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Le système carcéral en France

Je livre à la curiosité du lecteur,tout ce que j’ai compris de la conférence de Gabriel Mouesca à la fête du KIOSQUE le 8 novembre dernier. Mouesca est Président de la section française de l’Observatoire International des Prisons (OIP)

Un personnage singulier qui force l’admiration, un parcours d’exception qui nous place devant l’évidence que les alternatives sont des défis politiques pour changer la vie .

La justice est elle soluble dans la démocratie ? Pour le conférencier la justice doit être une et indivisible, pas de justice au rendement ni au garde a vous devant une justice de classe.

Pour éviter la prison, il faut entre autre se garder d’être pauvre.

S’il y a une chose sur laquelle le temps se garde bien d’influer c’est bien l’univers carcéral et cela tant sur la forme que sur le fond.. En prison dès que la première porte se referme sur le condamné, celui ci aura désormais pour un temps imparti, la gestion d’un autre temps, celui de son horloge interne, celui qui se compte à rebours et qui monnaye sa peine. Immuable depuis des temps «  immémoriaux », la prison pérennise un attachement légendaire à la punition au-delà de la peine jugée et c’est par l’accumulation d’humiliations que le condamné procède inexorablement à sa déshumanisation et c’est commencement de sa déconstruction, le voyage dans un univers de non droit «  contractuel. »

«  Moderniser » les prisons ce n’est pas faire du neuf avec du vieux, surtout quand il s’agit d’idées, c’est une urgence qui devrait générer des grands débats de société - j’entends démocratiques et citoyens. L’absence de débat philosophique sur la peine de prison et son opportunité dans le monde de demain, nous renseigne sur le désintéressement à la fois de l’Etat et de la société civile. La vétustés matérielle , comme psychologique du système carcéral ne reflète-t-elle pas d’autres vétustés de l’Etat de droit dans les arcanes de sa politique qui fabrique des récidivistes. Ca commence par la perte de tout réflexe civique pour les uns, qui en retour se traduit au niveau de l’Etat par l’abandon pur et simple d’une fraction importante de la population de France qui aujourd’hui subit de plein fouet la croissance libérale, reléguant des centaines de milliers de personnes au chômage forcé. La perte brutale d’un emploi, de son autonomie économique est vécue comme une agression et sera souvent le prélude d’une déconstruction programmée. Nous assistons par voie de conséquence à une perte des valeurs qui ont longtemps compté et fait la décision dans les luttes ouvrières.

La perte de repères, de la confiance en soi se manifeste par la négation de soi en tant qu’être social. Ce qui fait que même les prisons «  modèles » les dernières construites ont l’odeur de Bastille. Les suicides y sont exponentiels comme dans l’ensemble des autres établissements de France. Gabriel Mouesca dans sa conférence, recentre le débat sur la problématique de la surpopulation dans les établissements pénitenciers et il poursuit pour résoudre ce problème «  c’est simple, on commence par faire sortir tous ceux qui non rien à y faire (en prison) quand on sait que la grande majorité des incarcérés sont issus de familles où la pauvreté s’est invitée un jour sans coup férir tout au long des deux dernières décennies ; la France détient le triste palmarès de plusieurs autres records qui sont autant d’atteintes portées aux droits de l’homme ; la promesse de l’Etat de construire d’ici 2012 : 13000 places supplémentaires ? quand on sait que l’Etat se désengage de ses responsabilités pour céder encore du profit au privé et pourquoi pas céder la Justice déjà fragilisée dans son indépendance ? »

Plusieurs articles ont titré : «  les prisons françaises sont la honte de l’Europe ». Sans négliger de corriger les dérives du langage pour Mouesca le mot «  Maton » est banni de son vocabulaire ;  ce sont des «  surveillants » ; le surveillant même le plus malveillant n’est pas un Maton ; nous n’allons pas faire supporter à toute une profession des dérives d’une minorité ; nous ne devons pas oublier les difficultés de ce travail dans ce lieu difficilement supportable. Et pour finir : «  la défense des prisonniers - c’est bien de tous les prisonniers dont il s’agit et sans aucune exclusive ; le prisonnier est là pour «  payer » sa peine ; résister en prison, c’est lutter pour ne pas se déconstruire »

Une question me tarabuste encore comment un militant comme Gabriel Mouesca débordant de passion, a toujours su faire triompher la raison ? Ah oui, j’ai oublié de vous dire que Gaby était Basque ; les épreuves de la vie ont forgé chez lui une personnalité d’homme libre et révolté. Oui ! Gabriel Mouesca- alors qu’on a voulu l’effacer n’a pas fini de faire hurler les loups.

Je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de son livre d’une réalité époustouflante «  la nuque raide » www.philippe-rey.fr .

Bonne lecture `

Luis Lera

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On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

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