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Mali : les échecs d’Ibrahim Boubacar Keïta

Après des semaines de tergiversations, le gouvernement malien s’est résolu à fixer les dates de la présidentielle, dont le premier tour se tiendra le 29 juillet prochain. Un scrutin à hauts risques pour le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), lesté par un premier mandat décevant. Pour de nombreux Maliens, IBK n’a pas été à la hauteur des promesses faites lors de son élection en 2013, notamment en matière économique et sécuritaire.

Les observateurs doutaient de la réelle volonté du président malien d’organiser les élections présidentielles cette année, comme la Constitution du pays le prévoit. S’il a lancé quelques ballons d’essais pour tenter de repousser le scrutin, le chef d’état a finalement été contraint, par l’opposition et la société civile, de respecter le calendrier institutionnel.

Comment IBK, triomphalement élu en 2013 avec 77 ,61% des scrutins au second tour, a-t-il fait le vide autour de lui au point que l’on pronostique aujourd’hui sa défaite ? Trois facteurs principaux expliquent l’impopularité du président malien : les affaires de corruption qui polluent son image, son incapacité à relancer l’économie malienne, et sa passivité dans le dossier sécuritaire qui se traduit par un retour en force des islamistes.

Eclaboussé, quelques semaines après son accession au pouvoir par l’affaire Tomi, du nom de cet homme d’affaires corse qualifié par le journal Le Monde de « parrain des parrains » et aujourd’hui mis en examen par la justice française pour des faits de corruption où apparait le nom d’IBK, le mandat du chef d’état malien est émaillé d’accusations de corruption et de népotisme, impliquant notamment son fils, Karim Keita.

Ses soupçons récurrents de malversation ne sont toutefois pas au cœur de l’échec du mandat d’IBK. Les Maliens reprochent avant tout à leur président de n’avoir jamais démontré la capacité, ni même l’envie, d’unifier un pays rongé par le cancer du terrorisme islamiste, et de protéger des populations abandonnées par le pouvoir central de Bamako. C’est ce manque de poigne que les électeurs risquent de faire payer à IBK en juillet prochain.

Le Mali est un grand pays. Par sa superficie d’abord, mais aussi et surtout par son histoire. Le peuple malien est fier, digne. L’affront que représente l’occupation de fait de la majorité du territoire par des groupes armés affiliés à Al Qaïda est une injure qui passe d’autant moins auprès des Maliens qu’IBK semble se reposer exclusivement sur les forces françaises pour protéger ce qu’il reste d’intégrité nationale.

Le bilan d’IBK à la tête de l’état malien ne peut pas se faire sans garder en mémoire la promesse qu’il avait faite lors de son élection : « Un Mali uni ! ». Cinq ans plus tard, le pays est plus fragmenté et divisé que jamais. Le gouvernement a totalement perdu la main. Le drapeau malien ne flotte plus dans la majorité du territoire national. Dans le centre, zone officiellement sous contrôle gouvernemental, des groupuscules armés font la loi.

A cette gangrène terroriste, il faut ajouter le désarroi d’une large frange de la jeunesse malienne, à laquelle le gouvernement n’offre ni perspectives, ni espoirs. La situation économique du Mali stagne depuis 2013. IBK en porte largement la responsabilité, il devra en répondre devant les électeurs.

Comme le disait le Général De Gaulle au sujet du président Albert Lebrun : « Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. ». Une remarque acerbe qui s’applique hélas au Mali d’IBK. La dissolution de l’état malien est bien la plus inquiétante conséquence de la gouvernance fébrile d’IBK. Un état dont la faiblesse explique les principaux maux du Mali d’aujourd’hui.

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