>Assimbonanga.
A quoi rêvent les kiosques à musique ?
Petit commentaire à propos du climat et de la civilisation, ou la dérive mentale des continents.
Parmi les BRICS et les pays développement, il ne fait aucun doute qu’il y a une tentative des pays occidentaux d’utiliser les émissions de CO2 pour établir une barrière économique, pour motiver une taxe aux frontières censée protéger les industriels occidentaux de leurs concurrents chaque jour plus puissants.
Une fois achevée le grand déplacement des industries les plus polluantes vers les pays les plus pauvres, l’Occident cherche maintenant à les culpabiliser à coups de prévisions cataclysmiques sur le Réchauffement Climatique.
Puis, en prétendant montrer l’exemple vers une transition énergétique verte, propre, soutenable, renouvelable, l’Occident tout puissant déclare :
"Nos industries sont vertes et doivent être défendues contre toute concurrence déloyale : si vous produisez salement, vous serez taxés, interdits si nécessaire..."
Tout cela ne peut qu’entraîner une vie plus chère en Occident, cela va sans dire, et on ne le dit pas trop, ou trop tard.
Aussi, pour faire passer la douloureuse au petit peuple, bien enrober la pilule, il est bien connu qu’il convient d’y attacher une cause particulièrement noble à défendre. Et c’est là qu’interviennent les effets supposés du Réchauffement Climatique.
C’est le plan en gros.
Les technocrates étant ce qu’ils sont, la mise en œuvre de ce plan souffre d’énormes défauts économiques, sociaux et scientifiques, et la plupart des citoyens occidentaux s’éveillent au montant pharamineux des coûts lorsqu’ils découvrent l’impact sur leurs factures, que ce soit dans l’habitat et le transport...
Très important : le fait que ces factures délirantes et l’appauvrissement de la population qui en découle soient principalement dues au fait que les services de fourniture d’énergie soient privatisés est bien évidemment glissé sous le tapis.
Le pillage par le privé est consubstantiel de l’UE, inutile de s’étendre là-dessus.
Victime collatérale de cette prise de conscience, que je constate sur les quelques réseaux sociaux occidentaux que je parcours, c’est l’existence même de l’effet de serre qui est ouvertement remise en question.
Je précise un peu plus : ce ne sont pas les prévisions cataclysmiques qui sont niées, mais toute conséquence qu’aurait l’activité humaine sur le climat.
(Je te plains ma pauvre Assim, tu es devenue inaudible sur ces sujets.)
Regardons ce qui se passe dans le camp "d’en face", les affreux et méchants BRICS.
Un premier regard nous arrivant de la Russie, avec l’échange entre la (véritable et admirable) journaliste Oksana Boyko et Aleksey Chekunkov.
Aleksey Chekunkov est le responsable en charge du développement de la Zone Arctique et de l’Est de la Russie.
Non seulement il ne nie pas le Réchauffement Climatique, mais dit-il, tous les ans, il en voit les effets sur la fonte du permafrost, avec la déstabilisation des sols qui a des conséquences dramatiques sur l’habitat, les routes, les sites industriels...
Le Réchauffement Climatique a plus d’effet au niveau des pôles dit-il... Et le seul moyen de lutter drastiquement contre ces effets, c’est de développer l’énergie nucléaire...
Problème ---> Solution
Pour lui, la discussion s’arrête là.
Un autre regard, plus personnel celui là, nous venant de la Chine où le Réchauffement Climatique n’est pas la préoccupation principale. Ce serait plutôt l’environnement.
Le monde consomme la quantité hallucinante de 8.600.000.000 tonnes de charbon par an.
(Faut-il parler des 36.000.000.000 barils de pétrole et des 130.000.000.000.000 m3 de gaz par an ? Quelle idée... Rien n’a d’influence sur le climat)
Plus de la moitié du charbon est consommée en Chine.
L’industrie étant de l’énergie transformée, cela donne une petite idée de la puissance industrielle de ce pays.
La Chine en connaît le prix à payer sur les terres, l’eau, et la santé de la population.
Personne ici pour prétendre que l’activité humaine serait sans conséquence. Un hiver en Mongolie intérieure qui se chauffe au charbon, on en ressort transformé.
(Un hiver à New Dehli peut convenir si l’Inde est plus attirante)
Personne non plus pour nier l’existence de l’effet de serre : toute l’énergie que les gaz accumulés dans la stratosphère réfléchissent vers le sol se traduit en réchauffement. Et il n’y a aucune chance pour que du CO2 situé à 50 kms d’altitude puisse être capté par la croissance des végétaux.
La gravité de ce phénomène est à coup sûr complexe, et discutable.
Un véritable débat scientifique est, je le crains, pratiquement devenu impossible depuis que le sujet peut être utilisé à de stupides fins protectionnistes.
Toujours est-il que, sans se poser d’avantage de questions, la Chine s’est engagée vers un programme qui vise un bilan d’émissions carbone égale à 0 d’ici 2050.
Que ce soit pour lutter contre le Réchauffement Climatique, ou plus sûrement contre la pollution qui tue par milliers, peu importe finalement.
2050... Trop long ?
Cela irait beaucoup plus vite en retournant les industries polluantes vers l’Occident, pour sûr...
Ce ne sera pas le cas. Il n’y aura pas d’exploitation de terres rares dans les Alpes, pas de grand retour de la sidérurgie en Lorraine.
Et même ainsi, les engagements environnementaux de l’Occident seront-ils jamais tenus ? Ils ne l’ont jamais été pour l’instant, c’est un début de réponse.
Le gouvernement chinois pour sa part prévoit de tenir ses engagements internationaux à coups d’investissement sensés, et la poursuite de son programme de reboisement massif.
La part des énergies vertes alternatives ne pourra que difficilement dépasser 30% en étant très optimiste. C’est ainsi, c’est mieux que rien, et les solutions pour mieux faire n’existent pas.
Ces énergies alternatives font partie de la solution à condition d’y adapter les moyens de stockage, de transformation et de distribution ad ’hoc. Les développements technologiques pour satisfaire tout cela sont vraiment très complexes et largement inconnus du citoyen lambda.
Ces sources énergies nécessitent des plans d’investissements importants, un niveau scientifique élevé et des capacités industrielles de premier niveau qui devraient permettre de surmonter toutes les difficultés : il faut être clair, tout cela n’a pas d’équivalent dans le reste du monde. Et soit dit en passant, l’énergie est un sujet sous contrôle de l’état chinois : pas question que des intérêts privés se goinfrent au passage, bien évidemment.
Il est important d’entendre les pays en développement lorsqu’ils précisent qu’ils n’ont aucune intention de sacrifier l’élévation du niveau de vie de leurs concitoyens, dont la consommation continuera de croître.
Rien ne semble plus hypocrite à leurs oreilles que d’entendre les occidentaux qui ont tout, qui délocalisent déchets et pollution, et qui gaspillent sans compter, leur parler de sobriété.
D’ici 2050 par exemple, la production d’électricité chinoise augmentera de 30% environ avec une population à peu près stable.
Pour promouvoir un développement durable, il n’y a donc pas 36 solutions.
Une première voie étant une baisse de la population.
Une autre voie vise à parier sur des progrès sociaux, scientifiques et technologiques suffisants pour résoudre le problème...
Je ne vois pas d’autre solution.
Le schisme entre la pensée dominante en Occident et le reste du monde s’y trouve tout entier.
Les puissants du monde occidental ont semble-t-il ’’voté’’ pour la baisse de la population... Ont-ils un autre choix aujourd’hui ?
De l’autre côté, le reste du monde, et en particulier la Chine et la Russie qui disposent de matières premières, d’industries capables de tout, de scientifiques de premier plan, et de gouvernements capables de planifier des actions de long terme, tous prendront l’autre voie.
La guerre plus ou moins froide en cours de développement ne fait qu’accompagner ce schisme, en accentuant les divisions entre populations sur les plans commerciaux, géographiques, culturels, idéologiques et spirituels.
Je le constate au quotidien.
Confinement, vaccins... Education, liberté, démocratie, science, justice...
Tant de mots ont pris des sens tellement différents qu’il m’est presque devenu impossible d’échanger avec mes amis français sur la plupart des sujets.
Et lorsque je vois les chinois se répandre dans les parcs chaque soir, et danser, et chanter, et jouer de la musique, je pense aux magnifiques kiosques en Europe.
Ont-ils disparu ? A quoi rêvent les kiosques à musique aujourd’hui ? Aux peuples d’antan ?