Le Monde Diplomatique, novembre 2007.
Début août, une crise financière est née aux Etats-Unis dans le secteur des prêts hypothécaires. Elle s’est immédiatement propagée à d’autres parties du système financier mondial, avec une rapidité et une ampleur qui ont surpris la collectivité des investisseurs et des opérateurs (les « marchés »), aussi bien que les observateurs. Les banques centrales sont intervenues très vite, en particulier par la fourniture de crédit à taux très bas à l’intention des banques en difficulté (ce qu’on nomme la création de liquidités) (1). Depuis début septembre, des phases d’accalmie ont alterné avec l’annonce de nouvelles difficultés de sociétés financières ou de banques. (...)
La suite montre à quel point ces interconnexions se sont consolidées et leurs effets se sont aggravés. C’est au lien un peu analogue, mais bien plus grave, entre une crise de surproduction centrée sur l’Asie du Sud-Est, et surtout la Chine, et une crise financière systémique mondiale, dont l’épicentre ne peut se situer qu’aux Etats-Unis, que cette analyse nous prépare. La première leçon de la crise qui a commencé en août est que le sens des enchaînements s’est renversé par rapport à 1997-1998/2001. Cette fois-ci, la crise financière internationale née aux Etats-Unis précède la crise de surproduction dont beaucoup d’indices montrent la lente gestation en Asie. (...)
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Crise mondiale : les banques, le brut et... l’emploi, par Fabio lo Verso.
Fatal freinage aux Etats-Unis, par Joseph E. Stiglitz.
La crise des subprime ou le nouveau nuage de Tchernobyl, par Philippe Cohen.
Immobilier, subprime : les racines de la crise, par Michel Husson.
[ (...) Plus généralement, durant ces semaines écoulées depuis mi août et qui se terminent peut-être en cette fin octobre 2007, tous les indicateurs passent au rouge -monnaies, prix des matières premières, etc. mais les bourses "tiennent" et c’est là , officiellement, l’essentiel.
Donc la musique sur les "fondamentaux qui sont sains" tente encore de s’imposer et les analyses convenues limitent la crise financière à l’ "affaire des subprimes", la qualifiant pour mieux se rassurer de "crise estivale".
Belle inversion idéologique, car la réalité est grosso modo tout le contraire : quand la surface et l’apparence semblent aller bien, les fondations sont rongées. La crise ne provient pas de la "finance" en tant que superstructure, elle concerne les fondations du capitalisme. Dans ces conditions, la "santé de la Bourse" n’a plus la signification qu’elle pouvait avoir autrefois. Elle signifie en fait redoublement de parasitisme envers le mode de production capitaliste lui-même ; la santé, à ce stade, c’est déjà la maladie. Mais il est vrai que pour les actionnaires, il ne s’agit pas seulement d’idéologie puisque tant qu’ils encaissent, tout va bien même si la maison brûle. (...)]
Subprimes, immobilier, faillites bancaires : retour sur la crise "financière", par Vincent Présumey.
A LIRE : Note sur l’éclatement de la bulle immobilière américaine, par Isaac Johsua.