RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Euro au plus haut face au dollar et logique spéculative, Galia Trépère.



Alex Falco Chang






Rouge, 20 juillet 2007.


Derrière la hausse de l’euro, il y a surtout la baisse du dollar due aux craintes de retournement de l’économie américaine, une spéculation effrénée sur tout ce qui s’achète et ce qui se vend, la boulimie de capitaux en recherche permanente de profits...


Aux récriminations de Sarkozy contre la hausse de l’euro, le ministre des Finances allemand avait répondu, à la réunion de l’Eurogroupe : « L’euro fort, j’adore. » L’Allemagne exporte des biens d’équipement, actuellement très demandés et dont elle est en mesure de fixer le prix parce qu’elle en détient un quasi-monopole. C’est pourquoi elle ne craint pas cette hausse de la monnaie. Les exportations françaises, davantage concurrencées par les produits d’autres pays, sont handicapées par une monnaie forte qui les rend plus chères. D’où les prises de position de Sarkozy contre le « dollar faible ».

Au passage, l’épisode est révélateur des contradictions inhérentes à la construction européenne dont le moteur, nous dit-on, est le couple franco-allemand. Et, de fait, les bourgeoisies allemande et française n’ont d’autre choix que de s’adosser l’une à l’autre pour faire face à leurs concurrentes américaine et asiatiques. Comme les autres bourgeoisies de la zone euro, elles se sont résignées à la création d’une monnaie unique, acceptant pour cela que leur État se départisse d’un de leurs pouvoirs les plus importants pour intervenir dans l’économie, celui de jouer sur le cours de leur monnaie. C’était le seul moyen de rendre effectif un vaste marché européen, terrain d’intervention privilégié de leurs trusts, en le protégeant des fluctuations monétaires qui rendaient les transactions commerciales et financières incertaines.

Mais les intérêts divergents de bourgeoisies ayant construit, chacune, leur économie à travers des cadres nationaux et rivaux, n’en demeurent pas moins, même s’ils sont fortement atténués par rapport à une époque où ils étaient à l’origine des guerres qui ensanglantaient le monde. Les Etats-Unis possèdent, eux, l’avantage de disposer, avec leur État, d’une direction unifiée, capable d’intervenir pour cette raison avec beaucoup plus d’efficacité pour soutenir leurs trusts, en jouant, en particulier, sur le cours de leur monnaie. Or, ils ont intérêt actuellement à un dollar faible pour rendre leurs exportations plus concurrentielles.

Cela dit, le pouvoir des États en la matière est devenu plus que limité depuis que les capitaux, au début des années 1990, ont eu toute liberté pour aller s’investir là où ils le veulent et s’en retirer tout aussi vite pour trouver de nouvelles sources de profit. Tout devient l’objet de spéculation, pourvu qu’il y ait un bénéfice à la clef, entre autres les monnaies, en jouant sur la différence de leurs cours.


Retournement de l’économie ?

Sur les marchés des changes, les possesseurs de capitaux empruntent de l’argent ou des actifs dans les monnaies dont les cours et le taux d’intérêt sont les plus bas pour acheter des actifs financiers libellés dans des monnaies fortes. Ce faisant, ils poussent encore davantage le cours des monnaies fortes à la hausse, et celui des faibles à la baisse. L’euro, la livre anglaise, les dollars canadien et néozélandais sont au plus haut, le dollar baisse, le yen est au sous-sol, on peut l’acheter avec un taux d’intérêt de 0, 75 %.

Mais la hausse de l’euro, c’est surtout la baisse du dollar, due aux craintes de retournement de l’économie américaine. La baisse des prix de l’immobilier menace de rendre insolvables les prêts hypothécaires qui, parce qu’ils permettent de contracter de nouveaux crédits gagés sur l’augmentation de la valeur de l’appartement ou de la maison de l’emprunteur, stimulaient la consommation intérieure. Mais la méfiance gagne aussi les rachats d’entreprise par LBO, c’est-à -dire avec un fort levier d’endettement.

Plus généralement, c’est toute l’économie qui repose sur une montagne de dettes, contractées pour investir et rentabiliser des capitaux partout dans le monde, et dans n’importe quelle activité susceptible de rapporter du profit, lequel ne peut provenir au bout du compte que du travail humain. Tant que la chaudière à profits fonctionne, alimentée aujourd’hui par l’exploitation des travailleurs chinois ou indiens, la spéculation s’enhardit, puis s’emballe, réclamant insatiablement de nouveaux profits, l’élargissement et l’intensification de l’exploitation. Que la machine à profits ralentisse, et de défauts de paiement en faillites, c’est toute l’économie mondiale qui pourrait être touchée. Signe avant-coureur ou menace plus sérieuse ? Personne ne peut le dire.

Galia Trépère


- Source : Rouge www.lcr-rouge.org




Pays riches dans le piège global : Le déclin du dollar... et des Etats-Unis, par Jorge Beinstein.

La guerre qui rode, par Vincent Présumey.


Crise climatique et énergétique : faites pas la moue, mais la grève ! par François Iselin.

Le riz se raréfie sur le marché - L’éthanol met le feu au marché des céréales, Dominique Baillard.






URL de cet article 5282
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Éric Dupont-Moretti : "Condamné à plaider"
Bernard GENSANE
Il a un physique de videur de boîte de nuit. Un visage triste. De mains trop fines pour un corps de déménageur. Il est toujours mal rasé. Il sera bientôt chauve. Parce que ce ch’ti d’origine italienne est profondément humain, il est une des figures les plus attachantes du barreau français. Il ne cache pas sa tendance à la déprime. Il rame, il souffre. Comme les comédiens de boulevard en tournée, des villes de France il ne connaît que les hôtels et ses lieux de travail. Il a décidé de devenir avocat le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je suis pour la vérité, peu importe qui le dit.
Je suis pour la justice, peu importe en faveur ou au détriment de qui.

Malcolm X

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.