RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Les deux faces de Le Pen ou Automne-hiver : le brun fait fureur.


12 novembre 2006


Le Pen est toujours très soucieux de soigner son image. Il faut dire que, comme c’est à peu près tout sauf un imbécile, il a bien compris qu’il fallait qu’il apparaisse comme un candidat ordinaire. Ordinaire dans le sens où il ne serait finalement que comme les autres dans sa course à l’Elysée, en se situant dans le cadre strictement républicain. Alors, il fait des efforts pour se montrer rassurant. Il va faire une petite escapade à Valmy pour glorifier les valeurs de la République, il fait une petite excursion au moulin de Verzy, près de Reims, pour y exposer sa vision de la République et de la Nation, il rend hommage à De Lattre de Tassigny et Clemenceau en pleine Villierie. Ah, quand même, là , il fait une petite gaffe dans ce beau paysage républicain en saluant « les vestiges de la chouannerie, étendards éternels de la vieille France catholique et royale ». A la fête du Front National, il salue cordialement Dieudonné, dont on se demande bien, d’ailleurs, ce qu’il est allé y faire. Bref, il ratisse large en portant ses efforts sur les zones urbaines où il sait que son électorat est déficitaire ou alors, vers des catégories socio-professionnelles comme il va le faire en novembre dans le Vaucluse avec les agriculteurs et les viticulteurs. Le but étant de se présenter comme une espèce de Père de la Nation, rassembleur et constructif, afin de ne pas prendre au deuxième tour une casquette comme celle de 2002. Car, au deuxième tour, il s’y voit déjà , ce en quoi il n’a, malheureusement, peut-être pas tort.

Seulement voilà . A chaque fois qu’il nous fait le coup, il y a toujours quelque chose qui vient le remettre à sa juste place. Soit il dérape lui-même avec une petite phrase dont il a le secret, soit c’est un de ses proches. Les dernières bien connues sur l’occupation allemande pas si inhumaine ou le petit détail de l’Histoire, par lui, ou sur l’existence des chambres à gaz, par Gollnisch. Cette fois, pas de petite phrase, ses discours sont réglés au cordeau, les réponses à la presse sont brèves et il joue parfaitement dans la modération.

Il s’agit maintenant d’un autre évènement, complètement en dehors de ses interventions, mais qui dévoile bien où sont ses amis politiques. Le Front National veut créer un nouveau groupe d’extrême droite au Parlement européen. Gollnisch et Lang en sont les inspirateurs et les bâtisseurs. La création d’un groupe nécessite 19 eurodéputés de 5 nationalités. Pour le moment, les membres potentiels siègent en qualité de non-inscrits. Et tout ce joli monde était attendu à la Grande Kermesse du Front. Quel est donc ce beau linge ?

- Heinz-Christian Strache, du FPà– autrichien, parti xénophobe qui trouve Jorg Haider trop mou.
- Frank Vanhecke, du Vlaams Belang belge, dont plusieurs associations proches ont été condamnées pour racisme et xénophobie.
- Luca Romagnoli, du MSFT italien, néofasciste.

D’autres se bousculent au portillon et aimeraient bien faire partie des fondateurs, et pour cela, il faudrait attendre le 1er janvier 2007, puisqu’ils ne sont aujourd’hui qu’observateurs au Parlement européen.

- Volen Siderov, du Ataka bulgare, ultranationaliste, xénophobe et antisémite, présent au second tour de la présidentielle en octobre 2006.
- Vadim Tudor, du PRM roumain, xénophobe et antisémite.

Ont été contactés aussi :

- Ashley Mote, du UK Independence Party britannique.
- Les 3 eurodéputés dissidents de la Ligue des Familles Polonaises.
- Gerhard Frey, de la DVU allemande, antisémite.
- Udo Voigt, du NPD allemand, néonazi.
- Nick Griffin, du British National Party britannique, antimusulman.
- Blas Pinar, du Frente Español. Il dirigeait Fuerza Nueva, phalangiste.
- Roberto Fiore, de Forza Nuova italien, ouvertement fasciste.
- Istvan Csurka, du Parti de la Justice et de la Vie hongrois, condamné pour antisémitisme.
- Vojislav Seselj, du Parti Radical Serbe, emprisonné à La Haye.

Toute la fine fleur de l’extrême droite, fasciste, néonazie, raciste, xénophobe, antisémite, ultra catholique et ultranationaliste.

Et le Dérapeur Borgne voudrait encore nous faire avaler qu’il s’est assagi et est devenu un bon républicain pantouflard ? Eh, eh...

Pour connaître la représentation de l’extrême droite au Parlement européen :

http://www.touteleurope.fr/fr/nc/pr...




URL de cet article 4330
   
Même Thème
Michel Boujut : Le jour où Gary Cooper est mort.
Bernard GENSANE
Le jour de la mort de Gary Cooper, Michel Boujut est entré en insoumission comme il est entré dans les films, en devenant un cinéphile authentique, juste avant que naisse sa vocation de critique de cinéma. Chez qui d’autre que lui ces deux états ont-ils pu à ce point s’interpénétrer, se modeler de concert ? Cinéma et dissidence furent, dès lors, à jamais inséparables pour lui. Il s’abreuva d’images « libératrices », alors qu’on sait bien qu’aujourd’hui les images auraient plutôt tendance à (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Pour moi, un réactionnaire c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui trouve que c’est dans l’ordre naturel des choses. Un conservateur, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui pense qu’on n’y peut rien. Un progressiste, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui trouve que c’est injuste. Un communiste, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui est prêt à faire pour eux ce qu’il ferait pour ses propres enfants.

Ibrahim,
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.