Le décompte est sordide. Chaque jour la liste s’allonge tragiquement... Parmi eux en première ligne, les soignants et le personnel hospitalier, les premiers de corvée, courageux mais sacrifiés, et les vieux, nos parents, nos grands-parents qu’on laisse crever froidement et qui pleurent, terriblement seuls face à la mort qu’ils n’attendaient pas si tôt.
Je suis révolté devant un tel désastre humain et sanitaire que la France Officielle, indifférente et folle, tente par tous les moyens de banaliser. Chaque décès Covid-19 est un échec quand tout n’a pu être fait dans les temps et avec tous les moyens dont on aurait dû disposer pour sauver un patient quelque soit son âge. La mort ne fait pas partie de la vie, elle est la fin de la vie. Personne, dans un pays civilisé, ne devrait être sacrifié sur l’autel sordide de la rentabilité et du profit, personne ! Toute mort entraînée par quoi que ce soit d’autre que la limite à nos connaissances scientifiques, est un crime. Et quand l’éminent généticien, Axel Kahn, qui appela en son temps à voter Macron, veut prendre de la hauteur sur cette période dramatique, c’est pour nous infliger une analyse condescendante qui insiste sur le "désastre sociétal" engendré, plutôt que sur les causes et les conséquences terribles d’une gestion désastreuse de la pandémie.
Je suis révolté par l’étendue des mensonges de l’État qui nous cache les vrais chiffres. Combien de décès chez soi, combien dans les EHPAD, non comptabilisés du fait que ces personnes n’ont jamais été testées ? Pire, d’après le Canard Enchaîné, le gouvernement aurait donné des ordres de ne pas placer en réanimation, les personnes "fragiles". 30 000 morts seraient donc plus près de la vérité. Et ce n’est pas fini ! Car rien n’est entrepris de vraiment sérieux et énergique pour conjurer la propagation de la maladie ! Le déconfinement stupide qu’on nous concocte, risque d’être plus catastrophique encore.
Ce gouvernement a sacrifié les soignants et les personnes âgées par imprévoyance, par improvisation, par incompétence, mais surtout par choix politique. En raison du dogme néolibéral qui veut que la santé publique soit un marché comme les autres, on l’a livrée pieds et poings liés au dépeçage par les hyènes de la finance déguisées en laboratoires transnationaux et aux sordides requins de la gestion des 3ème et 4ème âge. La chasse effrénée au profit immédiat détruit systématiquement toute avancée civilisatrice. L’homme n’est plus au centre des préoccupations, il n’est plus qu’un outil et un consommateur à la disposition du patronat. Quand il est abîmé on le répare sommairement, quand il devient improductif, on le jette... Ainsi, l’hospice remplace l’hôpital public, les cliniques privées se gavent et les EHPAD sont des mouroirs...
En cette période dramatique, les inégalités apparaissent plus criantes, plus désespérantes. La solidarité a été écrabouillée, l’altruisme n’est qu’un gros mot. Le confinement en est un révélateur terrible. Qui s’entasse dans les cités HLM ? Qui fait tourner la machine économique malgré le danger ? Qui subit le chômage partiel ou total ? Qui sont les plus exposés ? Ce sont toujours les "premiers de corvée"... Les "premiers de cordées", eux, luxueusement cantonnés loin du front, poussent à la reprise du travail, alors même qu’une protection efficace n’est pas assurée.
Les froides analyses comparant les pandémies des siècles passés, avec celle d’aujourd’hui, qu’un minimum d’intelligence devrait considérer comme incomparables, ne sont qu’une mystification, une très mauvaise blague, une démarche désespérée destinée à sauver le soldat Macron et sa clique, du désastre humain qu’ils ont contribué à amplifier. Un désastre d’autant plus choquant que d’autres solutions étaient possibles, comme en Allemagne, pour ne citer que cet exemple, qui a réussi, en s’adressant à une population adulte, à limiter sa mortalité de manière spectaculaire (5 300 décès). Ce qui me fait dire qu’en France 25 000 de nos compatriotes n’auraient pas dû mourir...
Le peuple de France saura-t-il faire payer les responsables de ce désastre qu’on peut apparenter par certains aspects à un crime de masse ?