arabes discutent, que les conciergeries occidentales négocient, que les bars s’échauffent de théories, à Gaza on se bat le fusil à la main et cette tactique est payante. Une victoire des armes qui maintenant peut se traduire en victoire stratégique pour tous les palestiniens. Le bilan, encore une fois, est très lourd, mais en face des 70 ans d’oppression et de leurs bilans extrêmement meurtriers, la reconnaissance politique de la radicalité est à ce prix lorsque les interlocuteurs sont de dangereux extrémistes, généraux de Tsahal et religieux décadents. Et face à la terreur capitaliste en grands habits de combat, à croire que tous avons oublié les écrits des fondateurs de la théorie communiste, socialiste révolutionnaire ou anarchiste, face à la terreur capitaliste donc, aucune réponse sinon le combat, la lutte armée. Ici, en Occident, on feint de l’avoir oublié, on se croit dans un monde pacifié et on croit vainement aux lois de la négociation, de l’entente, et finalement les révoltés trahissent leurs frères révolutionnaires. Parce que on ne négocie pas avec le Capital, on le détruit. Pouvons-nous réellement donner le nom d’un révolutionnaire qui ne soit pas arrivé au pouvoir, condition nécessaire au processus de changement révolutionnaire c’est à dire de construction d’un monde meilleur, sans une arme, sans un coup de force, sans une guerre révolutionnaire ? Allende ? Oui, c’est exact, il en est mort assassiné et son peuple a payé cher. De quel système doit-on écouter à longueur de temps la morale hypocrite ? Celui des licenciements massifs, de la guerre, de l’anéantissement social et humain pour le bénéfice des actionnaires. Et la voix de la justice, la voix de la révolte ? Nous sommes au début d’un nouveau millénaire, il faut, c’est notre devoir, rehausser notre niveau de résistance face à l’ampleur du chaos capitaliste, et dans cet article j’essaye de clarifier les nécessités et les objectifs que doit se fixer le camp des révolutionnaires.

La nécessité de la lutte et la responsabilité individuelle face au Mal collectif.

La nécessité de la lutte ne devrait être expliqué qu’aux lâches et aux naïfs, parce que la liste des crimes contre l’humanité et contre la nature de ces empires du Mal suffit à réveiller un être humain digne et fier de l’endormissement où la propagande débilitante capitaliste l’aurait plongé. L’action n’est pas une forme conditionnelle, c’est un présent nécessaire. Le silence est une vertu seulement pour ceux qui nient leur responsabilité tant individuelle que collective. L’anonymisation de la société ne peut être le refuge de la fatalité. Malgré le leurre d’une vie individuelle, propre et égoïste, et à quelques différences liées à l’environnement culturelle et géographique, les êtres vivants dans le monde capitaliste ont tous des vies similaires. Même références, historiques et morales, mêmes journaux, même propagandes télévisés, même réflexes consuméristes, même vices appris, même comportements de collaboration par procuration à l’empire du Mal et même insouciance grotesque du chaos qu’ils génèrent. Le spectacle de l’individualisme est un mensonge, le quart d’heure de gloire vaut une longue vie impersonnelle de destruction. Ce sont les mêmes têtes au front bas, sans ferme destin ni fraternité de l’âme, dans les files d’attentes des services sociaux, les même à quémander un crédit aux guichets de banques, les mêmes à regarder passivement les multinationales déchirer la terre, les mêmes à hocher la tête devant le spectacle des immigrés mort de faim et de froid sur la mer devenue un cimetière, sans comprendre, d’une part que leur soumission à cette morale du Mal est l’un des éléments fondamentaux qui permet la tyrannie des élites, et d’autre part que le système ne leur réserve pas un autre sort dès que la crise économique, partie intégrante de la régulation par la misère du système, les clouera à la pauvreté, à la mendicité, aux vols et donc les enverra aussi dans de grands camps de concentration.

Il n’y a pas d’autres alternatives, des décombres de l’ancien monde surgira le nouveau. Si elle est unique, l’alternative n’en est pas moins désorganisée, sa force est multiple et sa faiblesse est égale. Il n’est plus l’heure des comités fantômes, des gouvernement de l’ombre, des internationalismes à quatre ou cinq, des luttes pour la place dominante de meilleurs lanceurs d’invectives anarchistes, des médailles aux gardiens de la mémoire libertaire ou du titre de plus grand barbouilleur d’affiches publicitaires. Le refus de la responsabilité individuelle dans ce chaos collectif est l’une des bases de la soumission, donc de la pérennité du système. Ce n’est pas qu’une lubie anarchiste, c’est une vérité humaine, là où vous croyez voir des tyrans il n’y a que des tyrannisés, là où vous croyez voir des électorats responsables il n’y a que des esclaves-salariés. Chaque projet de modus vivendi révolutionnaire sera l’affaire de tous comme le devoir de lutte est aujourd’hui la responsabilité de chaque révolutionnaire. C’est par la force d’une avant-garde révolutionnaire, une brèche mortelle dans la propagande et la morale consumériste, que la société du spectacle s’écroulera, mettant chacun et chacune en face de sa responsabilité individuelle, et pour la même raison que personne ne sera écarté de la construction de ce monde meilleur, personne ne peut nier sa responsabilité dans l’état actuel monde.

Principe de contre-violence face aux acteurs du fléau capitaliste.

Le formatage des esprits à accepter un niveau de violence inouïe de la part des élites contraste avec la rhétorique massive de la sécurité des biens et des personnes. C’est une preuve de l’état de la maladie mentale qui frappe les esprits d’Occident, et ces contradictions très éloignées des bases cartésiennes qui sont sensées fonder la civilisation occidentale conduisent aux aberrations mortelles de notre quotidien, ce monde qui déforeste et pollue dans le but d’améliorer les conditions de vie des peuples, ce monde qui envenime les sols et éradique les espèces pour lutter contre la faim, ce monde qui produit des remèdes mais ne les distribue pas, ce monde où les pauvres crèvent aux portes des plus riches cités, ce monde qui s’habille des droits de l’homme et du citoyen en bombardant des populations civiles, ce monde qui enferme dans de grandes prisons au nom de la liberté, ce monde qui confond bandits et révolutionnaires comme il confond états et mafias. La rationalité et le cartésianisme, loin de nous sauver, ont produit de l’absurde et servi le Mal et nous conduisent droit vers la fin de toutes les civilisations et de tous les peuples, si bien que les survivants vivront comme des rats sur des terres devenues stériles.

La violence est présente partout dans nos sociétés occidentales ou occidentalisées. Les programmes de télévision, les productions cinématographiques et l’art en général, la propagande publicitaire et les journaux submergent les consciences de sang et de destruction. A voir les nouvelles aux journaux du soir les spectateurs s’injectent leur drogue nécessaire, leur dose de violence. Elle est alors acceptée et, plus grave encore, elle devient nécessaire. Ce qui intéresse le plus, dès lors, c’est le nombre de morts, de mutilés, d’orphelins, et chacun admet à tort qu’un jour sans catastrophe est impossible. La culture de la violence est un projet de société, leur société, qui dès lors trouve normal la force brute comme réponse à chaque problème, et la violence sécuritaire sensée assurer la sécurité des biens et des personnes n’est en fait qu’un mécanisme de soumission et de désorganisation sociale dont la force brutale est la seule arme. Les manifestations sont réprimées par de sauvages forces de sécurité, les peuples qui refusent l’impérialisme étranger reçoivent des bombes, et les tentatives de négociation avec les maitres aboutissent à la case prison. Il n’est alors pas possible de recourir à d’autres formes de lutte que d’utiliser la contre-violence dans ce combat pour un monde meilleur.

Le stade ultime de récupération de notre humanité, saine et pacifiée, sera la victoire par la contre-violence des forces insurgées contre, justement, la violence étatique systématique des forces capitalistes destructrices. Ceci ne remplace pas un sophisme par un autre. La contre-violence est un moyen alors que la violence du système capitaliste est une fin en soi. La contre-violence est une opposition aux destructions de nos conditions de vie, et le degré de violence de l’affrontement n’est qu’une stricte réaction au degré de violence de la société capitaliste.

La forfaiture démocratique justifie la riposte populaire armée.

Les agents du spectacle au premier rang desquels les penseurs médiatiques, ceux qui pensent pour le peuple, et les castes de la politique, ceux qui dirigent pour le bénéfice de leur classe, savent justifier toute forme d’action violente. La sainte loi en est l’argument le plus brutal, car si l’on ne respecte pas grand chose, ni les individus, corps et âmes, ni la nature, ni les principes fondamentaux de la fraternité, la loi, elle, doit être et sera respectée par toute la force dont peuvent bénéficier les états occidentaux. Des gardes-côtes tireront sur des africains désarmés et mourant, des bombes seront lâchées sur des villages de civils, des sans-papier seront poursuivis jusqu’à la mort dans nos villes de béton, des familles entières seront mises à la rue par les rentiers et banquiers, des manifestants seront tabassés et la prison enfermera ceux que les balles perdues n’auront pas tués. Cela c’est la loi, et si la loi ordonnait de regrouper des juifs dans de grands camps et de les envoyer se faire exterminer, tous la respecteraient. Si la loi légitimait d’empoisonner la population avec des produits alimentaires frelatés tous la respecteraient. Et si la loi, aidée par les médias et la branche culturelle aux ordres du spectacle, imposait de s’en moquer pour profiter des futilités bestiales de la basse morale capitaliste, tous se soumettraient. Encore une fois, cette condition relève de l’acceptation de la servitude pour le confort d’être protégé par la masse, celle des fatalistes que nous appelons pourtant des collaborateurs quand ils feignent l’ignorance pour masquer leur responsabilité. Responsables et donc coupables, c’est bien une punition sociale qu’ils méritent en plus d’une rééducation morale. La légalité n’empêche pas le cynisme, ce n’est pas une protection contre la tyrannie absolue, et les hautes classes sont elles armées de leur propagande, de leur services administratifs, de leurs polices, de leurs armées, et ce sont bien eux les premiers à violenter le monde.

La lutte armée est bien le choix de l’action, le bras justicier d’une politique de changements radicaux, qui n’a pas pu jouer son rôle de contre-pouvoir dans l’ordre capitaliste-démocratique. La démocratie est le système d’organisation politique et sociale né pour et par le capitalisme. Il s’appuie sur une force militaire et policière, sur une force de travail soumise, soit par l’esclavage soit par le salariat et sur une organisation législative au profit des élites capitalistes. De fait être démocrate ne revient qu’à accepter l’ordre capitaliste, l’ordre de classe, la soumission au capital et le dénie d’organisation du peuple. Nous ne confondons pas, sous le terme de démocratie, le modèle consumériste et un régime politique sensé être représentatif, nous affirmons simplement qu’ils sont historiquement liés. Le suffrage universel n’est qu’un artefact subtile où la délégation de pouvoir cache en vérité le renoncement au pouvoir. Il faut donc abattre ce processus d’organisation, ce qui n’a rien à voir avec la destruction totale de notre monde. La loi se balaie aussi surement que se brule un acte de papier, sa force ne réside que dans sa protection par des mercenaires et par l’endoctrinement de ses penseurs. Être hors-la-loi revient à nier ce pouvoir absurde que l’élite capitaliste s’arroge comme les prêtres s’arrogent la parole des prophètes. La morale humaine est bien au-dessus de cela, et la morale révolutionnaire ne saurait se subordonner à la loi de ses ennemis. Peut-être que leurs lois autorisent à fabriquer des armes, à les vendre, à les utiliser contre des populations civiles pour les profits de leur classe, peut-être que leurs lois les autorisent à plonger dans la famine et dans la dénuement des peuples entiers pour les bienfaits des bourses, surement leurs lois démocratiques enferment les acteurs d’un monde plus justes et plus équitables. Et bien ce sont ces lois et cette morale que nous, révolutionnaires, considérons comme la pire menace et la source de toutes les souffrances de l’humanité. Effectivement nous sommes hors de ces lois. Hors de leurs lois. Cela fait de nous des hommes et femmes supérieurs, conscients, responsables, et les plus à même de rendre une justice digne et équitable. Le pouvoir au peuple doit être effectif et débarrassé des réflexes autoritaires, il doit être absent de toute pensée mercantile. La main invisible du marché frappe jusqu’à la mort des peuples entiers, et notre lutte, elle, ne saurait être invisible ni pacifiste.

La démocratie est un mensonge parce que la liberté promise n’est qu’une justification de ses crimes. La loi démocratique est donc un simple carcan à la liberté et l’ordre démocratique, tel qu’il est appliqué dans les pays occidentaux ou occidentalisés, n’est que le glaive des classes privilégiés pour anéantir toute forme de remise en question de leurs privilèges, et qu’importe si ces privilèges coutent chaque jour la vie à des milliers de personnes, qu’importe si ce luxe entraine la mort de notre planète ! On a tort d’utiliser les vieilles images de la révolution française pour designer la caste supérieure d’aujourd’hui. Il n’est pas seulement question d’une lutte pour le pouvoir, il est question, surtout, de délivrer des peuples entiers réduits en esclavage, des peuples entiers mourant de faim, et d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard la destruction de la planète. Le pouvoir, à dire vrai, nous n’en voulons pas, c’est une lubie de bourgeois, nous voulons la paix, la justice et l’équité, et cela ne peut se faire qu’au prix d’une organisation opposée en tout point à celle née de la logique capitaliste. Personne ne saurait ne pas remarquer le degré de corruption, mentale et matérielle, des grandes démocraties occidentales ou occidentalisées. Le peuple n’y a aucun pouvoir et doit accepter le résultat des urnes comme un sacrement divin, laissant les mains libres aux tueurs élus. Quand, ô malheur, le résultat surprend dans leur routine truquée les élites en place, rien de plus facile que de simplement nier le scrutin ou d’en organiser un nouveau. Le pouvoir au peuple ? Qui le conteste passe pour un fou, qui le conteste va en prison, qui le conteste se retrouve mort. Nous révolutionnaires, nous ne sommes pas démocrates, au sens où l’entendent les assassins élus, nous voulons simplement rétablir la vérité sur les activités génocidaires du monde capitaliste, mettre à jour le projet des élites fascistes, redonner un sens à la vie humaine, rendre les honneurs à la fraternité et à la solidarité, ses deux vertus maitresses de notre humanité. Et ce combat, cette lutte à mort, est notre plus grande fierté, car chaque seconde gagnée sur le mensonge et l’hypocrisie des élites est un espoir de vivre, enfin, dans ce monde meilleur que nous voulons tous.

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Missions en conflit
Piero GLEIJESES
Cet ouvrage présente un récit haletant de la politique cubaine en Afrique de 1959 à 1976 et de son conflit croissant avec les États-Unis. L’auteur conduit le lecteur des premiers pas de Cuba pour aider les rebelles algériens combattant la France en 1961, à la guerre secrète entre La Havane et Washington au Zaïre en 1964-65 — où 100 Cubains menés par le Che Guevara ont affronté 1 000 mercenaires contrôlés par la CIA — et, finalement, à l’envoi héroïque de 30 000 Cubains en Angola en 1975-76, (…)
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Les individus ne constituent une classe que pour autant qu’ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s’affrontent en ennemis dans la concurrence.

Karl Marx

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