Nou la épizot est le titre d’un album dédié à la population ivoirienne. Il a été présenté dans une Conférence de presse des artistes antillais
Maison de la radio France, le lundi /17 /novembre /2002.
Serge Bilé, l’initiateur, raconte : « Un coup d’Etat c’est comme un accident de la route, on se dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres . Et puis le jour où ça vous tombe dessus, on est comme sonné, grogggy, perdu. Et puis on finit par se ressaisir et à chercher à faire quelque chose pour aider les gens qui eux souffrent sur le terrain. Moi , j’en étais là lorsque Toussaint Alain m’a appelé un soir à 20 h…Et ce soir là , on a parlé du moral des Ivoiriens qui n’allait pas fort.
Et il m’a demandé de voir ce que je pouvais faire avec tous les artistes antillais que je connaissais, et que la Côte d’Ivoire aime beaucoup, pour aider nos compatriotes à passer ce cap difficile. J’ai aussitôt appelé Eric Virgal pour lui demander de me composer une musique. Il a tout de suite dit oui. Il a travaillé toute la nuit. Il m’a remis la cassette au petit matin. J’ai écrit le texte dans la foulée et appelé tous les artistes. Le jour d’après on était en studio à Fort-de -France. Le lendemain, j’étais dans l’avion pour Paris. On a enregistré avec le reste des artistes. Un clip a aussi été réalisé » .
Quant à l’opportunité, M. Serge Bilé dédie ce album à son frère et ami artiste musicien, le défunt Marcellin Yacé tombé sous les balles des « assaillants » dans la nuit du 18 au 19 nov , aux premières heures des troubles.
Pour ce qui est de la recette de la vente du disque, « l’argent ira aux familles des victimes quelles que soient leurs origines et où quelles soient au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest ».
M.Serge Bilé et ses amis ont aussi parlé de la construction d’un orphelinat à Yamoussoukro ; mais surtout et de façon exceptionnelle, ils pensent abandonner les droits d’auteurs au profit de la Fondation Coeur Assistance qui s’occupe à Abidjan des enfants défavorisés « C’est la Sacem (en France), l’équivalent du Burida ( en Côte d’Ivoire) qui leur reversera directement l’argent tiré de la diffusion du disque et du clip ».
A la question des relations avec les artistes ivoiriens de France, il a regretté leur absence à la confection de cet album mais pense que les artistes ivoiriens savent se faire entendre et qu’ils se mobilisent autant .
Le Grand Soir Info, à cet effet, a pu joindre la chanteuse ivoirienne AWA MAIGA (présidente de la FAZ : Famille Zouglou). Au téléphone depuis son chic restaurant [1] ; elle nous confie qu’effectivement l’ensemble des artistes ivoiriens de France réunis au sein de la FAZ et l’AMCIF (présidé par l’artiste Beny Bezy), a déjà enregistré un album de cinq titre sous l’initiative de M.Delehi Pablo et produit par M.SOBO (Ivoirien résident en Italie).
Actuellement en cours de pression en Italie, il est dédié à leur compatriote artiste musicien Marcellin Yacé ; mais constituera aussi leur contribution à l’effort de guerre qui menace la Côte d’Ivoire, leur pays d’origine. « L’argent du disque servira à payer les médicaments et à soutenir nos forces loyalistes » a-t-elle précisé . « Il faut que tous nos politiciens unissent leurs énergies pour ramener la paix en Côte d’Ivoire ; notre pays ne mérite pas cette sale guerre » a-t-elle martelé. Interprété dans les langues de presque toutes les Ethnies de la Côte d’Ivoire, par des chanteurs provenant de toutes les régions, du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est, l’album sortira très bientôt. Une conférence de presse est prévue ainsi que des spectacles en Afrique et partout en Europe.
[1] 20,rue Geoffroy Cavaignac paris 11ème