Grain, avril 2007.
L’année dernière, nous alertions sur le fait que la grippe aviaire servait à favoriser les intérêts de puissantes compagnies, mettant en danger les moyens d’existence et la santé de millions de personnes. Aujourd’hui, plus que jamais, l’agrobusiness utilise cette calamité pour consolider ses chaînes alimentaires ferme-usine-supermarché alors que ses concurrents des petites fermes sont criminalisés. De leur côté, les sociétés pharmaceutiques exploitent les bonnes volontés investies dans la base de données mondiale des échantillons de grippe pour profiter des marchés captifs prêts à tout pour avoir des vaccins. Deux agences des Nations Unies - la FAO et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) - sont au centre de cette affaire, utilisant leur stature internationale, l’accès aux gouvernements et le contrôle sur les financements des donateurs pour favoriser les programmes des compagnies.
La crise de la grippe aviaire continue de faire rage. Il y a un an, alors que les gouvernements s’entêtaient à mettre en place des équipes de surveillance dans les zones humides et que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) montrait d’un doigt accusateur l’abondante volaille élevée à la ferme en Asie et en Afrique, GRAIN et d’autres groupes faisaient remarquer que c’était bien l’élevage de volaille industriel à large échelle et le commerce mondial de la volaille qui propageaient la grippe aviaire - et non les oiseaux sauvages ou ceux de basse-cour. Aujourd’hui, tout le monde le sait, même si on ne fait pas grand chose pour contrôler la source industrielle du problème, et les gouvernements continuent à débiter impudemment la théorie de l’oiseau sauvage afin d’échapper à leurs responsabilités. Il y a à peine quelques semaines, les autorités moscovites ont attribué aux oiseaux migrateurs un cas de grippe aviaire aux abords de la ville - au beau milieu de l’hiver russe. (...)
Les autorités chargées de s’occuper de la grippe aviaire reconnaissent enfin le rôle joué par le commerce de la volaille dans la propagation du virus. Avec beaucoup de retard. (...)
Ce n’est qu’en février dernier au Royaume-Uni que le mythe des grandes exploitations « biosécurisées » a volé en éclats et que le voile dissimulant les nombreuses voies de propagation de la grippe aviaire à travers les élevages industriels transnationaux a été levé. Les autorités locales ont tout d’abord accusé les oiseaux sauvages de la contamination survenue dans un grand élevage industriel appartenant au géant de la volaille industrielle Bernard Matthews et la compagnie a rejeté les informations diffusées par les médias sur un lien possible avec ses activités en Hongrie, déclarant que celles-ci étaient éloignées de la zone où la grippe aviaire s’était récemment déclenchée en Hongrie. Mais les deux explications se sont effondrées lorsqu’un inspecteur assermenté a trouvé un emballage dans les locaux de la compagnie anglaise prouvant que la viande provenant d’un abattoir de la zone infectée par la grippe aviaire en Hongrie avait effectivement été traitée dans l’exploitation anglaise juste avant le déclenchement de la crise. (...)
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Tamiflu, un remède pour les pigeons, par Serena Tinari.
Croissance productiviste, plus dure sera la chute, par François Iselin.
Contre-information importante sur OGM médicamenteux après le reportage de France 2 mettant en scène un enfant atteint de mucoviscidose face aux faucheurs.
Où est passée la grippe aviaire ? par Monica Zoppé.