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Des origines sociales et culturelles des candidats antilibéraux








Mars 2007.


Quand se posa la question d’une candidature commune au mouvement antilibéral, aussitôt est venue l’idée d’écrire un article sur les deux grands traits des origines sociales et culturelles des uns et des autres de manière à dépasser la dissemblance de l’autre, à apprécier cette différence, et même à l’aimer.

Puis, face à tous les philosophes érudits écrivant sur le sujet du candidat commun, j’ai pensé que ce n’était pas utile, sans compter que la chose avait sûrement déjà été faite sans attendre ma personne.

Pas sûr.

Aujourd’hui, dans le pénible déchirement des identités et le durcissement des particularités, ce petit article n’a surtout pas pour but d’avoir raison, encore moins la prétention de tenir des propos sur l’organisation sociale en général, passée et présente, ni sur la complexité de l’Histoire dans ses détails.

Il me semble simplement que dans le passé relativement récent des derniers siècles, nous venons tous plus ou moins directement du milieu rural. Il est difficile d’imaginer que les femmes et les hommes aient vécu autrement qu’en se nourrissant de ce que la terre et la mer offraient : cueillette, culture, élevage, chasse et pêche. D’ailleurs, n’en est-il pas encore ainsi, même si la technique fait que la façon diffère fortement avec les temps anciens ?

Les révoltes des paysans sont féroces et réprimées dans le sang. Les cerfs sont vendus avec la terre qu’ils travaillent, comme le bétail. Ils paient la TVA (Taille, Vingtième, Aides). Ils doivent la plus grande partie des récoltes au seigneur, marquis, duc et comte. Ils affrontent la famine, l’analphabétisme, la religion, la répression, la guerre, les épidémies, le froid et le fouet. La révolution paysanne consiste à déposséder les seigneurs de leurs terres et à en devenir propriétaire.

L’ère industrielle favorise l’exode rural vers les villes et développe l’urbanisation et le monde ouvrier. Les révoltes et les grèves ouvrières sont aussi féroces et réprimées dans le sang. Le maître et le patron versent un salaire obscène à l’ouvrier livrant sa famille à la famine, à la répression, à l’analphabétisme, à la religion, à la guerre, aux épidémies, à la misère et au froid. La révolution ouvrière consiste à déposséder les magnas de l’outil industriel et à le mettre en commun.

Ainsi, on peut mieux comprendre l’attachement de la population rurale à la propriété et sa méfiance envers la mise en commun des biens.

Ainsi, on peut mieux comprendre l’attachement de la population urbaine aux entreprises publiques et sa méfiance envers le patrimoine privé.

Cet antagonisme est la clé de voûte du pouvoir des temps modernes qui prend ces variantes pour des composantes de la démocratie, alors que ces deux mondes interdépendants n’en sont qu’un.

Leurs révoltes légitimes devant des souffrances comparables ont trouvé provisoirement des sorties distinctes, entre autres, à cause de la différence du contexte espace-démographie qui existe entre le milieu rural et celui urbain -espace qui devrait se rééquilibrer dans un avenir proche.

Juste un rendez-vous manqué.

André Bouny









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