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J’aurais bien vu Martha Desrumaux au Panthéon

Quand j’étais enfant à Hénin-Liétard et que l’on parlait de déportés politiques, le nom de Martha Desrumaux revenait systématiquement.

Martha naît en 1897 à Comines, une petite ville proche de Lille. Elle commence à travailler à neuf ans comme femme de ménage puis comme ouvrière dans le textile. Elle adhère à la CGT à treize ans, puis, deux ans plus tard, aux Jeunesses socialistes. En 1921, elle rejoint le Parti communiste. En 1917, elle prend la tête d’un mouvement de grève dans le textile. En 1925, elle dénonce la guerre coloniale au Maroc. En 1927, elle est la première femme élue au Comité Central du PCF.

En 1936, elle est une figure de proue du Front populaire dans le Nord. Elle est la seule femme présente lors de la signature des accords Matignon. Elle organise la solidarité avec les forces républicaines espagnoles. Elle joue son propre rôle dans le film de Jean Renoir La vie est à nous.

En août 1940, dans le nord de la France sous administration directe de l’armée allemande, elle organise la grande grève patriotique de mai-juin 1941. 100 000 mineurs débrayent, refusant de fournir du charbon pour l’occupant. Dénoncée par le préfet, Martha est arrêtée par la gestapo. Elle est mise au secret à la prison de Loos et déportée à Ravensbrück. Elle y organise l’entre-aide et la solidarité avec Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Marie-Claude Vaillant-Couturier. Libérée par l’Armée rouge, elle est rapatriée par la Croix-Rouge en 1945 mais revient malade du typhus. Elle réintègre les organes dirigeants de la CGT.

En 1944, elle est élue au conseil municipal de Lille. L’année suivante, elle est élue député communiste du Nord.

La maladie l’oblige à ralentir ses activités. Elle continue cependant son action auprès de la Fédération nationale des Déportés, proche du Parti communiste.

Elle meurt le 30 novembre 1982, le même jour que son mari, ouvrier métallurgiste et syndicaliste.

Trop communiste pour entrer au Panthéon ? Comme Marie-Claude Vaillant-Couturier ?

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On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent.

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