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Barack Obama : quelle couleur ?

Un de mes bons amis, Philippe Arnaud pour ne pas le nommer, me fait passer la réflexion suivante :

Pourquoi dit-on de Barack Obama qu’il est "Noir" ? D’après sa
biographie, on voit que son père est Kenyan (donc, bien "noir") et sa
mère américaine, (et même, paraît-il, descendante de Jefferson Davis,
donc bien "blanche"). Donc, aussi bien du point de vue physique (quand
on le regarde) que logique (quand on considère le "mélange"), on voit
bien qu’il est "quelque chose" entre les deux - un métis, pour reprendre
l’expression consacrée. Néanmoins, l’étrangeté vient de ce que, malgré
le résultat (par rapport à un "Noir" vraiment "noir", Obama est plutôt
clair, comme Colin Powell ou Condoleeza Rice), on continue à le
qualifier de "Noir". Après tout, vu du Kenya, Barack Obama est un
"Blanc". Par quel mystère serait-il plus "Noir" que "Blanc" ? Tout se
passe comme si le "Blanc" était considéré comme une référence absolue,
un mètre-étalon, un canon, au-dessous duquel il ne peut y avoir
qu’abâtardissement. La plus petite trace de "non-blanc" apparaît ainsi
comme une macule (si les cheveux ne sont pas assez lisses, le nez pas
assez droit, les lèvres pas assez fines, etc.), à l’instar des nobles
d’Ancien Régime, dont un ancêtre récent était encore dans la roture, et
à qui les nobles à quartiers faisaient avec dureté sentir leur mépris...
[Ou comme, pendant les années 1930, les juifs à qui on jetait à la
figure l’arrière-grand-père émigré de Moravie...].
Là -dedans, ce qui est déterminant, c’est le point de vue d’où l’on se
place, et ce point de vue n’est pas innocent : lorsque, par exemple, à 
propos de la Seconde Guerre mondiale, on parle du "front de l’Est" pour
évoquer les combats entre la Wehrmacht et l’Armée rouge, on se place du
point de vue des Allemands ! Et, de même, quand on dit que Barack Obama
est "Noir", on considère la référence "blanche" non seulement comme
supérieure aux autres, mais aussi comme absolue...

URL de cet article 6705
   
Même Auteur
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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Toute manifestation à Cuba (ou à Miami, d’ailleurs) qui ne commence pas par "Abajo el bloqueo" (quoi qu’on dise ensuite) est une escroquerie ou une croisade de fous. Et brandir un drapeau états-unien à Cuba, c’est comme brandir un drapeau israélien à Gaza.

Viktor Dedaj

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