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Dérives de la « Gauche unie » à propos de Taïwan

Après le vote de trois résolutions pour le moins contestables et l’attribution du prix Sakharov à deux marionnettes soutenues par Washington (1), nouvel « exploit » du Parlement européen : par 511 voix pour, 9 voix contre et 50 absentions, nos élus ont adopté le 24 octobre 2024 un plaidoyer pour l’indépendance de Taïwan à la faveur d’une réécriture de l’histoire, comme l’expose clairement l’article publié par Le Grand Soir du 2 novembre (à lire absolument). Mais qui a voté ce texte scélérat ? Je me limiterai d’abord au vote des parlementaires belges.


On pouvait s’y attendre

Quand j’ai essayé de savoir comment s’étaient comportés les 22 députés belges du Parlement européen, j’ai d’abord constaté sans surprise le vote positif des élus de droite :

 les Nationalistes flamands du parti d’extrême droite Vlaams Belang (groupe « PfE », c.-à-d. « Patriots for Europe »), à savoir Gerolf Annemans, Barbara Bonte et Tom Vandendriesche ;
 les Nationalistes flamands démocrates de la NvA, parti de droite ayant à son programme la transformation de la Belgique en État confédéral (groupe « Conservateurs et Réformistes ») : Assita Kanko et Kris Van Dijk (Johan Vanovertveldt étant absent) ;
 les membres du CD&V, parti démocrate-chrétien flamand (groupe « PPE ») : Pascal Arimont et Liesbeth Sommen (Wouter Beke absent) ;
 les Libéraux francophones du MR : Benoît Cassart, Olivier Chastel, Sophie Wilmès (Yvan Verougstraete étant absent) et de la Libérale flamande Hilde Vautmans de l’Open VLD (toutes et tous membres du groupe « Renew » ou « Renaissance »).

Les écologistes Saskia Bricmont (Écolo) et Sara Matthieu (Groen), du Groupe « Verts/ALE », ont aussi voté en faveur de la résolution européenne. Rien d’étonnant, quand on sait que Samuel Cogolati, l’actuel co-président d’Écolo, est actif au sein de la sinophobe IPAC (Alliance interparlementaire sur la Chine), aux côtés du sinistre Grün allemand Reinhard Bütikofer.

On aurait pu espérer un vote négatif, ou à tout le moins une abstention, de la part des Socialistes belges (groupe « S&D »). Hélas, les parlementaires socialistes tant néerlandophones du parti Vooruit Bruno Tobback et Kathleen Van Brempt, que la francophone PS Estelle Ceulemans (Elio Di Rupo étant absent) ont voté pour la résolution. Ce n’est pas étonnant non plus, car ça fait longtemps que les socialistes, un peu partout en Europe, ont perdu leur dimension internationaliste et se sont convertis à l’atlantisme russophobe et sinophobe. N’a-t-on pas vu le Président du PS Paul Magnette épouser les dérives mensongères de Raphaël Glucksmann à propos des Ouïghours ? (2) Ma déception de syndicaliste retraité est particulièrement vive à propos du vote d’Estelle Ceulemans qui a été de 2018 à 2024 secrétaire générale de la FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique) de Bruxelles.

Un incroyable retournement de veste

Quand j’ai vu s’afficher, parmi les soutiens de la résolution européenne, les noms de Marc Botenga du PTB (Parti du Travail de Belgique) et de Rudi Kennes du PVDA (sa variante flamande), partis résolument de gauche, membres du groupe « The Left », c.-à-d. « GUE/NGL » ou « Gauche unie », je suis tombé de ma chaise.

Comment Marc Botenga a-t-il pu voter ce texte ? C’est d’autant plus inexplicable qu’il a été un des rares parlementaires européens à s’abstenir lors du vote de la résolution du 09/06/2022 condamnant la Chine pour sa politique à l’égard des Ouïghours et de la résolution du 15/12/2022 qualifiant de génocide la famine des années 30, dite Holodomor, qui a tué des millions de citoyens de l’URSS dont une majorité d’Ukrainiens. (1) Plus inexplicable encore : Marc Botenga s’était fendu d’une condamnation au vitriol de la résolution du Parlement européen prétendant mettre un signe égal entre le communisme et le nazisme (3). Il y dénonçait à juste titre une lamentable réécriture de l’histoire.

Aurait-il perdu de vue que la nouvelle résolution du Parlement européen constitue aussi une réécriture de l’histoire, travestissant la portée de la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies du 25/10/1971 déclarant que les représentants de RPC (République populaire de Chine) étaient désormais « les seuls représentants légitimes de la Chine aux Nations unies » et qu’elle exclurait en conséquence les représentants de la « République de Chine » ‑ issue de la fuite de Chiang Kai-Shek sur l’île de Formose (Taïwan).

Comment peut-on approuver les ahurissantes contorsions intellectuelles européennes du type : « (...) considérant que l’Union maintient sa position en faveur de la « politique d’une seule Chine », qui diffère du « principe d’une seule Chine » de la République populaire de Chine (...) » ? C’est du n’importe quoi, qui donne à penser qu’on peut à la fois respecter une chose tout en la violant...

À quatre reprises le document européen parle de provocations militaires de la RPC contre Taïwan, qualifiées tantôt de « constantes » (2 fois), de « répétées » ou de « déraisonnables », sans imaginer ne fût-ce qu’un instant que la présence ininterrompue de la Septième Flotte US à quelques encablures de la Chine pourrait être considérée comme une provocation ; tout dernièrement encore, le 20 octobre 2024, deux navires de guerre, l’un étatsunien, l’autre canadien, ont navigué dans le Détroit de Taïwan. Mais, bien sûr, ça n’a rien de provocant, pas plus que n’a été provocante, le 2 août 2022, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, qui était alors Présidente de la Chambre des représentants des É-U.

Le comble, c’est que la résolution du Parlement européen dénonce « les tentatives de la République populaire de Chine de contourner l’histoire et les règles internationales »...

Les votes de la « Gauche unie » européenne : 1 seul NON et 22 absentions

Le seul et unique membre de la « Gauche unie » à avoir voté contre, c’est le Portugais Joao Oliveira. Il a dû se demander quelle mouche avait piqué ses camarades pour qu’il se retrouve isolé parmi cinq « non-inscrits », un « PfE » et deux « S&D ».

Liste des 22 membres de la « Gauche unie » à s’être au moins abstenus (c’est déjà ça) :
 les Italien(ne)s : Giuseppe Antoci, Danilo Della Valle, Mimmo Lucano, Carolina Morace, Valentina Palmisano, Gaetano Pedulla, Irina Salis, Dario Tamburrano,
et Pasquale Tridico,
 le Grec Konstantakis Arvanitis,
 les Espagnol(e)s Fernando Barrena Arza, Isabel Montero, Isabel Serra Sánchez, Estrella Galán, Irene Montero,
 les Irlandaises Lynn Boylan et Kathleen Funchion,
 le Danois Per Clausen,
 les Allemand(e)s Özlem Demirel, Sebastian Everding et Carola Rackete,
 le Letton Mārtiņš Stakis.

Autres votes de la « Gauche unie » : 15 moutons bêlants

Outre les Belges Botenga et Kennes qui ont voté la résolution indigne, on trouve :
 deux Finlandais(es) : Jussi Saramo et Li Andersson,
 deux Suédois(es) : Jonas Sjöstedt et Hanna Gedin,
 une Néerlandaise : Anja Hazekamp.

Mais le gros de la troupe est fourni par 8 (huit !) représentants de LFI : Manon Aubry, Damien Carême, Leila Chabi, Emma Fourreau, Rima Hassan, Marina Mesure, Arash Seidi et Anthony Smith.

En l’occurrence, un France bien peu insoumise !

(1) Voir https://www.legrandsoir.info/prix-sakharov-decerne-a-deux-marionnettes.html.
(2) Voir https://www.legrandsoir.info/lettre-ouverte-a-paul-magnette-president-du-ps-et-bourgmestre-de-charleroi.html.
(3) Voir https://bonpourlatete.com/analyse/quand-le-parlement-europeen-vote-une-resolution-dangereuse-qui-reecrit-l-histoire.

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Georges Séguy. Résister, de Mauthausen à Mai 68.
Bernard GENSANE
Il n’a jamais été le chouchou des médias. Trop syndicaliste, trop communiste, trop intransigeant à leur goût. Et puis, on ne connaissait même pas l’adresse de son coiffeur ! Seulement, à sept ans, il participe à sa première grève pour obtenir la libération de son professeur qui a pris part aux manifestations antifascistes de Février 34. Huit ans plus tard, à l’âge de quinze ans, il rejoint les rangs de la Résistance comme agent de liaison. Lui et les siens organisent de nombreuses évasions (…)
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Karl Marx

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