RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Disparition de Khashoggi : Ryad pointé du doigt et les « démocraties » en mutisme embarrassé

Malgré les mises en garde de ses proches, le journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi s’est rendu au consulat de son pays à Istanbul pour y effectuer des démarches administratives. Depuis, il n’a plus donné signe de vie et s’emble s’être littéralement volatilisé. Alertée de sa disparition, la police turque a ouvert une enquête qui bute sur la question de savoir si le journaliste est effectivement ressorti du consulat saoudien comme affirmé par le responsable de celui-ci ou si cela n’a pas été le cas ainsi que le pensent certaines sources qui avancent la probabilité de son assassinat à l’intérieur même du bâtiment consulaire.

Officiellement, les enquêteurs refusent de se prononcer sur ce qui serait advenu à l’opposant saoudien sans cacher qu’ils sont à l’évidence confrontés à un probable assassinat politique auquel les autorités saoudiennes ne seraient pas étrangères. D’ailleurs depuis la mystérieuse disparition de Jamal Khashoggi, Ryad est quasi unanimement présenté comme son probable commanditaire et le donneur d’ordre le sulfureux prince héritier et homme fort du royaume Mohamed Ben Salman. Celui-ci que les Occidentaux présentent comme engagé « courageusement » dans une opération de libéralisation visant à mettre fin à la perception d’une Arabie saoudite réfractaire à l’évolution des mœurs moyenâgeuses qui en font le pays le plus rétrograde de la planète, est non sans raison soupçonné d’être derrière l’affaire Khashoggi.

Depuis qu’il exerce le pouvoir, Mohamed Ben Salman démontre en effet à profusion que pour le garder et le consolider il recourt aux méthodes les plus extrêmes contre ceux qui le lui contestent ou sont susceptibles de se mettre en travers de son omnipotence. Ce qui est précisément le cas du journaliste disparu à Istanbul dont les écrits et les prises de position ont une audience certaine tant à l’intérieur du royaume wahhabite qu’internationalement. Si l’enquête ouverte en Turquie venait à faire la preuve que Khashoggi a été victime d’un assassinat politique et que les auteurs en sont les Saoudiens, il deviendrait problématique pour les « démocraties » occidentales de continuer à entretenir la fiction qu’avec Mohamed Ben Salman aux commandes, l’Arabie saoudite est en train d’en finir avec l’ère de l’arbitraire et de la violation sans retenue des droits de l’homme et de la liberté d’expression.

Leur gêne et l’embarras dans lesquels les ont mis les lourds soupçons qui pointent Ben Salman sont déjà perceptibles à travers le mutisme officiel qu’elles opposent aux assertions qui soutiennent la thèse de sa responsabilité dans la disparition et probablement l’assassinat du journaliste. Ces mêmes « démocraties » en sont probablement à espérer que les autorités turques qui ont elles aussi leurs raisons de ne pas voir les relations turco-saoudiennes (déjà sujettes à tension du fait de la rivalité régionale qui oppose Ankara à Ryad) s’envenimer à cause de conclusions d’enquête confirmatives de la main saoudienne derrière la disparition du journaliste, en viendraient à étouffer l’affaire par un subterfuge ou un autre. Les intérêts mercantiles qu’elles ont à entretenir la fiction d’une monarchie moyenâgeuse en train de s’ouvrir à la « modernité » grâce à la volonté de son jeune prince hériter valent à leurs yeux de réduire l’assassinat d’un journaliste opposant à la dimension d’une « fâcheuse » faute de parcours commise par lui.

URL de cet article 33914
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Autopsie des terrorismes - Les attentats du 11-septembre & l’ordre mondial
Noam CHOMSKY
Les États-Unis mènent ce qu’on appelle une « guerre de faible intensité ». C’est la doctrine officielle. Mais les définitions du conflit de faible intensité et celles du terrorisme sont presque semblables. Le terrorisme est l’utilisation de moyens coercitifs dirigés contre des populations civiles dans l’intention d’atteindre des visées politiques, religieuses ou autres. Le terrorisme n’est donc qu’une composante de l’action des États, c’est la doctrine officielle, et pas seulement celle des États-Unis. (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je suis pour la vérité, peu importe qui le dit.
Je suis pour la justice, peu importe en faveur ou au détriment de qui.

Malcolm X

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.