RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Du Chili d’ Allende au cauchemard Pinochet

16 décembre 2006.

Le dictateur Pinochet est mort

Il est mort sans avoir été jugé mais nous savons qu’il est coupable. Pour ne pas oublier, un petit rappel...un document que j’avais mis au point pour le 11 septembre 2002...date anniversaire du coup d’état de Pinochet contre le président chilien démocratiquement élu, Salvador Allende !
F.L.

Du Chili d’ Allende au cauchemard Pinochet.

«  C’était le 11 septembre. Détournés de leur mission ordinaire par des pilotes décidés à tout, les avions foncent vers le coeur de la grande ville, résolus à abattre les symboles d’un système politique détesté. Très vite : les explosions, les façades qui volent en éclats, les effondrements dans un fracas d’enfer, les survivants atterrés fuyant couverts de débris. Et les médias qui diffusent la tragédie en direct.

New York, 2001 ? Non, Santiago du Chili , 11 septembre 1973. Avec la complicité des Etats-Unis, coup d’état du général PINOCHET contre le socialiste Salvador ALLENDE, et pillonnage du palais présidentiel par les forces aériennes. Des dizaines de morts et le début d’un régime de terreur long de quinze ans..dont la conséquence est une tragique cohorte de morts, de « disparus », de torturés, d’embastillés, d’exilés.  »

Dans cet édito du « Monde Diplomatique » d’octobre 2001 Ignacio RAMONET rompait avec la litanie de jérémiades pro-américaines diffusées par la quasi-totalité des médias, faisait le point sur « les actions politiques violentes, illégales et souvent clandestines en Amérique Latine, en Afrique, au Proche Orient, en Asie . » auxquelles les Etats-Unis ont participé.

Ces actions, depuis l’instauration de la doctrine MONROE en 1823, ont pour but de « préserver le continent américain des interventions étrangères », c’est à dire d’asseoir l’impérialisme étasunien sur tout le continent.

1°) Qui était Salvador ALLENDE ou pourquoi constituait-il une menace pour les ETATS-UNIS :

Issu d’une famille aisée, Salvador ALLENDE naît à VALPARAISO le 26 juillet 1908. Il devient médecin puis, en 1933, fonde le Parti Socialiste Chilien.

En 1937, il devient député, puis ministre de la santé.

En 1945 il est élu sénateur, et le restera 25 ans.

En 1952, il se présente pour la première fois à l’élection présidentielle, et arrive bon dernier.

En 1958, à la même élection, il arrive second grâce aux voix communistes.

A l’élection présidentielle de 1964, il est battu par une coalition de droite.

En 1968, il devient président du Sénat.

Et le 4 septembre 1970, il est élu Président de la République. Il n’obtient cependant pas la majorité absolue, ce qui implique un vote du Parlement pour avaliser son élection :il obtient 153 voix pour et 53 voix contre et est investi dans ses fonctions le 4 novembre 1970.

Nous pouvons donc dire que, malgré sa courte majorité aux élections, qui d’ailleurs s’amplifiera au fil du temps, il bénéficie dans le pays d’un large soutien.

Humaniste adversaire de la violence, il est profondément sensible aux inégalités sociales. A ceux qui sourient de son slogan : « un demi-litre de lait par jour à chaque enfant chilien », il répond :

«  Je renvoie les rieurs à leur ignorance. Savent-ils comment vit le peuple chilien ? Sont-ils allés au fond des campagnes et dans les bidonvilles ? Savent-ils que 600 000 petits chiliens sont anormaux parce qu’ils ont souffert de la faim ? Quand j’étais ministre de la santé, j’avais déjà proposé que les enfants reçoivent jusqu’à l’âge de six ans leur lait gratuit dans les services de l’Etat. Je veux que, dans le service de santé que nous allons créer, les travailleurs et leurs familles soient assistés médicalement. Le meilleur investissement que peut faire un peuple, c’est de nourrir et éduquer ses enfants. »

En 1970, la dette du CHILI est de 3 milliards de $ et continuer une politique libérale entièrement tournée vers les exportations destinées à financer le paiement de la dette sans se préoccuper du redressement économique intérieur du pays aurait eu des conséquences catastrophiques. C’est pourquoi le président Allende va mettre en place une série de mesures d’urgence qu’il ne ressent pas comme « communiste » [1] mais seulement comme nécessaires et qui auront les conséquences suivantes :

Sous le mandat de Salvador ALLENDE, le salaire minimal chilien augmente de 35%, le PNB du pays est multiplié par 3, le chômage baisse de 8,3% à 3,9%, la production industrielle augmente de 14,6% et l’inflation annuelle baisse de 13% (de 35%, elle passe à 22%).

Il met en place une politique de santé publique orientée vers le milieu rural pour un meilleur accès aux soins et met en pratique la réforme agraire votée sous son prédécesseur tout en orientant l’agriculture vers une réduction des importations et une meilleure gestion des espaces agricoles. Globalement, il souhaite réduire la dépendance chilienne vis à vis de l’étranger.

A cette époque, les entreprises étrangères, en particulier étasuniennes, réalisent au CHILI d’énormes profits : la KENNECOTT y réalise 34,8% de bénéfices annuels contre 10% dans le reste du monde, tandis que l’ANACONDA COMPANY (entreprise canadienne) y réalise 20,2% de bénéfices annuels contre 3,5% dans le reste du monde.

Le cuivre représente 80% des recettes d’exportation du CHILI. Le 11 juillet 1971, le Parlement vote la loi de nationalisation. En 1972, 8000 ouvriers en grève bloquent pendant 48h la mine de cuivre de CHUQUICAMATA , puis des grèves éclatent au mois de mai dans les secteurs de l’électroménager, des boissons gazeuses et des charbonnages, en août 150 000 commerçants manifestent dans les rues de SANTIAGO contre l’inflation, et le 10 octobre de la même année, la confédération chilienne des transports asphyxie le pays en manifestant contre la nationalisation prochaine de leur secteur d’activité. [2]

Dans la seconde moitié de 1972, l’économie chilienne sombre : le prix du cuivre baisse de moitié, la production minière est touchée, l’inflation atteint 160%, et la pénurie de produits de première nécessité se fait sentir .

Mais toutes ces calamités ont des causes : cette année-là , la consommation populaire augmente considérablement alors que la production agricole diminue et que les entreprises privées, au lieu d’investir, vivent sur leurs stocks, sachant qu’ils vont ainsi provoquer des problèmes de ravitaillement et de distribution.

La deuxième cause, peut-être la plus importante, est le « blocus invisible » mis en place par les Etats-Unis qui coupent tous crédits au CHILI, sauf les crédits militaires qui augmentent [3], et tentent d’imposer un embargo total sur les produits chiliens. Le matériel minier et routier étant en grande partie étasunien, lorsque les Etats-Unis limitent leurs exportations de pièces de rechange vers le CHILI, celui-ci se trouve naturellement en difficulté.

Les grèves et les manifestations de droite se succèdent, des occupations de terres et d’usines ont lieu.

ALLENDE cherche des solutions politiques, mais l’extrême gauche veut la révolution et l’extrême droite un coup de force. Il lui reste peu de marge de manoeuvre. Il confie alors le ministère de l’intérieur au chef des armées, le légaliste Carlos PRATS. C’est pendant ce moment de calme que sont organisées les élections législatives de 1973 . ALLENDE y obtient 43,4% des suffrages, ce qui le dote de 8 députés supplémentaires. Et il semble que ce soit juste après ces élections que la décision ait été prise d’une intervention militaire.

2°) L’armée chilienne :

Depuis 1952, les officiers chiliens sont formés par les USA à PANAMA où ceux-ci possèdent 14 bases qui constituent les postes avancés de leurs actions en Amérique latine.

En 1973, l’armée chilienne compte 4 corps :

- l’armée de terre : 30 000 hommes

- la marine : 15 000 hommes

- l’armée de l’air : 9 000 hommes

- les « carabineros » (police nationale) : 30 000 hommes

Après les manifestations des routiers, le général Gustavo LEIGH (extrême droite) est promu ministre des travaux publics et des transports. Et le 23 août 1973, Carlos PRATS, général en chef des forces armées, est remplacé par le général Augusto PINOCHET à la suite d’une manifestation de femmes d’officiers qui soutiennent leurs maris dans leur opposition au président llende. Peu de temps après, César MENDOZA devient chef des « carabinieros ». Tous sont des adversaires d’ALLENDE. Seul l’amiral Raul MONTERO, chef de la marine, lui est fidèle.

3°) L’implication des Etats-Unis :

Comme nous le savons, depuis le XIX° siècle les USA lorgnent sur l’Amérique latine. A l’époque, il s’agissait de la « protéger » contre les appétits colonisateurs des pays d’Europe. Au XX° siècle, il s’agit d’éviter toute prise d’influence de l’URSS sur elle.

Dans ce but, sous la présidence de J.F. KENNEDY, le pays s’engage dans un programme d’aide au développement en Amérique latine que ses successeurs poursuivront. Henry KISSINGER dirige le « Conseil National de Sécurité » dont la Commission 40 a pour rôle de s’occuper de l’élection présidentielle de 1970 au CHILI. Le 25 mars 1970, cette commission met en place un vaste programme en faveur de FREI, président en exercice et adversaire d’ALLENDE, en faisant mener par la CIA une campagne de propagande anti-marxiste bien que celui-ci n’ait aucune intention de mettre en place un gouvernement marxisme. Il déclarera notamment après son élection :

«  La presse nord-américaine m’a tout de suite collé l’étiquette marxiste [4]. On voit bien la pointe et on discerne le venin. Bien entendu, les socialistes se réclament du marxisme. Ils ne sont pas les seuls. Nous n’allons pas faire un gouvernement marxiste. Cela n’a pas de sens. Nous aurons un gouvernement dans lequel les six formations de l’Unité populaire : communistes, socialistes, radicaux, MAPU, sociaux-démocrates et Action populaire indépendante seront représentées. Voilà la vérité."

Mais il devient rapidement évident qu’ALLENDE va être élu. Le 4 septembre 1970, avant même la fin du dépouillement du scrutin, Edward KORRY, ambassadeur des USA au CHILI, câble à WASHINGTON :

«  Le CHILI a voté dans le calme pour se doter d’un état marxiste-léniniste. Il s’agit de la première nation au monde à avoir fait ce choix librement et en connaissance de cause. Le Docteur Salvador ALLENDE a eu la sagesse, au regard de la politique soviétique en Amérique latine, de faire une entorse à la tactique révolutionnaire de son modèle Fidel CASTRO, en se frayant un chemin électoral vers le pouvoir. (.) » Lorsque j’écris ces lignes, 300 000 bulletins n’ont pas encore été dépouillés, mais la puanteur de la défaite est évidente. »

Le lendemain, il envoie un nouveau câble :

«  Mon pessimisme électoral de la nuit dernière s’est renforcé. Ni les politiques, ni les forces armées ne se sont opposées à l’élection d’ALLENDE, nous n’avons plus la moindre parcelle d’espoir. Les Etats-Unis doivent commencer à prendre en compte la réalité d’un régime ALLENDE. Nous ne pouvons compter pour l’instant sur les forces armées, chacun espérant qu’un autre prenne l’initiative et aucun n’étant prêt à assumer la responsabilité historique de faire couler le sang et de déclencher une guerre civile."

Le 15 septembre, Richard NIXON, alors président des Etats-Unis, déclare à Richard HELMS, patron de la CIA :

«  Il y a peut-être une chance sur 10, mais sauvez le CHILI ! Aucune importance en ce qui concerne les sommes dépensées. 10 millions de $ sont disponibles, plus si nécessaire ! Prenez à plein temps les meilleurs hommes que vous ayez ! Règle du jeu : le minimum de bruit et 48h pour présenter un
plan d’action. »

Le lendemain 16 septembre, Richard HELMS réunit lesdifférents chefs de section de la CIA pour mettre au point un projet qui aura pour nom de code « FULBERT ».

Le 15 octobre, Henry KISSINGER donne comme instructions aux personnes concernées de « travailler clandestinement et en sécurité » et les prévient contre toute action précipitée.

La CIA lance alors une série d’opérations visant à empêcher ALLENDE d’exercer le pouvoir par tous les moyens :

Tout d’abord, la commission 40 tente d’obtenir que FREI dissolve l’Assemblée avant l’élection et confie le pouvoir à l’armée afin de provoquer d’autres élections qu’il gagnerait. Puis, elle tente d’obtenir du Parlement qu’il refuse son investiture à ALLENDE. [5]

Parallèlement, la CIA s’attaque aux militaires ayant adopté une position loyaliste vis à vis de lui. Un chef de section demande qu’on fournisse à des officiers chiliens pour le soir du 18 octobre 8 ou 10 grenades lacrymogènes et 3 mitraillettes calibre 45 avec 500 cartouches pour chacune. Les grenades leur parviendront le 18 octobre, les mitraillettes le 19. Ces munitions sont destinées à « neutraliser » en le kidnappant le général René SCHNEIDER , hostile à toute intervention de l’armée pour s’opposer à ALLENDE. Mais cette opération est éventée et une reprise en mains de l’armée s’ensuit. Le général SCHNEIDER est assassiné le 22 octobre par la CIA et ce meurtre provoque une mobilisation de l’armée et de la population autour d’ALLENDE dont l’élection est ratifiée par le Congrès le 24 octobre. Richard HELMS, patron de la CIA déclare alors :

«  L ’assassinat de SCHNEIDER a rassemblé l’armée mais ce choc destiné à les réunir pour passer à l’action les a mobilisés contre toute tentative de coup d’état contre ALLENDE. »

Pour trouver des conditions favorables à un coup d’état, la CIA devra attendre trois ans.ce fameux 11 septembre 1973 où, raconte le lieutenant-colonel RYAN, attaché naval de la Navy à VALPARAISO, « les ordres étaient que tout le personnel américain reste sous couverture. »

4°) Le coup d’état :

Chaque année, la Navy et la marine chilienne organisent des manouvres communes : l’opération « Unitas ».

Le 9 septembre 1973, PINOCHET, Gustavo LEIGH et le vice-amiral TORRIBO, commandant la flotte à VALPARAISO, signent l’ordre d’action pour le 11 septembre 6h.

Le 10 septembre, des troupes d’infanterie de marine qui avaient quitté VALPARAISO reviennent sur la côte après avoir passé la journée avec 4 bateaux de la Navy et coupent les communications à VALPARAISO. MERINO fait arrêter MONTERO et emprisonner sur les bateaux les partisans d’ALLENDE.

Le 11 septembre à 3h, VALPARAISO est aux mains des putschistes.

Dans tout le pays, le coup d’état se réalise sans résistance, sauf à SANTIAGO où , à 7h, Salvador ALLENDE regagne la MONEDA (palais présidentiel) en compagnie de 42 de ses gardes fortement armés. Le vice-amiral Patricio CARJAVAL lui propose par téléphone de quitter le CHILI avec sa famille. ALLENDE refuse.

A 11h 56, deux chasseurs de l’armée attaquent la MONEDA à coups de roquettes, suivis peu après par les chars.

A 14h, le commando du capitaine Roberto GARRIDO pénètre les lignes des derniers défenseurs dans le salon d’apparat où il aurait tué le président d’une rafale de mitraillette. Selon une autre version, ALLENDE se serait suicidé en se tirant lui-même une rafale de mitraillette dans le bouche.

A 14h40, la MONEDA tombe.

5°) L’après coup d’état :

Dans les semaines qui suivent le 11 septembre, les exécutions sommaires atteignent de telles proportions que l’opinion étasunienne s’en émeut et que le secrétaire d’état demande un rapport. Celui-ci déclare :

«  Le 24 octobre, la junte a annoncé que les exécutions sommaires sur place cesseront bientôt et que les personnes prises en train de résister seraient jugées par des cours militaires. Depuis cette date, 17 exécutions ont eu lieu après un procès devant un tribunal militaire. On peut établir le total des exécutions publiques anonymes et suivant des décisions de cours martiales à une centaine. Il faut y ajouter 40 prisonniers qui « tentaient de s’échapper ». Une note interne à la junte et confidentielle établit à 320 le nombre des exécutions ayant eu lieu dans la période du 11 au 30 septembre. Par la suite, il semble qu’il y ait eu un accroissement de cette pratique. Les leaders chiliens justifient ces exécutions comme tout à fait légales, en application de la loi martiale. »

Il est donc évident que les méthodes employées par la junte pour exercer le pouvoir sont connues de tous, en particulier des dirigeants des U.S.A. Cependant, au même moment, l’administration NIXON prend de nombreuses mesures en faveur du CHILI :

- des banques privées étasuniennes et canadiennes lui accordent un prêt de 171 millions de $

- le 14 novembre les U.S.A. lui accordent un crédit de 24 millions de $ pour acheter du blé.

En retour, la marine chilienne envisage de leur acheter deux destroyers et d’autres équipements militaires. En fait, les U.S.A font en sorte que PINOCHET puisse contrôler l’économie de son pays et lui en donnent les moyens. Plus question de blocus, comme du temps d’ALLENDE.

La même année, Henry KISSINGER, grand maître d’ouvre du coup d’état, reçoit le Prix NOBEL DE LA PAIX !.

Deux ans plus tard, en 1975, il mettra en place avec PINOCHET et George BUSH alors patron de la C.I.A. sur le modèle d’INTERPOL, l’opération CONDOR, véritable « internationale des dictateurs », qui réunira LE CHILI, l’ARGENTINE, le BRESIL, LA BOLIVIE, l’URUGUAY et le PARAGUAY et dont le but sera l’élimination pure et simple de tout opposant à ces dictatures, en quelque région du monde qu’ils puisse se trouver. Entre autres coups d’éclat, il faut mettre à l’actif de ces « assassins sans frontières » qui séviront jusqu’en 1985, l’assassinat à moins de 2 km de la Maison Blanche, le 21 septembre 1976,d’Orlando LETELIER, ancien ministre d’ALLIENDE, par des agents chiliens , et en ARGENTINE, pays chargé des exécutions, l’adoption par des familles de militaires , des enfants des victimes de cette opération. C’est à la suite de la découverte au PARAGUAY de plusieurs tonnes d’archives, (que l’U.N.E.S.C.O. a refusé de classer pour les protéger) et dont certaines ont été transmises au juge GARZON que celui-ci , ainsi que la juge française Anne-Sophie CHATEAU, a demandé une commission rogatoire pour pouvoir interroger Henry KISSINGER lors de sa visite à LONDRES le 24 avril dernier. Cette action n’a pas abouti, mais KISSINGER est rentré chez lui en catastrophe.

Françoise Lopez
11 septembre 2002 (mise à jour 16 décembre 2006)

[1Fidel Castro, en lançant sa Réforme Agraire le 17 mai 1959 ne pensait pas non plus « faire du communisme » mais continuait à déclarer que « la Révolution Cubaine était verte comme les palmiers de Cuba ».

[2Les syndicats qui se mettent en grève au Chili à cette époque-là sont soit des syndicats de patrons mécontents de la politique d’avancées sociales mise en place par le président Salvador Allende soit des syndicats directement formés et payés par la CIA pour infiltrer le mouvement syndical chilien et faire échec à la politique conduite par Allende.Ces grèves ne sont pas des grèves populaires mais des grèves de la « classe moyenne » qui se sent en danger.

[3Les militaires chiliens sont en effet formés par les Etats-Unis à Panama où ils apprennent en particulier à torturer et ils sont bien videmment favorables aux USA. D’où l’augmentation des crédits qui leur sont estinés, à l’exclusion de tout autre crédit qui aurait pu profiter au pays tout entier, onc au président Allende.

[4Comme elle l’avait collée à Fidel Castro dès son accession au pouvoir alors qu’il n’affirmera le caractère socialiste de la Révolution Cubaine que le 16 avril 1961, en pleine attaque de la « Baie des Cochons »...(les bombardementsréparatoires avaient débuté le 15 avril). Qualifier de « communiste » un gouvernement qui met à mal leurs intérêts permet aux USA de ne pas parler du vrai problème et de faire croire que ce n’est pas le pillage des pays concernés qui les intéresse et de se faire passer pour les défenseurs désintéressés d’un système de pensée...

[5C’est, en effet, le Congrès qui valide, au Chili, l’élection du président de la République et modifier, dans le sens souhaité par les USA la composition de l’Assemblée Nationale, aurait pu tout changer...


URL de cet article 4473
   
Vive le Che !
Jean ORTIZ
Comment expliquer en 2017 le prestige têtu de Che Guevarra, la fascination qu’il exerce encore et toujours ? Le nouvel ouvrage de Jean Ortiz propose une analyse et un point de vue fournis et argumentés, à contre-courant des poncifs et des contre-vérités qui ne manqueront pas de ressurgir en ce cinquantième anniversaire de son assassinat. Il est évident que se joue sur cette figure du combat anticapitaliste comme dans son legs au mouvement pour l’émancipation humaine, une bataille toujours (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Quand je donne à manger aux pauvres, ils disent que je suis un Saint. Quand je demande pourquoi les pauvres sont pauvres, ils disent que je suis un communiste.

Dom Helder Camara

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.