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Plaidoyer pour une couverture journalistique plus équitable du conflit du Proche-Orient.

L’approche journalistique peut, en simplifiant, se résumer en 3 styles de couverture de ce conflit.

Le plus répandu est un parti pris, sans équivoque, pro-israélien voire pro-Sharon de l’information. Il concerne, entre autres médias, les journaux télévisés de nos 3 premières chaînes. Pujadas et Schoenberg sont réellement des modèles de désinformation, mais ils ne sont pas les seuls.

La logique de ces journalistes est qu’à priori, la terre de Palestine est israélienne, que nous devons être solidaires d’un état (Israël) de type occidental qui est en lutte avec une société (Palestinienne) qui ne partage pas nos valeurs, puisque arabe et majoritairement musulmane.

Cette vision met les Palestiniens en situation de peuple toléré sur la terre de Palestine, à condition qu’ils acceptent de se soumettre à l’ordre israélien, qu’ils ne résistent pas, qu’ils acceptent la colonisation et renoncent à toute affirmation de leur identité.

De ce type d’analyse découle la rhétorique bien connue du Palestinien terroriste et non pas résistant, puisqu’il n’a pas droit à revendiquer la terre sur laquelle il est né. Son équivalent donne une image du soldat israélien, tueur malgré lui, tel :

« Tsahal a fait une incursion…un obus de char est tombé (sous-entendu malencontreusement) sur un hôpital …9 morts côté palestinien ».

Ce que l’on peut traduire avec un minimum d’objectivité par :

« L’armée israélienne a opéré un coup de main, terrorisant (c’est le but) une population dans l’impossibilité de se défendre puisque sans armes ou presque, face à une machine de guerre parmi les plus modernes du monde, tuant délibérément 9 personnes, civiles pour la plupart, en tirant sur un hôpital (volontairement car ces actes de guerre visent également à détruire l’infrastructure de la société civile palestinienne) …. ».

Cette logique a connu son plus bel exemple lorsque les médias nous ont annoncé, il y a quelque temps :

« Après une accalmie de 6 semaines, les Palestiniens ont commis un attentat suicide… »

Salauds de Palestiniens, ils ne renonceront donc jamais à terroriser Israël, ils ne voudront jamais la paix ! … En oubliant de préciser que durant ces 6 semaines, 65 Palestiniens avaient étés tués par l’armée ou les colons…
Cela restera dans les annales du journalisme.

Ces journalistes partagent la vision des sionistes extrémistes tels Sharon, et tentent de nous la faire partager. Ils sont aidés en cela par un certain nombre d’intellectuels français tels BHL, Finkelkraut et autre Adler (j’en passe car ils sont, hélas, assez nombreux).

Notre attitude n’est pas d’essayer de les convaincre, nous n’y arriverons pas car il faudrait leur faire admettre qu’en Palestine il y a 2 peuples égaux en droits. Ce qu’ils refusent vu l’à priori précisé plus haut : Palestine = Israël.

Ces journalistes là , il faut les combattre comme s’il s’agissait d’ennemis politiques car ils ne sont pas naïfs ni manipulés et c’est bien un combat politique qu’ils mènent en profitant de leur fonction. Il ne faut pas dialoguer ni se compromettre avec eux et il faut les dénoncer sans relâche.

Une seconde approche journalistique fait sienne le principe : 2 peuples / 2 états, comme solution logique à ce conflit.
Ce style est communément défini comme étant un journalisme pro-Palestinien, ce qui est totalement inexact. C’est une analyse qui se garde des a prioris de types confessionnels, culturels voire raciaux et qui tente une approche tout simplement humaniste du conflit.
Il y a plusieurs journalistes de ce type dans nos grands médias. Je pense, entre autres, à Bernard Guetta sur France Inter, à Charles Enderlin sur A2, à Kamel Djeder sur RFI … tous désireux d’une paix plus ou moins équitable mais qui ont l’honnêteté professionnelle de prendre en compte le point de vue Palestinien.

Avec eux, on peut être très critique : par exemple lorsque Guetta nous présente les accords de Taba comme étant très favorables aux Palestiniens ; ce qui est faux. Ces journalistes sont quelquefois proches des thèses palestiniennes, le plus souvent, hélas, plutôt trop tolérants envers la politique israélienne (en fait, comme nos gouvernants)….mais on ne sent jamais chez eux la volonté idéologique de servir la cause de Sharon. Remarquons cependant qu’ils nous ont présenté, des années durant, les Travaillistes israéliens comme des gens par lesquels une paix équitable arriverait, par opposition à l’extrême droite et au Likoud. On voit maintenant ce qu’il en est ; Peres et Sharon n’ont pas des objectifs bien différents (poursuite de la colonisation avec à terme, Eretz Israël) ; Peres serait juste un peu moins brutal…

Avec ces journalistes, nous pouvons dialoguer ; à la fois sur la présentation factuelle du conflit, mais aussi sur le fond en leur proposant de prendre plus en considération les thèses de la mouvance « La Paix Maintenant » que celles des Travaillistes qui sont complètement discrédités par leur alliance avec Sharon.

La dernière approche journalistique est celle qui reprend la logique des termes de l’ex Charte de l’OLP qui préconisait un Etat unique, laïque et démocratique en Palestine ou juifs, musulmans, chrétiens (et athées) cohabiteraient… cette Charte a été systématiquement déformée et présentée comme ayant pour seul objectif la destruction de l’état d’Israël.

Ces journalistes là sont effectivement pro Palestiniens, mais l’analyse est vite faite car parmi nos grands médias, je n’en connais pas.

J-L G

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