D&S, lundi 10 septembre 2007.
(..) Abandonnée en 1995 par Alain Juppé, volontairement oubliée en 1993 par Edouard Balladur puis en 2003 par François Fillon, la réforme des régimes spéciaux de retraite est de nouveau au programme de la droite. (...) L’Elysée a pris bonne note des propos d’Arnaud Montebourg et de Bertrand Delanoë lors de l’université d’été du PS. Le premier a évoqué une "harmonisation des régimes spéciaux". Il a expliqué "l’ancrage à gauche ne passe pas par des dispositions corporatives". Le second s’est interrogé : "Est-ce que l’on va continuer à dire que l’on ne peut rien faire sur cette question ?" (...) Rapprochés en 2003 par la réforme Fillon, avec notamment l’alignement sur les quarante ans de cotisations, le régime général et celui de la Fonction Publique présentent encore des différences et peuvent évoluer de manière dissemblable. (...)
Extraits de "Le Gouvernement accélère la réforme emblématique des régimes spéciaux de retraites", Rémi Barroux et Christophe Jakubyszyn, Le Monde du 07 septembre 2007.
Fillon Sarkozy annoncent vouloir déshabiller Paul le cheminot pour habiller Paulette la commerçante mais ce qu’ils proposent va faire que les deux soient nus.
Ils refusent de hausser les cotisations patronales et annoncent l’allongement des cotisations des salariés au-delà du possible ( 40, 41, 42 ans... ) alors que les salariés français travaillent de facto, en moyenne, 37 ans, (et même 33 ans dans la fonction publique)
Cela revient à les faire sauter à la perche sans perche.
Donc seulement à baisser leurs retraites, à "replonger les vieux dans la misère" comme au 19° siècle
Il protége les fonds de pension, les assurances individuelles volontaires, la retraite à la carte individualisée au détriment de la solidarité et de la répartition.
La nouvelle attaque annoncée hier, contre les retraites ne vise pas seulement certaines catégories de travailleurs qui ont conquis et conservé des avantages mérités en matière de retraite : ces avantages sont d’ailleurs payés de cotisations plus lourdes, de souffrances et de tâches bien particulières, historiquement fondées et toujours justifiées.
Ils ne doivent pas être supprimés, ils doivent être étendus progressivement à d’autres catégories pour lesquelles c’est nécessaire en raison de travaux pénibles physiquement et mentalement.
Ce qu’annonce le gouvernement, c’est la régression de ces avantages (qui coûtent epsilon dans l’ensemble des régimes de retraite) pour mieux faire régresser à nouveau tous les autres droits à la retraite : porter à 41 ou 42 annuités le calcul des retraites, porter à 61 et 62, et davantage l’âge du droit à la retraite.
Ce n’est donc pas un combat de corporation, mais un combat de tous les salariés, ce ne sont pas des "régimes spéciaux" ou privilégiés, mais des régimes normaux, qui devraient être repris, adaptés, dans le bâtiment, dans le transport, dans l’agriculture, dans la restauration, dans les travaux de nuit et à la chaîne, partout où l’usure fragilise les salariés face a leurs droits à retraite.
Tous ceux qui croient intelligents de céder sans réfléchir à l’air du temps et de faciliter la tâche à Sarkozy et à Fillon, en fait, font le lit des nouvelles attaques contre les retraites par répartition, et pour les fonds de pension derrière.
L’unité syndicale est à l’ordre du jour, l’unité de la gauche aussi pour arrêter les mauvais coups de ce gouvernement, le plus a droite depuis Pétain, celui qui veut une "thérapie de choc" détruisant tout ce qu’il y a de social dans notre pays. Unité contre ces mauvais coups répétés, précipités, provocateurs de Sarkozy !
Rappelons aussi que le 30 septembre 2007 de façon scandaleuse, conte l’avis unanime de tous les syndicats, dans une conspiration générale du silence, un nouveau code du travail promulgué les 7 et 12 mars dernier, déstructuré, affaibli, mutilé, entre en vigueur : 500 lois du travail ayant été transformées en décrets, la partie réglementaire étant aussi en cours de ré écriture d’ici à mars 2008.
Gérard Filoche, pour Démocratie & Socialisme. www.democratie-socialisme.org
– Lire "Retraite : réponse au Medef" , par Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné Chavigne, Ed. Ramsay 2002.
Après le droit de grève, Fillon s’attaque maintenant aux régimes spéciaux de retraite, par Jean-Jacques Chavigné.