Il est, peut-être plus qu’ailleurs, très difficile d’avoir une position tranchée sur la situation au Proche-Orient, tant est grand l’imbroglio des acteurs.
En effet, Saddam Hussein refuse de se soumettre aux exigences de l’ONU, sans savoir si les inspecteurs ne seraient pas aussi un peu des agents de la CIA. Israël refuse aussi de lever le siège de l’autorité palestinienne voté par 14 voix pour et une abstention de taille puisque c’est celle de l’Oncle Sam qui, pour la première fois, n’apporte pas son soutien inconditionnel à l’état Hébreu. Cela fait d’ailleurs belle lurette que les gouvernements israéliens ne respectent pas les dites résolutions. Et quand par hasard Saddam en accepte une, Baby Bush s’empresse d’en faire voter une autre qui sera évidemment inacceptable.
Et pourquoi Israël et les Zétazunis pourraient-ils posséder des armes nucléaires, chimiques et bactériologiques et pas l’Irak ? La notion d’agressé et d’agresseur, même potentiel, est-elle si simple ?
Israël pratique le terrorisme d’état en dynamitant des maisons de parents de présumés terroristes et a l’obsession de liquider Arafat ; tout comme Saddam, en son temps, a bombardé des factions Kurdes au napalm tandis que l’Occident le soutenait dans sa guerre contre son voisin iranien en lui fournissant, notamment des germes de bactéries, ce qui ne l’empêchait pas de livrer aussi des armes à l’Iran.
Cadamne menait alors, pour le Grand Satan, une guerre féroce à Khomeini, que la France avait abrité des griffes du Shah de nombreuses années auparavant.
A cette époque, Saddam était le solide allié d’un vieil acteur de western série B, Donald Ricane, et en aucun cas un dictateur sanguinaire. C’était un valeureux soldat, ardent défenseur de la Liberté et de la Démocratie et pourfendeur de l’islamisme radical. Et si Baby Bush veut sa peau, c’est bien parce que Tonton Saddam refuse de rendre ce qu’on lui a donné. Pourtant, ma grand-mère qui m’a éduqué, je crois de manière excellente, me répétait sans cesse qu’il est de mauvais goût de donner d’une main pour reprendre de l’autre. En fait, le cow-boy sur le retour s’est fait piéger car il pensait pouvoir éliminer les islamistes dans la réalité, comme son idole John Wayne le faisait avec les Apaches dans ses films : 150 tués avec un fusil à 2 coups.
Et sans recharger, s’il vous plaît !
Charogne, lui, a l’obsession depuis les bombardements de Beyrouth d’éliminer Arafat, au grand bonheur du Hamas et du Hezbollah. Cela lui donnera aussi l’opportunité d’exercer une répression encore plus sanglante que ce qu’elle n’est aujourd’hui dans la mesure où ces mouvements radicaux prendront de l’importance et mèneront des actions de plus grande envergure après avoir récupéré les modérés du Fatah.
Et ce sont toujours les mêmes qui vont payer, c’est à dire les femmes et les enfants palestiniens.
Pendant la guerre du Golfe commanditée par Papa Bush, Saddam, coiffé d’un keffieh appelait le monde musulman au soulèvement, lui, l’incarnation du nationalisme arabe et superman d’un état laïc. Les Palestiniens servent de prétexte à Ariel, qui lave plus rouge que blanc, pour lutter contre le terrorisme international, puisque la plus petite voix qui s’insurge contre l’arbitraire, l’injustice et la répression ne peut émaner que d’un terroriste.
CQFD. Donc : « FEU ! »
Résultat : Israël - Irak match nul : 000-000
Terrain : gluant car inondé de pétrole par le roi Fadh en personne.
Eclairage : partiel, assuré par CNN et Vivendi-Universal.
Possession du ballon : Israël 99% - Irak 1 % chronométré gracieusement par Oméga.
Hors-jeu : Saddam 286 - Sharon 1
Juges de lignes : -Jean Edern-Hallier, intellectuel auto-proclamé qui miraculeusement pouvait voir les deux lignes en même temps, remplacé en seconde mi-temps par Bernard Henri-Levy qui ne voit jamais rien, même assisté d’André Gluksmann et de Bernard Kouchner.
-Tony Blair qui malheureusement, manque de nez.
Quatrième arbitre : Coffee Annan qui est toujours noir.
Arbitre central : Johnny Walker Bouche dit Baby Bush qui n’a rien compris à l’esprit de la rencontre et il y a fort à parier que ce soit irrémédiable puisqu’il ne connaît qu’une frontière, celle de l’illétrisme.
Etaient présents dans la Loge d’Honneur pour applaudir les moindres faits et gestes des acteurs israéliens et des arbitres : Les représentants de l’Arabie Saoudite, du Koweit, des Émirats Arabes Unis, de l’Egypte, de l’Iran, de la Syrie, du Liban, de la Jordanie et de la Turquie.
Prochain match du Groupe de la Mort à Jérusalem :
Israël - Palestine
Résultat prévisible : 12 morts, 1 israélien, 11 palestiniens.
La CIA, assistée des aigles du FBI, nous informe en dernière minute que la Palestine peut compter sur un nombre de remplaçants sans cesse renouvelable.
La vraie question ne serait-elle pas de savoir si l’on peut être démocrate avec ceux qui ne le sont pas ?
Por qué en las épocas oscuras
se escribe con tinta invisible ?
[1]
Pablo Neruda