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Irak, polygone d’armes au laser.


A la mémoire de Gilbert.

* * *

il manifesto, jeudi 18 mai 2006.


« Sur les corps de certaines victimes de la bataille de l’aéroport de Bagdad, en 2003, j’ai vu des choses étranges et inexplicables, comme le fait que trois passagers d’une voiture avaient le visage brûlé et sans yeux, mais leurs corps ne montraient pas de blessures de ce genre, ni aucune trace de projectiles ». Par ces paroles, Mahjid al Ghazali, premier violon de l’orchestre de Bagdad, évoquait ses soupçons, au lendemain de la seconde guerre du Golfe, au cinéaste étasunien Patrick Dillon : sur l’expérimentation possible en Irak de nouvelles armes à énergie « non cinétique » mais directe (laser) et à micro-ondes. Des armes « invisibles » qui lancent des électrons très vite et très loin. Version moderne et tragiquement fonctionnelle du fameux « rayon de la mort » proposé, inutilement, aux Usa, en 1942, par le physicien Nicola Tesla.

Le musicien irakien Mahjid al Ghazali, qui est assez renommé, est un des témoins oculaires ; c’est à partir de ses paroles que Sigfrido Ranucci et Maurizio Torrealta dévident l’enquête sur les nouvelles armes expérimentées en Irak et en Afghanistan, mais que nous pourrions rapidement voir aussi à l’oeuvre au coeur de l’Occident. L’émission, présentée hier à la Fédération Nationale de la Presse à Rome, par les auteurs et Roberto Morrione, directeur de RaiNews24, sera transmise aujourd’hui, jeudi, à 7h36, sur RaiTre aussi, et de nouveau à 13h06 ; elle est consultable en ligne, en italien, anglais et arabe, sur le site www.rainews24 . Une enquête « de présomption », a déclaré Roberto Morrione, mais qui s’appuie sur des indices, témoignages et éléments de faits, assez solides et concrets. Le violoniste irakien, retrouvé récemment à Amman par l’équipe de RaiNews24, a de fait évoqué encore trois autres indices importants : un autobus touché près de l’aéroport se serait « recroquevillé sur lui-même comme un vêtement mouillé en se réduisant aux dimensions d’un minibus » ; les soldats étasuniens dans certaines zones de l’aéroport - comme cela allait arriver à Falludja deux ans plus tard - auraient « ratissé » le terrain en l’emmenant à bord de grands camions ; les corps de victimes étaient comme rapetissés et déshydratés. Ranucci et Torrealta ont ensuite trouvé un autre témoignage intéressant, de plusieurs médecins de l’hôpital de Hilla, à 100 kilomètres au sud de Bagdad, enregistré en vidéo par Geert Van Morteer, un médecin volontaire en Irak. Saad al Falluji, l’un des médecins interrogés, raconte comment, pendant la guerre de 2003, est arrivé un jour aux urgences un petit bus, à peine touché, dans lequel une vingtaine de passagers avaient été comme mis en pièces mais on ne savait pas par quoi. Aucun des survivants n’avaient entendu d’explosion, il n’y avait pas de balles, ni éclats ou fragments de ce genre sur leurs corps. Devant ces témoignages, les auteurs de l’enquête ont demandé à interroger les sociétés productrices des systèmes d’armes au laser et à micro-ondes, mais le Pentagone a opposé un refus catégorique. Pourtant à la veille de la guerre, le secrétaire à la défense Rumsfeld et le général Meyers, surtout, avaient à moitié admis, dans des déclarations, leur disposition à expérimenter des armes de ce type. En réalité, l’existence d’armes au laser n’est pas une nouveauté et a été prouvée par les images de nombreux tests relatifs au « Thel », sigle de « Tactical High Energy Laser » - projet américano-israélien- qui montrent certains missiles et ogives de mortier touchés et détruits par un rayon invisible.

Le passage de l’expérimentation en laboratoire à celle sur les champs de bataille d’armes à énergie directe semble confirmé par les milieux militaires étasuniens eux-mêmes, selon lesquels un dispositif laser appelé « Zeus » monté sur des Humvee, une sorte de jeep, aurait été employé en Afghanistan pour nettoyer à distance des champs de mines.

En outre selon deux sites accrédités d’informations militaires, le « Defence Tech » et le « Defence Daily », trois véhicules semblables au moins ont été utilisés en Irak. L’enquête, enfin, s’occupe d’une autre arme particulière, à micro-ondes cette fois, appelée « Active Denial System », plus connue comme « Rayon de la douleur ». Le système d’arme, monté lui aussi sur un véhicule, a la capacité d’activer, à travers un rayon à micro-ondes, les récepteurs de la douleur dans les zones blessées, en provoquant une douleur folle pendant quelques secondes. L’arme est présentée comme « non létale », si bien que son utilisation en a été pensée pour le contrôle de l’ordre public à l’intérieur des villes occidentales, mais elle pourrait en réalité provoquer des blessures graves et des séquelles permanentes et, par ses caractéristiques, pourrait être utilisée pour torturer, et tuer aussi. Selon la revue militaire « Defence Industry Daily », trois modèles de cette arme, montés sur des véhicules, auraient été commandés, pour 31 millions de dollars, par le général de brigade James Huggings, chef du staff de la Force Multinationale en Irak ; il aurait aussi requis l’approbation pour 14 autres exemplaires. Toujours pour le bien des irakiens et de la démocratie.

Stefano Chiarini


 Source : il manifesto www.ilmanifesto.it

 Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio



Irak : Nouveaux indices d’exécutions sommaires effectués par des soldats US, par P.Harris et D.Smith.


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Falluja, les preuves du massacre au phosphore.


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« La révolution espagnole fut la plus singulière des révolutions collectivistes du XXe siècle. C’est la seule révolution radicale et violente qui se soit produite dans un pays d’Europe de l’Ouest et la seule qui ait été, malgré l’hégémonie communiste croissante, véritablement pluraliste, animée par une multitude de forces, souvent concurrentes et hostiles. Incapable de s’opposer ouvertement à la révolution, la bourgeoisie s’adapta au nouveau régime dans l’espoir que le cours des événements (…)
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« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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