Attention, selon un procédé de communication bien connu, les polémiques entre un médiocre et une personne de qualité valorisent le médiocre.
BHL s’est illustré très tôt dans ce genre d’exercice (1979) quand le grand historien de l’antiquité Pierre Vidal-Naquet l’avait pris la main dans le sac de l’imposture intellectuelle du "Testament des dieux" ouvrage insignifiant, truffé d’erreurs et d’inexactitudes,en appui à des affirmations péremptoires, et pourtant encensé par la critique médiatique.
Cornélius Castoriadis qui avait déjà pointé avec d’autres grands philosophes la stérilité conceptuelle de la pensée BHlienne, en faisait un symptôme de ce vers quoi nous allions et qui se trouve désormais avéré, avec le vide sidéral de la "Philosophie Politique" de nos 3 derniers Présidents :
« Ce qui importe n’est pas, évidemment, le cas de la personne, mais la question générale que Vidal-Naquet posait à la fin de sa lettre et que je reformulerai ainsi : sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un « auteur » peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la « critique » le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ?
Question qui n’est qu’un aspect d’une autre, beaucoup plus vaste : la décomposition et la crise de la société et de la culture contemporaines. Et, bien entendu aussi, de la crise de la démocratie. Car la démocratie n’est possible que là où il y a un ethos démocratique : responsabilité, pudeur, franchise (parrésia), contrôle réciproque et conscience aiguë de ce que les enjeux publics sont aussi nos enjeux personnels à chacun. Et, sans un tel ethos, il ne peut pas y avoir non plus de « République des Lettres » mais seulement des pseudo-vérités administrées par l’État, par le clergé (monothéiste ou non), par les médias. »
http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49