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Retour sur la manipulation par Riss d’un texte de Plenel

Riss (Charlie Hebdo), cite ainsi Plenel (Médiapart) :« La « une » de Charlie Hebdo fait partie d’une campagne générale de guerre aux musulmans » (88 signes).
Il répète 4 fois cette phrase dans son éditorial.

Ce qu’a écrit Edwy Plenel : « La “une” de “Charlie Hebdo” fait partie d’une campagne plus générale que l’actuelle direction de Charlie Hebdo épouse. M. Valls et d’autres, parmi lesquels ceux qui suivent M. Valls, une gauche égarée, une gauche qui ne sait plus où elle est, alliée à une droite voire une extrême droite identitaire, trouvent n’importe quel prétexte, n’importe quelle calomnie, pour en revenir à leur obsession : la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l’islam et les musulmans. » (489 signes, soit 401 de plus).

Notons la différence : Plenel écrit que la direction de Charlie Hebdo suit Valls et une gauche égarée, une droite, voire une extrême droite (ça fait du monde) qui use de la « calomnie » pour en « revenir à leur obsession  » : « la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l’islam et les musulmans. »

L’édito de Riss cache, par troncature, que Plenel, met en accusation (à tort ou à raison, tel n’est pas le sujet ici pour l’instant), non pas seulement Charlie Hebdo qui serait LA cible, mais aussi tous les calomniateurs de gauche, de droite, d’extrême droite.

L’honnêteté requérait que Riss indique par les signes (…) ou […] qu’il ne citait pas intégralement la phrase de Plenel.

Or, en s’en dispensant 4 fois, Riss a failli aux obligations dictées par la «  Charte d’éthique professionnelle des journalistes  » et notamment à ce passage qui précise « qu’un journaliste digne de ce nom :
• Tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles  ».

Dans l’esprit de cette Charte, Riss n’est pas un « journaliste digne de ce nom » puisqu’il a bafoué la véracité et l’exactitude, qu’il a altéré un document, qu’il a manipulé ses lecteurs. On peut donc lui reprocher une dérive professionnelle d’autant plus grave qu’il s’y livre à 4 reprises dans le même éditorial.

Quant à la quasi-totalité des médias qui ont diffusé sans vérification le texte de Plenel amputé par Riss, les mêmes reproches peuvent leur être faits, ce qui promet beaucoup de travail au vertueux DECODEX du Monde.

Vladimir MARCIAC

PS. Je ne défends pas Plenel ici. Je défends la vérité et je démontre comment les médias cherchent les informations dans les médias et les diffusent sans les vérifier. C’est ce que Pierre Bourdieu appelait la circulation circulaire de l’information.

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Jean Ortiz a publié 90 articles sur le site Le Grand Soir. Son style impeccable, son cœur à fleur de clavier, son intelligence servant sa remarquable connaissance des dossiers qu’il traite, son humour, sa fougue, sa fidélité aux siens, c’est-à-dire aux guérilleros espagnols que le monde a laissé se faire écraser par un dictateur fasciste, le font apprécier par nos lecteurs (nos compteurs de lecture le disent). Il a en poche une carte du PCF qui rend imparfaitement compte de ce qu’est pour (…)
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