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Offensive sur Idleb : le signal fort émis par Ankara

Si les forces loyalistes syriennes temporisent à lancer l’offensive contre la province d’Idleb, le dernier fief dans le territoire syrien aux mains de groupes armés jihado-terroristes, ce n’est pas la menace agitée par les Etats-Unis et leurs alliés européens de représailles militaires contre elles qui en est la cause. Les autorités syriennes dont la détermination à ne pas reculer face à cette menace a été fermement réaffirmée par la voix du président Bachar El Assad lui-même n’ont pas encore donné leur feu vert à leurs troupes qui sont en ordre de bataille, et sont en attente de ce qu’il va ressortir des tractations que leurs alliés russes et iraniens mènent avec la Turquie dont l’attitude à l’égard de leur intention pour cette province d’Idleb qui lui est limitrophe pèsera incontestablement sur le cours de la confrontation militaire dont celle-ci va être le théâtre.

Ces tractations que Poutine, Rohani et Erdogan entendent finaliser au cours du sommet sur la Syrie qui va les réunir en fin de cette semaine en Iran ont déjà produit un résultat qui conforte la résolution de Damas à aller de l’avant pour mettre fin au dernier réduit conséquent en Syrie tenu par les groupes jihado-terroristes. En effet, Ankara qui a jusque-là déployé son aile protectrice sur l’ensemble de ces groupes retranchés dans la province en refusant d’en admettre la nature terroriste, a opéré un spectaculaire revirement en désignant le principal d’entre eux le Front El Nosra qui est la véritable cible de l’offensive syrienne projetée comme étant effectivement une organisation terroriste.

Ce revirement turc induit qu’Ankara ne va pas voler à son secours et ira même jusqu’à contribuer à son isolement en persuadant les groupes rebelles à Idleb qui sont sous son influence à quitter le « front de libération » qu’ils ont constitué avec lui à Idleb à son instigation. En contribuant à casser ce « front » sous couvert duquel El Nosra a cherché à faire croire qu’il a définitivement rompu avec la mouvance terroriste internationale, Ankara faciliterait à coup sûr une reprise de la province d’Idleb par les forces loyalistes syriennes qui ne générerait pas la catastrophe humanitaire qu’ont dit à juste titre craindre ses autorités.

Affaiblir El Nosra avant que la confrontation armée ne se produise dans la province en retournant contre lui les groupes rebelles auquel il a jusque-là imposé sa prépondérance mortifère semble être un point de convergence à partir duquel Poutine, Erdogan et Rohani auront facilité à convenir d’un accord sur la question de la province d’Idleb qui fera droit à la volonté du pouvoir syrien d’en finir avec « l’abcès » terroriste qu’elle est incontestablement sous le contrôle d’El Nosra et des milliers de mercenaires venus de partout s’enrôler sous sa bannière. La convergence de Moscou, d’Ankara et de Téhéran sur le cas du Front El Nosra dont tout le monde s’accorde sur le fait que c’est lui qui contrôle la plus grande partie territoriale de la province enlève aux puissances occidentales et à leurs médias mainstream l’argument par lequel ils justifient la campagne médiatique et les menace qu’ils lancent contre le pouvoir syrien : celui que l’offensive de l’armée syrienne viserait une rébellion armée « modérée » que Damas chercherait à anéantir pour ne pas avoir à accepter des négociations sur la solution politique qui mettrait fin au conflit syrien.

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Chroniques de GAZA 2001-2011
Christophe OBERLIN
L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige (…)
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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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