La Grèce doit sortir de l’euro et ci-dessous il y a neuf bonnes raisons qui le démontrent. C’est ce que soutient le Britannique quotidien « Telegraph » dans la mesure où la Grèce flirte avec l’incertitude politique et se trouve dans le chemin des élections.
1. Développement : L’économie grecque s’est rétrécie de 27% depuis 2007. La crise grecque était la pire dans toute l’eurozone et peut se comparer seulement avec la grande crise de 1929 aux Etats Unis. Même si la Grèce a réussi cette année à montrer de signes de croissance, pour la première fois depuis huit ans, le PIB grec est affaibli de 25% en comparaison avec celui de 2008. Cela signifie que même avec un rythme de 2% par an la Grèce aura besoin encore 13 ans pour arriver au niveau où elle se trouvait avant la crise.
2. Dette : Le fait que la Grèce a une croissance faible signifie que le ratio Dette/PIB est aujourd’hui plus élevé depuis le début de la crise de 2009. A 177% du PIB, la dette grecque est la plus élevée de l’eurozone, ce qui a poussé la Grèce d’entrer dans un programme sévère d’austérité. L’expansion de la dette amplifie les « voix » qui prônent l’effacement de la dette par la commission.
3. La différence entre Nord/Sud en Eurozone : Depuis le début de la crise, un des problèmes de l’Union Monétaire était le fait que pour que les pays du Sud diminuent leur poucentages de dette, les pays du Bord devraient les aider, même en cas de déficit budgétaire. Mais selon Standard & Poor’s le fossé entre Nord et Sud augmente au lieu de diminuer. L’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal ont un total de dette de 1850 Milliards, mille de plus qu’ily a dix ans (875 Milliards). Inversement, l’Allemagne, la Hollande et la Belgique présentent fin 2014 un excédent de 2360 Milliards et avaient 343 Milliards dix ans auparavant.
4. Le commerce : Les exportations est une des branches qui pourrait aider la Grèce mais cela n’est pas encore fait. De plus le fait que la Grèce partage sa monnaie ne lui permet pas de le dévaluer pour devenir plus compétitive, au contraire, elle a eu besoin de procéder à un dévaluation intérieure en diminuant le coût du travail, c’est-à-dire les salaires. Mais cela aussi n’a pas réussi. AU contraire, l’amélioration de sa balance de paiement a été réalisée par le biais de la baisse de ses importations.
5. Suppression de postes de travail : Le chômage grec est au niveau de 27% de la population active, un pourcentage qui peut être attribué surtout à la diminution du secteur public, un million d’emplois, et au contexte général des licenciements.
6. Chômage de longue durée : Les ¾ du 27% des chômeurs sont des chômeurs de longue durée.
7. L’émigration : Pour affronter ce grand pourcentage du chômage, les Grecs ont recours à l’immigration vers d’autres pays, européens ou non. Environ 100 000 Grecs ont émigré en Allemagne, la Grande Bretagne et dans les pays du golfe.
8. Le climat entrepreneurial : Les changements législatifs, les coûts élevés d’énergie, les taxes insoutenables sont quelques-uns des facteurs qui pèsent sur l’entreprenariat grec, au point que la Grèce se trouve bien derrière à des pays comme la Hongrie ou la FYROM. En ce moment la Grèce occupa la 52e place au niveau mondial, dans un classement de 189 pays.
9. La politique d’austérité : Ce point est celui qui fait le plus peur à Bruxelles, dans la mesure où Syriza s’est engagé de renverser les politiques du mémorandum, ce qui a créé l’incertitude pour un éventuel Grexit. Le pari de Syriza est que les Européens lutteront pour garder l’Eurozone unie, et donc ils aideront la Grèce.
Nos commentaires :
Toutes les données ci-dessus sont vraies, et même certaines sous-estimées lorsqu’on utilise les sources officielles ou de l’Eurostat. Il est vrai aussi que le pari de Syriza est de miser sur l’aide européenne. Dans un contexte ou le Brexit, qui ne verra pas le jour très probablement, occupe la Une des medias britanniques, on doit prendre les propos du journal avec prudence.
La question de sortir de l’euro n’est na nouvelle et elle a toujours sa pertinence dans la mesure où confier sa monnaie à une Union Monétaire, cela est d’une importance de taille.
On sait que l’Europe, ET ne veut pas ET ne peut pas aider, cela rend ridicule l’acharnement du gouvernement à imposer une austérité sans contrepartie. L’Europe est construite sur des ruines anciennes et la Grèce n’est qu’un détail dans l’histoire européenne.
Mais si on se met à la place des Grecs, on prendra l’autre mesure de l’Europe. Que cela plaise ou pas, nous devons regarder les choses en face. Le traitement plus que vicieux auquel la Grèce a droit, dévoile la vraie nature de l’ « Union Européenne ». S’il y a une raison pour laquelle la Grèce doit sortir de l’euro, et de l’Union européenne, est bien celle-ci. Ceci d’ailleurs doit être vrai pour chaque pays, pour chaque peuple qui a donné une chance à l’Europe en se privant de son « mot à dire » au nom de l’enrichissement de quelques sociétés et de quelques individus.
La réponse à la crise de 2008 (voir courbe ci-contre, source Natixis) a permis à l’économie américaine de répartir (courbe en rouge) aux
dépens de l’économie européenne très dépendante (courbe en bleu) qui a plongé dans sa propre crise (2009). Les politiques de crise ainsi déclinées, et le Traité de Lisbonne, ont permis à certains pays, dont la France, de tirer la couverture de leurs côté, laissant les autres démunis et surtout privés de pouvoir de décision. C’est ce regain de néo-colonialisme qui détruit l’Europe et l’Union Européenne. Oui, s’il y a une raison pour laquelle la Grèce doit sortir de l’euro et de l’Union européenne, est bien celle-ci. A quoi bon être unis dans la méfiance et sur de bases si détestables ? La réponse à la question appartient aussi aux autres peuples européens, ceux qui se taisent. Comment la dette a été créée, qui la possède, qui détourne à sa faveur les règles communes du fonctionnement commun ? L’Europe n’est pas en paix et encore moin en solidarité et c’est ce que paient les Grecs aujourd’hui, qui n’est pas le fruit du fatalisme économique mais le résultat d’une orientation de l’Europe bien plus politique qu’on pourrait le penser. Mais cela ne sera jamais dit dans les pays du Nord, et encore moins dans le Telegraph.
Anastase Adonis, samedi 2 janvier 2016.