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Les germes interdits à l’hôpital !

Pour le docteur Ariel Beresniak, l'obligation du pass sanitaire pour les patients non urgents ou les visiteurs dans les établissements de santé témoigne d'une excessive aversion au risque des autorités, depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les pouvoirs publics se réclamant du nouveau monde ont trouvé un moyen implacable pour combattre les infections nosocomiales à l’hôpital : il suffit d’interdire l’entrée de l’hôpital aux patients potentiellement contagieux.

Depuis le 9 août 2021, seuls les porteurs d’anticorps ou les testés négatifs au coronavirus peuvent désormais être accueillis au sein du temple des soins médicaux après avoir soumis leur passe sanitaire sous forme de QR code aux vigiles, nouveaux collaborateurs des équipes hospitalières. Ariel Beresniak est docteur en médecine spécialiste en santé publique, docteur en sciences économiques, titulaire d’une habilitation à diriger des recherches et professeur invité à l’Université russe d’économie Plekhanov. Il est l’auteur d’Economie de la Santé (Elsevier-Masson), Dictionnaire commenté d’Economie de la Santé (Masson), Comprendre la Pharmacoéconomie (John Libbey), Dictionnaire raisonné des termes des entreprises du médicament (Flammarion Médecine Sciences).

Comme nul n’est censé ignorer la loi, les personnes sans QR code n’ayant pas suivi assidûment l’actualité et ayant pris un rendez-vous de consultation, d’intervention diagnostique ou thérapeutique parfois des mois à l’avance, sont désormais priées de rentrer chez elles et de revenir quand elles auront des anticorps. Pour s’en justifier, le pouvoir exécutif prétend comme à l’accoutumée qu’il « sauve des vies ». Il a subtilement esquivé ses responsabilités en accordant d’une part aux services d’urgences de ne pas exiger de passe sanitaire, et en permettant d’autre part aux chefs de service d’octroyer des dispenses au cas par cas. Bien entendu le législateur s’est bien gardé de définir la notion d’ « urgence »... Quant aux chefs de service, ils devront seuls assumer la responsabilité des dérogations pour ceux qui penseront à leur demander. L’exception des urgences évite à un accidenté de la route inconscient de rester sur le perron de l’hôpital s’il a oublié de prendre son smartphone en quittant son véhicule. Sinon il aurait été largement recommandé de faire tatouer son QR code sur le torse en espérant qu’il ne soit jamais abîmé par des brûlures ou perdu avec un membre amputé lors de l’accident... Eviter que des microbes rentrent à l’hôpital relève évidemment du bon sens et tout contestataire ne peut être qu’irresponsable. Il serait toutefois préjudiciable de cantonner les contrôles au seul coronavirus. Le virus herpès étant au moins très dangereux, très fréquent et très contagieux, il conviendrait aussi d’interdire aux patients présentant un « bouton de fièvre » l’accès à l’hôpital. Il ne serait pas non plus équitable et prudent de tolérer les patients ayant contracté une diphtérie ou une rougeole. Ceux-ci n’avaient qu’à mettre à jour leurs carnets de vaccination.

Pas d’entrée permise non plus aux femmes souffrant d’un cancer du col de l’utérus car elles auraient dû se faire vacciner contre les papillomavirus. Les porteurs de panaris ou autres infections à staphylocoques dorés doivent aussi désormais rester chez eux car ils peuvent contaminer d’autres patients innocents n’ayant pas pris le risque de se blesser...

L’hôpital du nouveau monde doit être un lieu totalement sécurisé ou le patient admis ne doit ni amener ni contracter de germes L’hôpital du nouveau monde doit être un lieu totalement sécurisé ou le patient admis ne doit ni amener ni contracter de germes, au nom de la liberté légitime des patient à être traité sans risquer d’être contaminé, au détriment de la liberté non moins légitime d’autres patients à être traités quand ils sont contaminés... Le risque inhérent à toute démarche médicale, à commencer par l’accueil à l’hôpital, doit être banni. Le fameux médecin philosophe Maïmonide au XIIIe siècle avait pourtant déjà mis en garde de la nécessité d’admettre un certain niveau de risque, y compris d’erreurs médicales, si on voulait trouver un médecin acceptant de nous soigner...

La crise du coronavirus a accéléré la perte des prérogatives des médecins et les patients n’auront bientôt plus qu’à se soigner par des algorithmes. Paralysés par la peur d’une contagion qu’ils n’ont pas su voir venir, les pouvoirs publics ont perdu toute capacité à réagir adéquatement à cette épidémie en particulier et aux épidémies en général. L’époque où les protocoles médicaux sont dictés par l’administration est arrivée plus rapidement que prévu. Paralysée par la peur d’une contagion qu’ils n’ont pas su voir venir, les pouvoirs publics ont perdus toute capacité à réagir adéquatement à cette épidémie et aux épidémies en général Les principes de base d’une gestion efficace des épidémies ont pourtant été très largement étudiés et documentés, au niveau national, européen et international. Soucieux de faire table rase du passé, les jeunes gouvernants du nouveau monde persistent à jouer aux apprentis sorcier en improvisant des mesures inédites, telles que « confinement », « couvre-feu » et désormais « pass sanitaire » dont les efficacités n’ont jamais été testées, démontrées, voire même évoquées par les plans de lutte contre les pandémies. Bien heureusement d’autres pays subissant régulièrement des épidémies ont su préserver les bons réflexes de base : prévenir, traiter et isoler.

Le principe des hôpitaux pavillonnaires créés pendant la période coloniale en Afrique subsaharienne est une excellente illustration de l’adaptation des moyens à la menace. Ils consistent en de petits bâtiments dans des espaces ouverts permettant la séparation des maladies contagieuses. Un pavillon est réservé aux malades de la lèpre, un autre aux tuberculeux, un autre aux maladies parasitaires, etc. Séparer les malades dans des bâtiments différents reste en effet le meilleur moyen pour ne pas attraper la maladie du voisin ! Le dernier hôpital pavillonnaire dédié aux maladies infectieuses, l’hôpital Claude Bernard à Paris, considéré comme vétuste, a été détruit au profit de l’hôpital Bichat construit selon le type de l’hôpital « bloc ». Il reste toutefois un pavillon : Celui des entrées.

La verticalité des hôpitaux est très pratique pour rentabiliser le bâti et concentrer les plateaux techniques. Ils demeurent toutefois un non-sens pour la prise en charge des maladies transmissibles du fait des nombreux espaces techniques, gaines, flux divers, ascenseurs distribuant tous les étages.

Le meilleur exemple est probablement l’épidémie de pneumonies à Legionella survenue lors de la première année d’ouverture en 2000 du nouvel hôpital Georges Pompidou à Paris : la climatisation centrale diffusait de l’air contaminé dans le bâtiment ultra-moderne. Aujourd’hui ce n’est donc plus l’hôpital qui est au service des malades, mais les malades au service de l’hôpital. Sélectionner les patients directement à l’accueil permet de ne pas avoir à les trier à l’entrée des services de réanimation. Comme il est plus facile de contrôler les citoyens que de faire évoluer l’hôpital, le nouveau monde imposera bientôt un passeport de bonne santé pour être admis à l’hôpital ! Le pouvoir continuera ainsi à dire qu’il « sauve des vies ».

Ariel Beresniak

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/opinions/89733-germes-interdits-hopital-ariel-beresniak

17 août 2021

»» https://francais.rt.com/opinions/89733-germes-interdits-hopital-ariel-beresniak
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Si vous détruisez nos maisons vous ne détruirez pas nos âmes
Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos (…)
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"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

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