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Crise d’identité : Vous pouvez mentionner 132 nationalités d’origine sur votre CARTE D’IDENTITÉ - sauf "Israélien"

Mazal Mualem

Si on décidait de rassembler toutes les cartes d’identité imprimées par le Ministère de l’Intérieur et d’étudier les catégories diverses spécifiées dans la case "nationalité", on serait pour le moins surpris. On constaterait qu’’Israël a des citoyens ou des résidants permanents décrits - au moins dans leurs cartes d’identité - comme "des Assyriens" et "Tatars". On trouverait "des Sénégalais", "des Boliviens" et "des Canadiens". Mais quoiqu’on fasse, on ne pourrait trouver une seule carte d’identité dans laquelle le porteur serait décrit comme "Israélien".

²Le Ministère de l’Intérieur propose 132 possibilités de nationalités à enregistrer sur la carte d’identité officielle. Les choix incluent plus de cent pays différents, aussi bien qu’un choix de groupes ethniques et de religions. Toutefois, un seul pays n’apparaît pas dans la liste, c’est l’Etat l’Israël. La catégorie nationalité apparaissant sur les cartes d’identité a été suprimée il y a deux mois par le Knesset ; mais jusque-là , la plupart des citoyens de l’Israël ont été simplement catégorisés comme "Juif".

Le Ministère de l’Intérieur ne s’est pas pressé de rendre public sa liste de nationalités. Depuis un an et demi, il tente d’ éviter de fournir la liste à l’asociation « je Suis Israélien" ; association dont les membres se décrivent comme ayant la nationalité israélienne et qui font pression pour être enregistrés comme tels sur leurs cartes d’identité. Depuis que le Ministère de l’Intérieur a expliqué qu’il ne pouvait le faire - puisque "Israélien" n’apparaît pas dans la liste de nationalités - les membres de l’association ont demandé à voir la liste, pour s’entendre dire qu’elle était confidentielle. Leurs demandes répétées aux fonctionnaires du ministère chargés de la liberté d’accés à l’information sont restées sans réponse. La liste est tenue secrète.

Après avoir perdu espoir que le ministère accède à leur demande, plusieurs universitaires et personnalités publiques, membres de l’association - ont déposé une requête auprès du tribunal de première instance de Tel-Aviv il y a trois semaines. Ils ont demandé à la cour de contraindre le Ministère de l’Intérieur à révéler la liste, comme exigé par la loi relative la Liberté d’accés à l’information. Au nombre des plaignant on compte l’association « je Suis Israélien », le professeur Uzi Ornan, l’auteur Yehoshua Kenaz, le chanteur Alon Olearchik, l’ancien ministre Shulamit Aloni, le Critique Menachem Ben, l’architecte Ibrahim Dweiry de Nazareth, le chercheur Itamar Même-Zohar, le prof Yehoshua Porat (Études sur Moyen-Orient) , le prof Yigal Eilam érudit sur le Sionisme et le général de réserve Benny Peled.

L’épaisse liasse de correspondance entre le prof Ornan et les fonctionnaires de Ministère de l’Intérieur témoigne des tentatives du ministère de gagner du temps. Le ministère justifie de mille manière le retard. L’audition n’a toujours pas eu lieu et il n’a pas encore envoyé de copie de sa liste à l’association. Mais de manière surprenante, il a suffi qu’ Ha’aretz demande au ministère une copie de la liste pour la recevoir le lendemain.. L’avocat Yoela Har-Sheffi (un membre d’association qui représente les recquérant) affirme que "le Ministère de l’Intérieur a agi avec une mauvaise foi évidente, en repoussant toutes les demandes d’accés à la liste confidentielle."

Pourquoi le ministère a-t-il fait tant d’efforts pour ne pas révéler la liste ? Le ministère répond qu’il n’a jamais eu cette intention et que la demande d’information a été traitée dans un délai raisonnable (bien que l’association n’ait toujours pas reçu l’information qu’elle a demandé).

Les raisons qui expliquent les efforts du Ministère de l’Intérieur pour refuser l’accés à l’information sont neuf catégories parmi les 132 options de nationalité. Elles sont utilisées dans les cas d’enregistrement peu clairs. : "non enregistré," "erreur de Transfert," " A l’étude " " Encore non enregistré, "" sous examen "" sans nationalité", "inconnu "," Non connu "et" Indéterminé ". La signification de ces entrées ne peut être compréhensible que pour les fonctionnaires de ministère. Dans certain cas l’entrée a été choisie à la demande du porteur de la carte d’identité (c’est le cas pour ceux qui veulent se déclarer athées), mais le plus souvent ces catégories révèlent qu’aux yeux du Ministère de l’Intérieur, " l’identité Juive "du porteur de la carte pose question (conversion incorrecte, documents manquants, etc) . Dans sa réponse, le Ministère de l’Intérieur prétend qu’ils s’agit là "de nuances" insignifiantes et que certaines de ces descriptions pourraient être suprimées dans le proche avenir.

Bien que l’entrée nationalité sur les cartes d’identité ait été suprimée, l’association je Suis israélien soutient que cela n’invalide pas la demande des requérant à être enregistré comme étant de nationalité israélienne, dans la mesure où le recensement de la Population mentionne toujours la nationalité de chaque citoyen. L’association a donc l’intention de continuer sa lutte et dès lors que la liste sera disponible, projette d’adresser une requête à la Haute cour de justice pour permettre à tout citoyen israélien qui désire être enregistré comme "Israélien" de pouvoir le faire.

Article en anglais sur Haaretz


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