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Roger Waters, fondateur du Pink Floyd : "empêcher le coup d’Etat de Trump contre la démocratie vénézuélienne"

Il y a quelques jours Roger Waters, fondateur du Pink Floyd, écrivait sur son compte Twitter @rogerwaters : “arrêtons cette nouvelle folie des Etats-Unis, laissez le peuple vénézuélien en paix. Ils ont une vraie démocratie, arrêtez cette tentative de détruire ce pays pour que le 1% (les riches) puissent s’emparer du pétrole”. L’artiste invitait les citoyen(ne)s à se concentrer à New York le lundi 4 février à 15 heures, face à la Mission Diplomatique des EU aux Nations Unies, pour protester contre le coup d’Etat que veut mener Donald Trump.

Waters explique son engagement dans une note du 6 février publiée sur sa page Facebook et intitulée : “Une des réponses que j’ai reçues à mon tweet « bas les pattes du Venezuela » est celle d’un vieil ami, un musicien vénézuélien expatrié”. Elle est publiée sous l’image et la célèbre réflexion de Simon Bolivar : “Les Etats-Unis paraissent destinés par la Providence à infester les Amériques de misère au nom de la démocratie

Appelons-le X.

Mon cher X.

Il y a deux jours j’ai tweeter “US hands-off Venezuela” (« EU, bas les pattes du Venezuela  ») et j’ai reçu l’habituelle charretée de critiques de tous ceux qui parlent au nom du peuple vénézuélien – la plupart d’entre eux sont blancs, de classe moyenne et vivent à New York. Et toi, mon cher ami, en guise de remontrance et dans l’espoir de m’instruire, tu as attiré mon attention sur une lettre ouverte écrite par une jeune femme du nom d’Adriana Kohlhofer et adressée aux “US Democratic Socialists”, à l’attention du Sénateur Bernie Sanders, des membres féminines du Congrès Cortez, Omar, Khanna et au courant complet de l’aile des Socialistes Démocratiques du Parti Démocrate. Tu m’as imploré de la lire. C’est ce que j’ai fait, et pour que d’autres sachent de quoi nous parlons, voici un lien vers cette lettre : https://medium.com/@akohlhofer18/an-open-letter-to-us-democratic-socialists-from-venezuelan-expatriates-9a3e26eb834d

Je l’ai donc lue, et tout ce qu’on y trouve, c’est un polémique enflammée pour soutenir les sanctions états-uniennes et d’autres formes d’intervention au Venezuela dans l’espoir de provoquer un changement de régime. Un changement de régime destiné à faciliter l’adoption de politiques néolibérales comme le retour de l’industrie pétrolière aux mains du privé. C’est une vieille, vieille histoire, que nous avons tous entendue auparavant. Mon point de vue personnel est que les revenus du pétrole doivent continuer, autant que possible, à bénéficier au peuple vénézuélien à travers cette industrie nationalisée et relancée par Hugo Chavez, héros de la révolution, fils indigène de son et de votre pays et amèrement regretté par son peuple. Où en étais-je ? Ah oui, ayant lu la lettre d’Adriana Kohlhofer, je me suis demandé : qui donc est cette personne qui affirme parler au nom du peuple vénézuélien ? J’ai donc cherché sur Google. Vous allez rire :

Adriana Kohlhofer – Analyste de Gestion en Santé Privée @ Goldman Sachs.

Ok, Adriana Kohlhofer, porte-parole du Venezuela, voici quelque chose qui vient réellement du peuple du Venezuela… Ci-dessous les résultats de l’étude conduite entre le 7 et le 20 janvier 2019 par Hinterlands, une firme privée vénézuélienne de sondages connue et respectée, dirigée par le sondeur indépendant Oscar Schemel. Voici ce que répondent les Vénézuéliens vivant au Venezuela.

Êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec les sanctions économiques et financières des Etats-Unis actuellement appliquées contre le Venezuela pour chasser le président Maduro du pouvoir ?

81% des Vénézuéliens sondés répondent “je ne suis pas d’accord”.

Etes-vous d’accord ou pas d’accord avec l’hypothèse d’une intervention internationale au Venezuela pour chasser le président Maduro du pouvoir ?

78% des Vénézuéliens sondés répondent “je ne serais pas d’accord”.

Etes-vous d’accord ou pas d’accord avec l’hypothèse d’une intervention militaire internationale au Venezuela pour chasser le président Maduro du pouvoir ?

86% des Vénézuéliens sondés répondent “je ne serais pas d’accord”.

En général êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec la tenue d’un dialogue entre le gouvernement national et l’opposition pour résoudre les problèmes économiques actuels dans le pays ?

84% des Vénézuéliens sondés répondent “je suis d’accord”.

Hé bien, Adriana, comme vous voyez, ces résultats montrent ce que la majorité du peuple vénézuélien réel, qui vit réellement au Venezuela, considèrent comme le vrai récit, pas celui que vous vendez, Madame l’Analyste de Gestion de Santé Privée de @goldmansachs, ou Donald Trump, ou Mike Pompeo, ou Isaac Abrams, ou John Bolton ou les grands médias soumis aux Etats-Unis ou aux acolytes également soumis au gouvernement des Etats-Unis au Canada et en Australie et dans l’Otan et dans l’Union Européenne et dans toute l’aile droite des dictatures et quasi démocraties dominées par les Etats-Unis en Amérique Latine et du Sud. Les résultats du sondage expriment un cri du coeur, celui d’un peuple assiégé. Je n’ai pas plus le droit que vous de mettre des mots dans sa bouche, mais il me semble que son récit est plutôt celui-ci : “S’il te plaît, peuple des Etats-Unis, persuade ton président et son gouvernement de lever les sanctions mortelles et draconiennes que vous nous avez imposées, s’il vous plaît levez le blocus sur nos vies, et laissez-nous le temps et l’espace pour trouver notre propre chemin vers le rêve vénézuélien d’une société socialiste, stable, équitable. Nous sommes des gens fiers et pleins de ressources, nous avons parcouru une longue route depuis 1998, lorsque Hugo Chavez nous a remis sur la voie révolutionnaire. Votre intervention conflictuelle pousse notre nation au bord d’une guerre civile. Nous ne voulons pas être la prochaine Libye, Irak ou Syrie, arrêtez de nourrir les chacals parmi nous, s’il vous plaît cessez de planer comme des vautours sur nos champs de pétrole. S’il vous plaît, allez vous-en.”

Donc, ami musicien, je t’aime comme un frère, mais Mme l’Analyste en Gestion de Santé Privée n’est que ça, tout sauf un oracle, je ne saurai jamais pourquoi nous n’avons pas enfermé tous ces salopards après 2008, mais par pitié ne les laissons pas détruire votre beau pays pour quelques barils de goudron, qui est la seule chose qui les intéresse.

Love

Roger

Texte original : https://www.facebook.com/notes/roger-waters/a-note-from-roger-one-of-the-responses-i-got-to-us-hands-off-venezuela-was-from-/2517817721565996/

Traduit de l’anglais par Thierry Deronne

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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