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Souvenir de Chuck Berry

Milieu des années soixante. Une ville du nord de la France. Un concert de Chuck Berry. Avec deux copains, on s’y rue. Ce type est une merveille. Fabuleux guitariste dont l’instrument sonne de manière unique, présence sur scène inouïe, un sens du rythme parfait, des textes décalés.

Á la fin du concert, avec mes deux copains, on parvient à se glisser dans les coulisses. On dit à son entourage qu’on a passé une soirée formidable et qu’on aimerait bien emmener Chuck boire un dernier verre en ville. Tous les trois, nous avons un point commun qui plait à l’entourage : pour des Français, on parle plutôt bien l’anglais. Ils nous emmènent dans la loge de celui que John Lennon considère comme le père du rock et ils disent à leur patron qu’il y a trois « Frenchies » dont l’anglais est « incredible » et qui aimeraient bien boire un coup avec lui. Il nous regarde d’un air amusé (je n’ai jamais oublié le scintillement de son regard) et propose qu’on se retrouve tous dans sa chambre d’hôtel.

Sitôt dit, presque sitôt fait. Il nous rejoint vers une heure trente, et on va discuter jusqu’à cinq heures bien sonnées avec cette étoile d’une grande gentillesse et d’une simplicité déroutante.

De quoi a-t-on parlé ? De tout, mais je ne m’en souviens plus vraiment. De Martin Luther King (encore vivant), des Beatles, de ses chansons, de sa manière de se propulser sur scène sur une jambe. Si on avait pris des notes, ça aurait cassé l’ambiance.

Je suis très triste.

Ma chanson préférée :

It was a teenage wedding, and the old folks wished them well

You could see that Pierre did truly love the mademoiselle

And now the young monsieur and madame have rung the chapel bell,

C’est la vie, say the old folks, it goes to show you never can tell

They furnished off an apartment with a two room Roebuck sale

The coolerator was crammed with TV dinners and ginger ale,

But when Pierre found work, the little money comin’ worked out well

C’est la vie, say the old folks, it goes to show you never can tell

They had a hi-fi phono, boy, did they let it blast

Seven hundred little records, all rock, rhythm and jazz

But when the sun went down, the rapid tempo of the music fell

C’est la vie, say the old folks, it goes to show you never can tell

They bought a souped-up jitney, ’twas a cherry red ’53,

They drove it down New Orleans to celebrate their anniversary

It was there that Pierre was married to the lovely mademoiselle

C’est la vie, say the old folks, it goes to show you never can tell

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Ceux qui n’ont pas le courage de lutter devraient au moins avoir la décence de se taire.

José Marti

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