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Cela devait arriver : enivré par son succès, Le Grand Soir lance un hebdomadaire avec des conditions d’abonnement hallucinantes.

Enfin, on peut s’enrichir en s’abonnant au Grand Soir

Pour un abonnement à l’hebdo Le Grand Soir, recevez chez vous :
-  Un smartphone écran XL panoramique 6 pouces (15,24 cm) dans son étui rigide de protection, haut- parleurs stéréo, appareil photo 5 millions de pixel (valeur 119 euros).
-  Un sac à dos en cuir d’agneau, souple et imperméable, doté de nombreuses poches, d’un filet porte-bouteille, de bretelles réglables, idéal pour ballades (valeur 35 euros).

Vous venez d’économiser 154 euros.

Mais ce n’est pas tout :

L’abonnement d’une valeur de 200 euros vous est proposé, à VOUS, à 129 euros.
Le total de nos cadeaux est de 225 euros.

Mais ce n’est encore pas tout. Le Grand Soir ajoute :

- Une lampe LED télescopique aimanté mesurant de 17 cm (fermée) à 46 cm, très pratique pour un éclairage de précision dans les endroits inaccessibles,
- Une parure de 3 stylos : bille, roller, mine.

Le plus formidable est ici :

Le prix en kiosque du Grand Soir est de 3,95 euros le N°, soit 205,2 euros pour 52 N° annuels. Par abonnement classique, il en coûte (voir plus haut) 200 euros, soit 3,846 euros seulement par N°, mais pour VOUS, 129 euros, soit 2,48 euros.

Pas d’embrouille, pas d’entourloupe : vous allez être prélevés de 129 euros pendant l’année fastueuse où vous recevrez non seulement 52 N° du Grand Soir, mais aussi 154 euros de cadeaux (plus la lampe LED, plus la parure de stylos, non comptabilisées).

Si vous avez bien suivi, en vous abonnant, vous recevez 52 N° du
Grand Soir, plus 25 euros (154 euros de cadeaux moins 129 euros d’abonnement = 25 euros).

Extraordinaire : en vous abonnant, vous ne payez pas le journal, mais le journal vous paie (0,48 euro par N°) !

Au bout d’un an, vous pouvez résilier votre abonnement.

Vérification faite, ce n’est pas LGS qui propose ça, mais l’Obs.

Ils vendent à perte ? A première vue, on dirait bien. Or, c’est interdit.

Ici intervient l’astuce commerciale qui pourrait les faire échapper à des sanctions : plus ils ont d’abonnés, plus la publicité vaut cher dans leurs pages. Bref, ce n’est pas le lecteur qui paie le journal, c’est le consommateur qui n’achèterait certes pas un machin où sévit Ursula Gauthier (http://www.legrandsoir.info/pourquoi-ursula-gauthier-de-l-obs-a-du-qui...).

Autrement dit, l’Obs n’est pas vendu à perte puisque chaque exemplaire lui rapporte plus que ce qu’il lui coûte. Et c’est vous qui le faites vivre et prospérer par la pub, même si vous vous informez en lisant de préférence LGS. Gratuitement.

Vladimir Marciac

EN COMPLEMENT :

Une autre histoire (jubilatoire) de chiffres, mais à la télé, sur France 2, émission, « On n’est pas couché » du 10 septembre 2016.
Quand Vanessa Burggraf (terrorisée par l’ampleur de la dette de notre pays et outrée des réticences de Jean-Luc Mélenchon à lui en avouer le montant) veut briller par sa science, elle en donne elle-même le montant : « 2000 100.000 milliards d’euros » (sic) : https://www.youtube.com/watch?v=zVzio-AB4JE

Deux remarques :

1) Si son adversaire politique qu’elle voulait déstabiliser avait commis pareille bourde, l’ensemble des médias en feraient des gorges chaudes. Là, les médias sont indulgents avec Vanessa Burggraf. Le clan !

2) La pauvrette, assise sur la certitude qu’elle allait se payer l’adversaire, n’a pas vu venir le coup. Or, la répugnance de Jean-Luc Mélenchon à fournir des chiffres, sa maladresse pour tenter de répondre à côté, auraient dû lui paraître suspectes. En effet, contrairement à Marine Le Pen, on a souvent pu le voir à l’aise dans le domaine de l’économie et il est adroit débatteur. Ne voyant pas s’ouvrir le piège, Vanessa Burggraff insista. Elle tenait sa proie, elle effaçait d’emblée Natacha Polony et Léa Salamé.

Hélas pour elle), Jean-Luc Mélenchon ayant visionné des grands débats et le feuilleton « Baron noir », rejoua à Vanessa Burggraf la scène où un débatteur (triomphant) démontre que son adversaire est incapable de donner un chiffre. Mais, plus tard, à leur convenance, le poisson ayant été ferré, François Mitterrand face à Giscard d’Estaing (1), Niels Arestrup (dans le feuilleton) et Jean-Luc Mélenchon (chez Ruquier) ont sorti tous les chiffres voulus et plus encore.

Jean-Luc Mélenchon s’en est expliqué ainsi sur son blog : « Le sketch de madame Burggraf « des chiffres ! des chiffres ! » (version moderne de « Ma cassette ! Ma cassette ! » dans L’Avare de Molière) a déjà été joué deux fois dans le passé.

Une fois dans un duo Mitterrand/Giscard et l’autre dans « Baron noir », la fameuse série télévisée. Mais madame Burggraf ignorait ce grand classique politique. Je lui ai donc appliqué la même riposte que celle connue de tous : la laisser s’enferrer, glapir, s’énerver jusqu’à l’incohérence (« les chiffres c’est important : deux mille cent mille milliards de dette ») avant de donner la réplique qui effondre l’attaque.

La technique demande du sang froid car l’adversaire jubile de vous voir sortir d’autres thèmes pour « ne pas répondre ». Il paraît vaniteux et sûr de lui. Puis il s’effondre. J’espère que vous avez aimé. Ça m’a bien amusé. Je croyais qu’elle se rendrait compte avant la fin de la figure de style. Mais non. Les libéraux sont des gens aveuglés de certitudes idéologiques et de mépris pour l’intelligence des autres ».

(1) Mitterrand faisant mine de ne pas connaître la valeur du Mark : https://www.youtube.com/watch?v=zt3Ryi_bH3k

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