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Secret d’État

Le film Secret d’État sorti en 2014 est un film à voir absolument : premièrement car il montre le machiavélisme diabolique de la CIA prête à tout pour combattre la peste rouge qu’est le communisme. Deuxièmement pour rappeler à ceux qui dénigrent systématiquement les complots qu’il faudrait être naïf pour croire que les tenants du pouvoir n’usent et n’abusent de stratégie pour le garder, quels que soient les moyens.

Un journaliste publie après une longue enquête une série d’articles fracassants. Il dénonce un authentique scandale : la compromission entre La CIA et des trafiquants de drogue. Cette publication fait la Une des journaux, puis il est accusé par les grands médias d’avoir pris des libertés avec la vérité. La direction de son journal qui l’avait soutenu au début avec enthousiasme le lâche ensuite. Contraint à la démission par sa direction, il sombre. Pourtant on le sait aujourd’hui, il n’avait rien inventé. Tel est le résumé du film basé sur faits réels.

Le journaliste qui redonne des lettres de noblesse à son métier s’appelle Gary Webb. Cette affaire jette une lumière crue sur la plus grande « démocratie » du monde. Pourquoi les révélations du journaliste n’ont-t-il pas provoqué un séisme dans son propre pays alors qu’il avançait des preuves accablantes sur des faits accablants. Il a notamment mis au jour le fait que les activités criminelles de la CIA étaient directement liées à l’épidémie de drogue qui avait submergé la côte ouest dans les années 1980, touchant essentiellement la population afro-américaine. On peut difficilement s’étonner qu’au même moment en 1998 les médias aient préféré parler d’une affaire anecdotique : l’affaire Monika Lewinsky et les frasques du président, à moins que ce ne fût qu’un rideau de fumée pour justement éviter un scandale nettement plus explosif.

Mais quel fut l’engrenage qui a mené les Etats-Unis a collaborer avec les narcotrafiquants sud-américains ? Une collaboration qui avait pour ambition de financer les contras (contre-révolutionnaires nicaraguayen) pour essayer de déposer Daniel Ortega, le président démocratiquement élu de ce pays, car il avait basculé dans le camp soviétique. Le Congrès étasunien (opposé à Reagan) avait interdit à la CIA de fournir un quelconque appui aux contras. Mais Reagan, obsédé par la montée en puissance des forces révolutionnaires, décida de passer outre. La CIA passa donc un pacte avec les narcotrafiquants : « Si vous aidez les contras, on fermera les yeux sur vos activités aux États-Unis. » Ainsi fut organisée une noria d’avions dont les soutes ne furent jamais vides. Les avions débarquaient aux États-Unis avec un chargement de drogue et ensuite repartaient vers le Nicaragua avec des armes. Effectivement, aucun contrôle douanier ne fut jamais effectué.

Ce qui a mis sur la bonne piste Gary Webb c’est la soudaine explosion sur la côte ouest des États-Unis du crack (dérivée de la cocaïne qui rend rapidement accroc). En se propageant dans la communauté noire, le gouvernement faisait d’une pierre deux coups : non seulement il permettait de financer la guérilla contre révolutionnaire mais, en plus, il anesthésiait une frange pauvre de la population susceptible de se rebeller.

Gary Webb paya très cher le fait d’avoir eu raison trop tôt : perte de son travail, divorce puis un suicide à la Stavisky, de deux balles dans la tête.

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Autopsie des terrorismes - Les attentats du 11-septembre & l’ordre mondial
Noam CHOMSKY
Les États-Unis mènent ce qu’on appelle une « guerre de faible intensité ». C’est la doctrine officielle. Mais les définitions du conflit de faible intensité et celles du terrorisme sont presque semblables. Le terrorisme est l’utilisation de moyens coercitifs dirigés contre des populations civiles dans l’intention d’atteindre des visées politiques, religieuses ou autres. Le terrorisme n’est donc qu’une composante de l’action des États, c’est la doctrine officielle, et pas seulement celle des (…)
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Une fois que vous avez vu certaines choses, vous ne pouvez pas les -voir. Et ne rien voir est autant un acte politique que de voir quelque chose.

Arundhati Roy

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