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Bien sûr on ne tire pas sur les ambulances. Sauf que parfois...

Adieu au Parti Socialiste !

Symptôme des plus morbides : le PS français a choisi comme tête de liste pour les élections européennes... un gamin qui vient de la droite néo-libérale, pour ne pas dire de l’extrême-droite ! En son temps, cet étrange personnage a rédigé un livre d’entretien avec... Mikheil Saakachvili – une créature mafieuse des Etats-Unis qui fût président de la Géorgie entre 2004 et 2013. A l’époque, celui qui deviendra tête de liste pour le PS milite activement en faveur de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN et se dit proche de... Nicolas Sarkozy. Bravissimo au PS français ! Mais à y regarder de plus près, loin d’être un accident, cette chute abyssale correspond tellement aux régressions historiques d’une actualité qui se caractérise par l’implosion dramatique du politique !

Le Parti travailliste israélien a atteint péniblement 5%, lors des dernières élections législatives. En tombant, le Mur de Berlin n’a pas fait qu’aplatir les partis communistes traditionnels, il a aussi emporté les Sociaux-démocrates qui ne se sont jamais remis – eux non plus – de la disparition d’un modèle économique alternatif. A partir des années 1980, les partis socialistes européens abandonnent le front des luttes économiques et sociales pour se replier sur la défense des minorités et des revendications sociétales les plus curieuses. En France, la mutation s’est opérée dès 1983, lorsque François Mitterrand a cédé à Jacques Delors et d’autres visiteurs du soir : le franc restait dans le système monétaire européen et sa logique de contraintes budgétaires. Le rêve des années Mauroy s’abîmait dans une reprise en main sans illusion, orchestrée par des petits voleurs de Bercy. Déjà !!!

UN FOSSOYEUR NOMME MITTERRAND

François Mitterrand avait dit qu’il laisserait le Parti socialiste dans l’état où il l’avait trouvé. Il a tenu parole ! Son bilan ? Maigrichon : à part l’abolition de la peine de mort, l’économie française fut restructurée selon les directives de la Banque mondiale et de la Commission européenne, prête à se conformer aux exigences à venir de la mondialisation néo-libérale. La réforme de l’Etat ne connut pas le plus petit début de mise en œuvre. Les lois de décentralisation (qui devaient être prolongées par une seconde réforme ambitieuse censée entreprendre la régionalisation de notre vieux système jacobin) tournèrent vite en une simple déconcentration redonnant encore plus de pouvoir aux administrations centrales.

Inventeur de La Trahison permanente, l’auteur du Coup d’Etat permanent se vautrait complaisamment dans tous les privilèges du système de prébendes de la monarchie républicaine. Ses maîtresses et sa fille cachée émargeaient aux deniers de l’Etat. Il faisait de l’escroc Bernard Tapie un ministre de la République. En politique étrangère, Roland Dumas réussit à lui forcer un peu la main en faveur d’une tardive reconnaissance d’un Etat palestinien. Mais François Mitterrand se laissait abuser par les boniments du voyou Bernard Kouchner qui l’emmenait à Sarajevo trahir notre vieille alliance greco-russo-serbe.

Le 24 juin 1981, François Mitterrand expliquait à George H. Bush, alors vice-président des Etats-Unis, pourquoi il venait de nommer quatre ministres communistes : « les communistes ont accepté de s’humilier en échange de quatre postes gouvernementaux (...). Je peux parfaitement les renvoyer s’ils ne font pas l’affaire (...). Ils seront, de force, associés à ma politique économique et seront donc dans l’impossibilité de susciter des remous sur le plan social ». Sans oublier qu’à l’époque, pour continuer à rassurer Reagan, 47 diplomates soviétiques furent expulsés, soupçonnés d’espionner la France.

Avec Lionel Jospin, l’aventure va tourner encore au plus pathétique. On se souvient qu’il dû fuir l’université de Beir Zeit (Palestine) sous une pluie de pierres après avoir déclaré que le Hezbollah était une « organisation terroriste ». Son complice Pierre Moscovici dressait alors la liste des accompagnateurs laxistes et des sorcières à mettre au bûcher. Quelque temps plus tard, on retrouvera ce triste sire dans différents ministères, dont celui des finances, avant qu’il ne soit mis au chaud à la Commission européenne ! Avec sa jeune compagne, Pierre Moscovici fera les pages centrales de Paris-Match, très content de lui, barbotant dans la piscine d’un hôtel particulier d’une capitale européenne. Quelle réussite !

Symbole d’une « gauche » défunte convertie à tous les délices du néo-libéralisme mondialisé, Pierre Moscovici pilotera même un contrôle fiscal provoquant la faillite d’un grand journal tiers-mondiste ! Interpelé sur le dossier, il répondra très fier de lui : « Bercy est souverain du choix de ses cibles fiscales... ». Quel homme ! Non content d’avoir privatisé nombre d’entreprises publiques, dont les sociétés d’exploitation d’autoroutes, Lionel Jospin – aussi raide qu’arrogant – ne sera pas au second tour de l’élection présidentielle et quittera brusquement la vie politique emportant avec lui les dernières illusions du Parti socialiste français.

HOLLANDE SOUS LE NIVEAU DE LA MER

Avec l’élection de François Hollande, le parti passe sous le niveau de la mer, outrepassant les reniements et trahisons les plus inimaginables. En conférence publique conjointe avec Benjamin Netanyahou, le président de la République laisse insulter la République sans desserrer les dents. Le criminel de guerre israélien traîne notre pays dans la boue, appelant les Juifs de France et de Navarre à venir coloniser... les Territoires palestiniens. Renouant avec la plus pure filiation molletiste de la vieille SFIO, François Hollande se range, plus d’une fois qu’à son tour, dans le sillage atlantico-sioniste allant même jusqu’à vouloir déclarer une guerre... à la Syrie, bien-sûr au nom des droits de l’homme. Défense de rire, parce que Laurent Fabius vient de féliciter les « p’tit de Nosra (Al-Qaïda en Syrie) qui font... du bon boulot ! » (sic).

Heureusement, parlementaires britanniques et services étasuniens de renseignement ramènent les deux sociaux-traitres à une raison éphémère. Toujours est-il que l’ancien Premier secrétaire du parti socialiste entraîne notre diplomatie dans les impasses les plus contraires aux intérêts de la France. Au moment même où l’on embastille Julian Assange, sans que cela n’émeuve beaucoup nos droits-de-l’hommistes nationaux habituellement si prompts à défendre le bien contre le mal, il est opportun de rappeler que grâce aux télégrammes Wikileaks (l’organisation d’Assange), on apprenait qu’après le discours historique de Dominique de Villepin au Conseil de sécurité des Nations unies en février 2003 et l’opposition gaullienne de Jacques Chirac à une nouvelle guerre contre l’Irak, François Hollande et Laurent Fabius s’étaient rendus à l’ambassade des Etats-Unis à Paris... pour s’excuser de la position de la France ! Un tel aplaventrisme ne s’invente pas !

Résultat des courses : aux Proche et Moyen-Orient, la politique étrangère gaulliste, sinon gaullienne n’est plus qu’un lointain souvenir. L’avenir de cette région stratégique se décide, désormais sans la France. Propulsé à l’Elysée par Hollande soi-même, Emmanuel Macron force le même trait atlantico-sioniste avec l’aide zélée du rad-soc breton Jean-Yves Le Drian, pourtant militant pro-palestinien dans sa jeunesse. Le parti socialiste est mort et bien mort...

Mais en 2018, le cadavre bouge encore un peu. Les pompes funèbres propulsent à leur tête un député de la 11ème circonscription de Seine-et-Marne devenu président du « Groupe socialiste, écologiste et républicain (SER) » : Olivier Faure. Ce dernier va donner le coup de grâce. Le grand corps agonisant, qui peut désormais se réfugier dans une cabine téléphonique prend la décision historique digne de finaliser sa mort ultime : désigner une tête de liste médiatique à sa hauteur de mort... pour les prochaines élections européennes, et quelle tête !

Ce sera le jeune Raphaël Glucksmann... Cette fois-ci, le PS bascule bel et bien en dehors de l’histoire ! L’itinéraire du gamin est à l’image de cette ultime descente aux enfers. Fils de l’essayiste André Glucksmann – qui comme le décrit si bien Guy Hocquenghem, est passé du col Mao au Rotary, le jeune Glucksmann accumule avec détermination les plus beaux titres de noblesse atlantico-sioniste : traîner l’armée française dans la boue en l’accusant d’avoir participé au génocide rwandais, soutenir l’invasion anglo-étasunienne de l’Irak, nourrir une haine liquide à l’encontre de la Russie de Vladimir Poutine et une inconditionnelle admiration pour Benjamin Netanyahou... Tout aussi logiquement, il se retrouve dans un machin fabriqué par des copains fachos d’Alain Madelin : Alternative libérale, un micro-parti politique1 créé le 1er mars 2006.

GRÂCE A PAPA ALAIN

A part le fait de revendiquer quotidiennement les gloires passées de son géniteur, qu’a fait le jeune homme de si grandiose dans sa vie pour finir tête de liste du PS pour les Européennes ? En 2009, il rencontre Eka Zqouladze qu’il épouse précipitamment parce que celle-ci est vice-ministre de l’Intérieur de Géorgie (2005 – 2012). Le couple a un enfant en 2011. En 2015, il devient le concubin de la bécassine médiatique Léa Salamé. Le père de cette dernière – Ghassam – fait le siège assidu de Jacques Chirac qui finit par faire engager la petite à France-24. Promotion spontanée oblige, la fille prodige atterrit à France-Télévision. Voilà un couple qui promet ! Un nouvel enfant paraît...

Comme il se doit, et avec l’aide des amis de Papa, Raphaël passe par la « revue » de Bernard-Henri Lévy : La Règle du Jeu... Il adhère à un « groupe de réflexion néo-conservateur » du Cercle de l’Oratoire et participe à la fondation d’une revue – Le Meilleur des mondes – qui défend l’invasion anglo-étasunienne de l’Irak au printemps 2003, se faisant le porte-voix de tous ceux qui dénoncent l’anti-américanisme. Dans le premier numéro, le jeune Raphaël interviouwe le président tchèque Vaclac Havel qui lui déclare : « il est clair que la rhétorique de Bush sonne un peu plus vraie à nos oreilles qu’aux vôtres... » Havel se trompe lourdement, parce que le petit Raphaël adopte toutes les dernières postures les plus réacs de son pauvre père... en plus caricatural.

Cet engagement atlantiste compulsif l’amène à devenir un « conseiller officieux » du président géorgien Mikheil Saakachvili, une créature de Washington, mixe bâtard de Richard Nixon et Don Corleone. Dans Libération, qui lui ouvre complaisamment ses colonnes, Raphaël demande l’exclusion de la Russie du G-8 et du Conseil de l’Europe. Pas moins ! Après la défaite de Saakachvili aux élections législatives de 2012, Raphaël et son épouse géorgienne rentrent à Paris. Une nouvelle carrière commence.

De 2013 à 2016, le gamin donne dans la publicité, cogérant de la société Noé-Conseil, tout en tripatouillant des trucs pas clairs avec des formations fascistes impliquées dans la « révolution ukrainienne » de 2014. Par quelques miracles opaques des réseaux parisiens, il se retrouve bombardé « chroniqueur » dans plusieurs radios de service public : France-Info et France-Inter... En 2017, nouveau bombardement à la tête de la rédaction du Nouveau Magazine Littéraire dont la charte éditoriale prétend... refonder la gauche. Avec un tel personnage, c’est gagné d’avance ! Il suffisait de le dire...

REGRESSION NEO-PLATONICIENNE

Avec l’aide de Papa, il a publié cinq essais tous plus désopilants les uns que les autres. Pas folle la guêpe, au second tour de la dernière élection présidentielle, il déclare son soutien à... Emmanuel Macron et se proclame « fier » de la victoire de celui-ci. Après le premier tour des élections législatives qui suivent, il estime que « le parti socialiste est mort » !!! Toute puissance du signifiant : le même mort fait appel à lui pour bien confirmer sa propre mort. On vit une époque décidément formidable !

Au-delà des pantalonnades biographiques du jeune Raphaël, la décision outre-tombale du PS français dépasse les prédictions spengleriennes les plus funestes du Déclin de l’Occident, confirmant un état inédit de régression historique. Dans sa République, Platon nous avertit que le progrès historique constitue la plus grotesque des illusions parce que le temps qui passe ne saurait être qu’une mutilation régressive, continue, irréversible et dangereuse. Nous y sommes !

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Colombie, derrière le rideau de fumée. Histoire du terrorisme d’Etat
Hernando CALVO OSPINA
L’affaire Ingrid Betancourt et la question des otages ont mis la Colombie sous les feux de l’actualité… Mais, derrière le rideau de fumée médiatique, que se passe-t-il vraiment dans ce pays ? La violence politique, conséquence de l’intransigeance de l’Etat et des énormes inégalités sociales, est au coeur de cet ouvrage, Au fil de l’histoire, l’oligarchie nationale vorace, les Etats-Unis et certaines puissances européennes, avides de soumettre un peuple pour s’emparer de ses immenses (…)
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« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

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