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Côte d’Ivoire : Malversations dans la Filière Café-Cacao : Un débat interdit au FPI

Malversations dans la filière café-cacao : La part de responsabilité du front populaire Ivoirien

« Dresser le bilan des mandats des élus du front populaire ivoirien depuis la prise du pouvoir en octobre 2000 jusqu’à maintenant ou encore actualiser le programme de gouvernement de la Refondation, en vue de leur utilisation comme instrument de la prochaine campagne électorale » était le terme de référence du dernier séminaire organisé par la direction du parti. C’était le mercredi 18 juin 2008 à l’Hôtel Ivoire à Abidjan. Si pour monsieur Gervais Coulibaly, Conseiller du président Gbagbo chargé de la décentralisation, cet autre atelier va permettre de capitaliser les résultats de la gestion des collectivités territoriales décentralisées comme inscrit dans le projet de société du FPI, d’autres bilans restent à faire. Notamment la gestion de la réforme de la filière café-cacao, un autre chapitre et non le moindre inscrit dans le même projet et qui fut le leitmotiv de la batail présidentielle de 2000.

La réforme de la filière KFE-KKO : Une idée du FPI

Créée en 1964, la Caisse de Stabilisation des Productions Agricoles de Côte d’Ivoire (CAIST AB) était l’instrument de l’Etat chargé de la supervision des opérations de commercialisation du café et du cacao. Il s’agissait d’une Société d’Etat autonome et indépendante. Ses principales missions étaient la régulation de prix des produits agricoles, la compensation entre les prix d’achat garantis aux producteurs et les prix de vente à l’exportation, et l’organisation et le contrôle de la commercialisation et du conditionnement des produits agricoles. Outre les velléités exprimées de libéraliser la filière KFE et KKO, la Caistab présentait des inconvénients qui ont
finalement conduit à sa dissolution : bureaucratisation pesante, manque de transparence, principe de stabilisation peu opérationnel.. . Le nouveau dispositif doit répondre aux écueils enregistrés par la Caistab en termes de transparence, de réactivité aux fluctuations des marchés mondiaux, de coût et
de souplesse de fonctionnement avec pour but de tendre, autant que faire ce peut vers une libéralisation raisonnée de la filière. Les incitations à la production sont maintenues par la garantie d’un prix minimum au producteur par période de 3
mois (le prix « bord-champ ») à partir d’un CAF de référence, lui-même dépendant étroitement des cours mondiaux. Pour ce faire, le nouveau dispositif a introduit cinq nouvelles structures en remplacement de la Caistab : l’ARCC, Société d’Etat, créé en octobre 2000, chargée des aspects administratifs et du respect des règles de concurrence au sein de la filière ; la BCC, organe privé de type particulier, créée en octobre 2001, chargée de la régulation commerciale de la filière ; le FRC, organe privé de type particulier, créé en avril 2002, chargé de la régulation financière et de la gestion de la trésorerie de la filière ; le FDPCC, organisme privé de conception corporative, chargé du financement des actions menées à l’initiative des producteurs ; le FGCCC (Fonds de Garanties de Coopératives Café-Cacao), société anonyme, chargée d’octroyer des garanties aux coopératives qui empruntent auprès des banques.
En dehors de l’Autorité de Régulation Café-Cacao (ARCC), mise en place sous la transition militaire, les quatre autres structures ont vu le jour avec l’arrivée du front populaire aux affaires.

Les cadres du FPI dans la filière

A part la BCC et le FDPCC contrôlés exclusivement par des cadres de l’ancien régime (Pdci), les trois grosses structures de la filière à savoir le FRC, l’ARCC et le FGCCC sont gérés par ceux issus de l’actuel parti au pouvoir (FPI). Messieurs Placide Zoungrana, président de l’ARCC est également le secrétaire général du FPI chargé de l’Agriculture et directeur de campagne du président Gbagbo à Toumodi ; Mme Kili et M. Kouakou Firmin sont les deux patrons du FRC ; Le dernier est également le directeur de campagne du président Gbagbo à Bouaflé et enfin monsieur Bayou Jean Claude, l’homme fort du FGCCC est bien un militant très actif dans le parti d’Affi.
Bien d’autres cadres du FPI gèrent à d’autres échelles les fonds générés par le secteur, fleuron de l’économie ivoirienne.

Au sommet, les plus importants portefeuilles ministériels sont aux mains du pouvoir FPI. Ainsi MM. Affi Nguessan, actuel président du parti, Alphonse Douati et Paul Antoine Bohoun Bouabré, deux caciques du parti de gauche se taillèrent la part du lion au moment de la restructuration de la filière comme Premier ministre, Ministre de l’Agriculture et Ministre de l’Economie et des Finances. C’est bien ce trio qui formait l’épine dorsale du comité inter ministériel (crée par Décret présidentiel) qui avait en charge, la sécurisation des fonds issus des différentes redevances des structures de la filière et logés à la BCEAO. Ce comité avait plein pouvoir de décision pour engager l’Etat de Côte d’Ivoire y compris les paiements des dépenses afférentes à la réforme. « Toutes les décisions de paiement se prennent en Comité Interministériel, dès lors, le Ministre de l’Agriculture et le Ministre de l’Economie et des Finances émettent un ordre de paiement à partir du compte logé à la BECEAO vers le compte bancaire de la Structure de la filière concernée par le paiement ; Le Ministre de l’Agriculture informe la Structure de la filière sous tutelle des décisions du Comité Interministériel, notamment en ce qui concerne les dépenses à effectuer » stipule le décret portant création du comité inter ministériel.

La mise en place cette réforme, répondait clairement aux attentes des paysans à qui, il a été promis de redonner le pouvoir. « Donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrez ». Une promesse réitérée dans un discours solennel lors de la signature de la Convention de prêt entre la Banque Sud-Africaine (ABSA), la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) et la Société Coopérative Agro-industrielle d’Oumé (SOCATENF), le 10 Novembre 2001. « Nous voulons vous rendre le pain qui vous a été arraché » avait dit le président Gbagbo avant d’avertir : « celui qui s’amuse à détourner cet argent, je serai sauvage avec lui, il n’y aura ni grâce, ni amnistie pour lui ».Les cadres du parti et en particulier ceux qui avaient la lourde responsabilité de gérer cet autre volet du programme de société du Front populaire Ivoirien, avaient-ils bien saisi le message de leur chef ? Car plus qu’un slogan de campagne, la réforme de la filière café-cacao se devait d’avoir un contenu : Sa gestion. Et le président Gbagbo pensait bien trouver des génies au sein de sa formation politique pour l’aider à tenir toutes ses promesses. Mais hélas. Comme Seul au Monde, Gbagbo est aujourd’hui contraint de nager à vue.

Un état de fait qui mérite réflexion si cela n’a jamais été. Le comité de contrôle du parti, le groupe parlementaire FPI, la jeunesse du parti, les intellectuels du parti sont avertis. Enfin, au moment où le parti s’apprête à désigner son candidat pour la prochaine élection présidentielle par Convention les 23 et 30 août prochain, la question d’un débat en interne et consacré à cette filière qui connaît depuis sa naissance mille problèmes devrait figurer à l’Ordre du jour. Comme pour les élus FPI lors du séminaire sur la Décentralisation, le moment est venu pour l’ensemble des cadres et intellectuels du parti de se soumettre à cette éthique du compte rendu en dressant le bilan du parti dans la gestion de la filière café-cacao.

Philippe KOUHON

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