
Dans une conférence de presse samedi à Moroni, le Comité maoré, une organisation de la société civile qui milite pour le retour de l’île de Mayotte dans l’ensemble comorien, propose la solution d’« un Etat, deux administrations » pour enfin sortir de cette affaire litigieuse qui empoisonne aujourd’hui les relations entre la France et les Comores.
Cette proposition permettra, selon le comité, « de clore petit à petit, dans une atmosphère gagnant-gagnant, le processus de décolonisation des Comores ».
L’organisation se félicite de la position très ferme des autorités comoriennes sur la question de Mayotte, notamment la dernière mesure du gouvernement d’interdire le transport de tout Comorien expulsé de Mayotte vers les trois autres îles.
En effet, dans une note publiée à Moroni il y a une semaine, le secrétaire général du ministère chargé des transports met en garde les agences de transport aérien et maritime contre le transport de « clandestins comoriens » à destination de l’Union des Comores.
Cette décision intervient au moment où les relations entre Paris et Moroni n’ont jamais été aussi exécrables, et ce suite à la fuite en fin mars dernier à Mayotte de l’ex-homme fort d’Anjouan, Mohamed Bacar, suivie de son exfiltration vers le département français de la Réunion.
A Moroni, l’opinion publique accuse ouvertement la France d’avoir organisé cette fuite et de vouloir protéger l’ancien dictateur, aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la justice comorienne.
A deux reprises, le gouvernement comorien a demandé aux autorités françaises de lui remettre le colonel Mohamed Bacar pour qu’il puisse répondre de ses crimes et autres actes de tortures contre la population d’Anjouan.
Le comité Maoré appui la démarche des autorités comoriennes dans ce sens. Selon lui, en opposant un refus à cette demande de l’Union des Comores, « la France montrera encore au monde le peu de cas qu’elle fait de notre pays qui se devra d’en tirer toutes les conséquences ».
Enfin, pour le Comité Maoré, la justice comorienne ne doit aujourd’hui se concentrer sur le cas Mohamed Bacar ; elle devra aussi dépoussiérer les sombres pages du séparatisme pour entendre également ceux qui ont été aux avant-postes du sécessionnisme à Anjouan.
Il appelle clairement à « un traitement équitable de ceux qui sont aujourd’hui arrêtés et de ceux qui ont servi à un titre ou un autre, à un moment ou un autre, le séparatisme ».
APA