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Les JO, "évidemment, bien sûr"

Après trois semaines de Tour de France, les commentateurs sportifs ont pu s’exprimer tout à loisir pendant la quinzaine des Jeux Olympiques. Et là, tous les poncifs langagiers nous ont pollué les oreilles.

Il n’y a pas encore si longtemps, Patrick Montel était le champion hors catégorie avec ses « ce coureur est fréquent, il est présent dès qu’il y a un challenge. » Avec ses « départs canons » qui débouchaient sur des « performances stratosphériques ». Mais le pauvre Patrick a été viré par le service public pour, semble-t-il, s’être exprimé un peu trop librement sur le dopage chez les sportifs de haut niveau. Ne jamais gêner la circulation des pépettes, telle est une des règles d’or du sport de compétition à la télé. Même, et surtout, si l’on contribue à l’appauvrissement de la langue française.

Ses successeurs ont légèrement renouvelé les poncifs. Je n’en retiendrai ici qu’un seul : « évidemment », parfois modulé en « bien sûr ». Lorsqu’un commentateur utilise 15 fois « évidemment » en trois minutes dans des contextes différents, il y a évidemment (sic) un loup et on peut parier sans risque que rien n’est évident. Quelques exemples : « Au départ de cette série, évidemment le Russe Leonid Ichlakof » ; « Ichlakof est évidemment favori mais il devra bien sûr faire ses preuves en demi-finale » ; « Après l’athlétisme, nous passerons évidemment le relais à l’aviron, où nous attendent bien sûr de bonnes surprises » ; « Nos représentants ont eu, évidemment, la visite du Président de la République » » ; « Maintenant une respiration publicitaire avant de retourner, évidemment, à l’athlétisme » .

Je termine volontairement (et évidemment) sur cet exemple de respiration car je crois que c’est là que le bât blesse. La pub a envahi les retransmissions des événements sportifs les plus prestigieux au point que rares sont ceux auxquels on peut assister en continu. Ceux sont les publicitaires qui imposent leur programme en déterminant la fréquence et la longueur de leurs intrusions. On a même vu plusieurs finales interrompues par de la publicité. D’où cet abus d’« évidemment/bien sûr » dans la bouche de présentateurs qui ont cessé d’être des journalistes indépendants pour devenir des auxiliaires, des metteurs en valeur de la pub. A noter que les passeurs de plats/journalistes n’annoncent pas "Une page de publicité" mais "Retour par Paris". On est petit-vérolé mais on le cache comme on peut. C’est pourquoi ils nous abreuvent de cette modulation accorante et persuadante pour faire croire qu’ils sont aux commandes et qu’ils sont en pleine et exclusive connivence avec les téléspectateurs.

A lire ce très intéressant article de La Voix du Nord, avec le plus minable et penaud "évidemment" de Laurent Luyat lors de sa quinzaine olympique.

En illustration, une publicité lors des JO de Tokyo en 1964.

URL de cet article 37270
   
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Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi (…)
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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