Article de Panayotis Morakis 1 juillet Brigada.gr
He ! Toi, tu as peur ?
Je pense qu’aucun homme sensé n’a pu recevoir l’annonce du référendum sans étonnement ni peur. C’était et c’est un ressenti tout à fait logique parce que le NON au référendum signifiera de la manière la plus claire que nous n’acceptons pas le cadre du mémorandum imposé ces dernières années. Sortir du cadre cependant demande de l’audace, car aussi préparé que l’on soit, on se trouve dans des eaux inconnues.
Disons que nous sommes des esclaves enchaînés dans la cale d’un navire négrier qui navigue vers un port où nous serons vendus. Quelques uns ont réussi à se libérer, nous détachons les autres et planifions de prendre le navire. Alors certains disent qu’il serait mieux que nous restions enchaînés car nous ne savons pas naviguer. Il faut de l’audace et de la décision pour monter sur le pont, l’autre solution, c’est les chaînes, il n’y a pas de troisième choix.
Les élections du 25 janvier ont donné le premier message, que le peuple ne supporte plus l’austérité. Alors, à nouveau le système a tenté de nous effrayer, sans réussir. Ensuite il a entrepris de circonvenir SYRIZA en utilisant l’arme de l’asphyxie économique tout en négociant des propositions soi disant favorables de développement viable. Il n’a pas non plus réussi. Le résultat est le référendum. Alors il essaye avec une rage sans précédent et des attaques économiques de traumatiser le peuple, de renverser à tout prix le gouvernement et de donner un signal décisif à tout autre peuple de l’Europe qui se préparerait à renverser les gouvernements mémorandaires d’austérité.
Dimanche, donc, nous avons à choisir entre le OUI que nous vivons déjà depuis 5 ans de mémorandum assorti de châtiment exemplaire, condamnant en même temps à la pauvreté les peuples du reste de l’Europe ou un courageux NON qui nous conduit dans des eaux inconnues, mais la tête haute avec comme principale boussole les valeurs de la gauche qui a montré encore et encore que l’intérêt du plus grand nombre, des travailleurs, des chômeurs, de la jeunesse ... n’est pas négociable et avec cela nous continuerons à avancer, quoi qu’il arrive.
J’ai du lire quelque part que celui qui va à la bataille sans peur est un insensé. Celui qui va à la bataille en ayant peur (car il sait le risque) est un héros. C’est le vrai courage.
Ces jours-ci, dans les rues, je vois beaucoup de héros.