Il y a un temps pour tout : un pour se disputer politiquement (quant au fond d’un projet et quant à la stratégie de conquête du pouvoir) et il y a un temps pour serrer les rangs, voire pour revenir auprès de sa famille politique, en soutien loyal et engagé de celui et de ceux dont on s’était éloigné un temps, pour de nobles raisons POLITIQUES !
Ces derniers jours, beaucoup de soi-disant amis de Mélenchon n’ont aucun scrupule à hurler, plus ou moins fort, plus ou moins à propos, avec la meute déchaînée de nos ennemis.
Or, quand bien même ils ont leurs raisons d’être critiques et que celles-ci peuvent être légitimes, les exprimer ces jours-ci, et donc, ce faisant, ajouter au feu nourri contre Mélenchon, est odieux car cela traduit au minimum une incapacité à tenir la barre sur une mer déchaînée, ou plus grave une inclination fâcheusement pathologique à la trahison.
D’autres, à l’inverse (dont je suis), qui pourtant ne se sont pas privés, ces derniers mois, de dénoncer certains choix (ou non-choix) politiques, certaines stratégies, et ont fustigé fermement certains "errements", ont immédiatement apporté leur soutien à Mélenchon et à la France insoumise, dès le jour de l’agression organisée par ceux d’en face.
Cela ne signifie pas qu’ils oublient ou renient leurs critiques d’hier, mais cela signifie en revanche qu’ils sont lucides et qu’ils ont une capacité de discernement sur la nécessité de réagir fortement à ce qui se passe, sans se tromper sur la destination des coups à porter. Ces jours-ci, c’est à nos ennemis que nous devons porter les coups, pas aux nôtres ! Or beaucoup trop perdent leur sang-froid. Beaucoup trop aident nos ennemis, peut-être sans le vouloir vraiment. Alors que chacun reprenne ses esprits !
Certains petits marquis poudrés et certaines précieuses hautement ridicules s’offusquent de la vivacité du ton de Mélenchon, et de certaines de ses paroles ou de son comportement. D’autres lui reprochent tout et n’importe quoi, et osent soutenir des accusations aussi grotesques qu’injustes.
Je leur suggère de rester dans leurs salons bourgeois bien capitonnés de velours, bien décorés de dentelle, et bien agrémentés de douceurs à déguster entre gens de bonne compagnie qui jamais n’auront un mot plus haut que l’autre et qui, tels la reine d’Angleterre, ne laisseront jamais poindre sur leur visage la moindre réaction.
Nous sommes le Peuple Souverain et nous parlerons toujours comme nous le voulons. Si un de nos représentants parle et agit à l’unisson avec nous, nous le soutiendrons ! Y compris contre celles et ceux de son entourage plus ou moins proche qui voudraient policer son expression, modérer ses transports, ramollir sa colère.
Nous sommes la rue et s’il nous plaît de hurler, personne ne nous fera taire !
Nous sommes le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas, celui de notre époque !
C’est l’heure des caractères et NOUS, LE PEUPLE SOUVERAIN ne sommes QUE des mauvaises têtes !
Nous en avons assez de ces moralistes de salon bourgeois du XVIIIe siècle, de ces petits parvenus qui, parce qu’ils ont approché l’aristocratie de robe, ont pris chez eux ce réflexe physiologique de la bouche en cul-de-poule, et répètent à leur tour, tels des perroquets idiots, les mêmes mots entendus de leurs maîtres.
Nous en avons assez de ces curés nous délivrant leurs sermons et leurs prêches.
Nous sommes le Tiers-État. Et Noblesse et Clergé seraient donc bien avisés de baisser de plusieurs tons, avant que nous ne nous mettions en colère pour de bon !
Vincent Christophe LE ROUX