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Construire le «  tous ensemble en même temps » et défendre le syndicalisme de classe

Alors que les luttes montent dans le pays contre la régression sociale tous azimuts et la crise capitaliste,

Depuis un quart de siècle, les monopoles capitalistes, leurs gouvernements et leur UE mènent une féroce guerre de classes contre le monde du travail. Dans ce contexte, la rupture sarkozyste, directement pilotée par les grands actionnaires, vise à détruire définitivement le « modèle social français » hérité de la Résistance en même temps que la souveraineté populaire par l’intégration dans l’Europe supranationale du Capital. Face à cette offensive sans précédent depuis les sombres années 40, il est paradoxal que les directions syndicales, regroupées au sein d’une Confédération Européenne des Syndicats subventionnée par l’UE, aient rayé la lutte des classes de leur vocabulaire comme de leur pratique au profit de la collaboration et de la négociation entre « partenaires sociaux ». Ce faisant, elle désarment les travailleurs dont les nombreuses mobilisations face aux régressions sont laissées sans perspective de construire un rapport de force qui seul peut faire reculer le gouvernement et le patronat.

C’est pourquoi, en juin 2008, des militants de la CGT et de la FSU lançaient une « Lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux » qui se concluait ainsi : « La balle est dans le camp des directions syndicales nationales qui doivent cesser « d’accompagner » la rupture afin de reprendre le seul chemin gagnant : faire le lien entre toutes les contre-réformes, travailler concrètement à préparer avec les salariés les conditions de l’affrontement de classe victorieux avec ce pouvoir destructeur, construire l’unité dans l’action des travailleurs et de la jeunesse. » En quelques mois, ce sont quelques 4000 militants qui ont signé cet appel et dans certaines régions, des collectifs se sont crées à partir de la « Lettre ouverte » pour défendre le syndicalisme de classe.

Au moment où la crise capitaliste étend ses ravages et où le pouvoir fait payer SA crise aux travailleurs, cette démarche est plus que jamais d’actualité.

Certes, les directions syndicales ont dû se résoudre à un appel à une journée d’action interprofessionnelle le 29 janvier., poussées par les puissantes luttes qui se sont développées au dernier trimestre 2008 : lutte des salariés de l’automobile (Goodyear, Ford Bordeaux, Renault-Sandouville-Cléon-Douai, SBFM, nombreux équipementiers et sous-traitants...) avec à la clé une manifestation nationale lors du salon de l’auto ; lutte des enseignants avec une grève de très haut niveau le 20 novembre, lutte des lycéens ayant fait reculer Darcos, luttes à Air France, à la Poste, à l’ANPE, la SNCF, l’ONF.... manifestations régionales « tous ensemble » au Havre, à Douai, à Bordeaux,...

Mais la date tardive de cette journée par rapport aux nombreuses mobilisations convergentes du mois de décembre ainsi que son contenu revendicatif « de sommet » montrent qu’il n’est pas question pour elles de construire un rapport de forces durable à partir des revendications de la base. Il suffit de lire les « Propositions et revendications des organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA » parues le 5 janvier pour s’en convaincre : pas un mot sur l’origine de la crise ni sur l’offensive contre tous les acquis sociaux et démocratiques, pas une mention contre les privatisations, les délocalisations, la casse de la sécu ou des retraites, pas de revendications chiffrée concernant les salaires et SMIC... et un postulat qui fait frémir : « les seules lois du marché ne peuvent résoudre tous les problèmes » comme si les « lois du marché » (c’est-à -dire l’exploitation capitaliste) n’étaient justement pas la cause des problèmes !

Au moment où les travailleurs, enseignants, étudiants, se félicitent que soit enfin organisée une journée interprofessionnelle « tous ensemble », le danger est que ceux-ci soient dessaisis de leurs revendications et de leurs perspectives. Le 29 janvier ne doit pas être un « baroud d’honneur » mais un moment décisif dans la construction d’un mouvement durable qui ne doit d’ailleurs pas se priver de regrouper au-delà des salariés, en associant les couches moyennes, les artisans, les marins-pêcheurs, les petits exploitants agricoles... eux-aussi étranglés par la politique du grand capital.

C’est pourquoi, devant l’urgence à bâtir l’action convergente des travailleurs et de la jeunesse et à défendre les organisations syndicales menacées par la dérive de leurs directions, il faut approfondir le travail entre militants syndicaux de classe afin :

- de permettre aux travailleurs et aux enseignants de se réapproprier leurs syndicats et de ramener en particulier ces deux grandes organisations que sont la CGT et la FSU sur des bases de classe,

- de défendre les syndicats combatifs réprimés dans leur propre organisation (comme en témoigne la situation de la CGT Philips à Dreux, des militants de la CGT Dalkia exclus de leur syndicat, de l’UL CGT de Douai ou du syndicat CGT Forclum Rhônes-Alpes),

- de construire le « tous ensemble en même temps » durable, seul à même de battre Sarkozy, le MEDEF et l’UE du capital.

Dans l’immédiat, outre la signature de la lettre ouverte et la consolidation des collectifs régionaux déjà existants, nous invitons à développer les contacts dans les communes et les départements entre travailleurs, jeunes, militants, syndicats de base pour définir des cahiers revendicatifs et de véritables perspectives « tous ensemble ».

Roger Silvain (CGT métallurgie, ancien secrétaire de la CGT Renault-Billancourt), Jacques Leclercq (secrétaire général de l’UL CGT de Douai), Annie Lacroix-Riz (Snesup-FSU) Benoit Foucambert (Snes-FSU), Marcel Collet (anc. Secr. UL CGT Argenteuil, USR 53), Olivier Lefèvre (militant CGT UD Aisne et SNADGI-CGT), Sylvie Guduk (Snuipp-FSU), Bernard Parquet (CGT EDF), au nom des initiateurs de la « Lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux ».

http://collectif-syndical-classe.over-blog.com/

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