Il est difficile de quantifier le nombre de prisonniers politiques palestiniens. Ce qui est certain c’est qu’ils sont des milliers a être actuellement emprisonnés simplement parce qu’ils souhaitent faire valoir leur droit, simplement parce qu’ils ont choisi de résister face à un pays qui occupele s terres du futur Etat Palestinien alors que des accords avaient été prévus pour permettre la coexistence des deux pays, côte à côte.
Ahed Tamimi, qui a passé sept mois en prison pour avoir giflé un soldat israélien qui venait de tirer sur son cousin avec une balle en caoutchouc. Cette image allait faire le tour du monde, celle d’une jeune adolescente palestinienne, âgée de 17 ans, qui, par son geste courageux, montrait la volonté entière d’un peuple et d’une jeunesse déterminée.
Ahed Tamimi est devenue le symbole de cette jeunesse palestinienne qui souhaite poursuivre le combat. Elle est aussi, peut-être devenue, l’icône qui manquait au mouvement palestinien pour ranimer la flamme révolutionnaire. Face aux spoliations quotidiennes, face aux privations, face à l’absence de droits et aux massacres, le peuple palestinien a besoin d’icône.
Ahed Tamimi en est une, tout comme Salah Hamour ; ils deviennent, par leur stature, les portes-paroles de l’ensemble des opprimés Palestiniens.
Mais les médias, si prompts à critiquer certains pays, qui ne leur conviennent pas, ne trouvent, en revanche, rien à redire sur Israël, parfois qualifié de « seule démocratie du Proche-Orient ». Or, selon le site plateforme-palestine, au mois de mars 2018, on recensait 6 050 prisonniers politiques, dont 62 femmes. Sans compter tout ceux qui sont arrêtés sans nécessairement être emprisonnés par la suite et qui donc ne sont pas comptabilisés. Les peines de prisons touchent tout le monde, sans exception : homme, femme, enfant, militant, élu ou bien simple citoyen. Toujours selon le site plateforme-palestine, depuis 2 000 il y aurait eu près de 8 000 enfants palestiniens qui seraient passés par cette case prison.
Cette situation est, bien évidemment, connue de nos pouvoirs publics qui préfèrent ne pas fâcher leur allié. Pourquoi, à l’heure où le gouvernement d’extrême-droite israélien vient de faire voter une loi qui institue, de fait, l’apartheid en Israël, Emmanuel Macron, Edouard Philippe, et son gouvernement, ne font-ils rien et ne mettent-ils pas la pression sur l’Etat hébreu ? Pourquoi ce silence sur les centaines de Palestiniens qui ont été tués, ou blessés, pendant la grande marche du retour ?
Et cela d’autant plus lorsqu’on sait qu’à la moindre réponse – légitime – des groupes de résistances palestiniens, à la moindre roquette lancée depuis Gaza ou depuis les autres territoires palestiniens, tous, d’une même voix, se lèveront pour condamner cet acte de défense et puis pour justifier la réponse israélienne qui sera acclamée parce que « légitime ».
Nos propres parlementaires peuvent se faire interdire d’entrée sur le territoire israélien sans que le gouvernement français ne trouve quelque chose à redire. C’était le cas au mois de novembre dernier lorsque des élus de la France insoumise, du Parti communiste et des verts, souhaitant se rendre en Israël afin d’apporter leur soutien à Salah Hamouri, ont été priés de faire demi-tour.
Ce dernier est désormais libre. Mais des milliers d’autres attendent encore de retrouver leur liberté.