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Déconfinés mais surtout pas déconditionnés - Pour le plus grand bonheur des capitalistes

Depuis une vingtaine d’années je suis ébahie devant les images télévisées de files d’andouilles nocturnes attendant comme le messie de claquer 1000 mille euros pour le prochain iphone qui inondera les magasins dès les jours suivants. De la même manière, les fous se glissant sous le rideau de fer de grandes surfaces en début de soldes et se ruant sur n’importe quel article sont pour moi un sujet de stupéfaction sans fin. Même en période de confinement, le spectacle de kilomètres de véhicules attendant d’être servis en malbouffe au drive d’un Mcdonald laissait sans voix. Dans le même ordre d’idées, c’est bien le consommateur lambda, à la recherche de produits chinois médiocres mais bon marché et matuvu qui fait la fortune d’un excité à la Bezos.

Or, par la grâce du capitalisme neo-libéral mondialisé, nous nous sommes retrouvés dans une situation qui promettait à n’importe qui (car peu ou prou, tous les âges et tous les profils ont été touches) un risque de mort dans d’affreuses souffrances et sans revoir les siens, ou une pathologie dont il semble après témoignages que les rechutes, convalescences et séquelles s’avèrent bien plus graves que prévu. De plus, à la faveur d’une politique gouvernementale qu’on pourra à l’avenir mentionner comme l’exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire, qui fanfaronnait au départ par la voix de son maître Jupiter qu’un virus n’avait pas de passeport, chacun s’est retrouvé enfermé chez soi. Et tant pis pour les premiers de corvée qui devaient continuer de s’exposer comme pour ceux mal-logés.

C’était là l’occasion, au lieu de s’exposer à outrance aux chaînes en continu qui n’ont pas faibli dans leur propagande pro-gouvernementale, mondialiste et pro-capitaliste, de s’ouvrir à d’autres réflexions, d’aller y voir de plus près sur la presse alternative en ligne voire pour les plus audacieux oser sur youtube sortir des tutos consuméristes et se mettre à fréquenter les chaînes hautement subversives, ces affreux bolcheviques, qui pourtant ne manquent pas.

On pouvait espérer a voir proliférer les chaînes youtube jaunes qu’à l’ouvrier lambda, au rien dans les gares, aux invisibles il restait encore un peu de temps de cerveau disponible pour autre chose que les hannouneries ou les marseillais à tataouine. On pouvait espérer que cette longue période de confinement sans shopping aurait permis un tant soi peu de réflexion. Car au final, enfermé entre quatre murs chacun pouvait constater (échelle de Maslow) que l’essentiel résidait dans les besoins assurant la survie, à savoir l’alimentaire, être préservé des intempéries et aléas climatiques et le repos.

Mais croyez-vous qu’après cette longue période propice à la réflexion, les confinés, logiquement, se seraient précipités sur les produits frais, les produits de base ? Non du tout, stupeur et tremblement de rage, sur nos écrans, les abrutis avec ou sans masque, qui visiblement ne savent pas quelle est leur place dans cette société et semblent inconscients que les puissants qui les dirigent les tondent toujours plus ras, les mêmes qui votent bien là où la propagande médiatique leur dit de faire, tous en file indienne devant des boutiques de vêtements. Oui, prêts à tout, à se contaminer, à tomber malades, à risquer la mort pour acheter le dernier chiffon à la mode qui fera au plus les 3 mois que durera la saison, en espérant qu’un inopportun reconfinement ne les empêche pas d’exposer leurs emplettes. Tout cela au lieu de conserver les derniers euros qui leurs seront bien utiles quand il faudra remplir le frigo quand la crise économique qui s’annonce encore plus dévastatrice que 1929 et les subprimes combinés battra son plein.

Décidément, acheter des fringues, quoi de plus urgent, de plus vital ?

Alors, bravo les néolibéraux, par le bourrage de crâne tous médias, dans une société qui nous place toujours plus d’heures devant des écrans, qui interrompt un programme pour une petite plage de pub, les gens ont été si bien conditionnés qu’après cette période d’isolement douloureux et anxiogène, les moutons au péril de leur vie se ruent pour liquider les derniers euros qui leur restent pour du superflux.

D’ailleurs, les choses sont claires, gros ouf de soulagement sur les chaînes en continu qui ouvertement affichent leur satisfaction de voir que décidément, le monde d’après est bien identique au monde d’avant.

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