La jeunesse Unie pour le Développement de la Région des Montagnes (JUDEM) apporte son soutien au président Gbagbo.
« Seule la sortie de crise par les élections peut garantir une paix durable en Côte d’Ivoire ». Cette assertion entonnée en refrain par tous les acteurs politiques et repris à chaque fois par la communauté internationale pour marquer la fin de la crise qui secoue le pays d’Houphouet-Boigny depuis le 19 septembre 2002, peut-elle devenir une réalité ? Et pour quand ? Loin des cauris, la date du 30 novembre 2008 annoncée pour la tenue du premier tour des élections présidentielles n’est plus tenable. Du moins mathématiquement. Et tous les partis politiques en lice pour briguer la magistrature suprême en sont conscients. Mais rien ne les empêche d’affûter leurs armes pour la victoire de leurs candidats. Et c’est sans surprise que le parti au pouvoir a redonné une seconde chance à son candidat naturel, l’actuel président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. C’était au cours de sa Convention du 30 août dernier à Yamoussoukro. Donnant ainsi le « Peh… » d’une nouvelle course pour le pouvoir. Dans cette atmosphère donc de campagne, nous allons nous intéresser aux différents mouvements de soutien. Qu’en est-il du soutien du président Gbagbo dans la région des 18 Montagnes dans l’ouest de la Côte d’Ivoire ? Une zone où la rébellion de Soro Guillaume et l’UDPCI, partisan du feu général Guei Robert se sont taillés la part du lion. Echappant donc au pouvoir en place et qu’il faudra reconquérir.
Bien qu’ayant payé le plus lourd tribut dans cette guerre, le peuple Wê, fer de lance du FPI aux élections de 2000 va-t-il renouveler sa confiance au président Gbagbo six ans après ? Sur le terrain, la réponse est sans équivoque. Il y a un an et huit mois, est née un mouvement de jeunesse, appelé « La jeunesse Unie pour le Développement de la Région des Montagnes ou JUDEM ».
A l’instar des autres mouvements de soutien aux actions du chef de l’état ivoirien, la JUDEM se veut le porte-voix du parti d’Affi Nguessan dans le grand ouest.
« Les leaders politiques de la région, proches du FPI ont crée un écart idéologique entre eux et la jeunesse. Nous laissant comme des orphelins de la République. La judem est venue pour recoller les morceaux. Elle veut aussi prendre date avec l’histoire en s’investissant pleinement dans la politique de développement de la région » a dit, monsieur Evariste Yaké, président du mouvement, également porte-parole de Franck Guei, conseiller du président Gbagbo. Et d’ajouter « au-delà de notre contribution au rapprochement des générations et au développement économique de la région, la Judem a fait son choix pour les prochaines échéances électorales en Côte d’Ivoire. C’est ainsi qu’elle entend apporter son soutien total au chef de l’état, Laurent Gbagbo. » Un soutien que celui qu’on appelle déjà l’Obama des 18 montagnes ne manque de répéter à qui veut l’entendre et à chacune de ses sorties. D’ailleurs ne l’a-t-il pas martelé le samedi 6 septembre dernier au « parlement » de Yopougon, Wakouboué, où il fut l’invité d’honneur et principal orateur ? « La Judem est la seule solution à l’élection du président Gbagbo dans la région des 18 montagnes »avait-il dit. Fortement implantée dans toutes les contrées de la région montagneuse, aux dires de ses partisans, la Judem peut-elle réussir cette autre mission au moment où des jeunes gens en armes occupent toujours cette région frontalière du Libéria et de la Guinée Conakry ?
Philippe KOUHON
