Militant UMP, conseiller municipal de Toulouse, adjoint au maire, conseiller régional, membre du Conseil d’Administration de Tisséo (entreprise de transport toulousaine), vice-président de Toulouse métropole finances, président du groupe métropole d’avenir, il dirige un cabinet d’avocats, spécialisé dans le droit public et l’adoption. Son cabinet est agréé par le Ministère de l’Intérieur (Direction Générale des Collectivités Locales) pour la formation des élus.
Sacha Briand a pour tâche de débusquer les dépenses superflues (celles qui concernent surtout les associations, les pauvres et les travailleurs).
Et il fonce dans Toulouse l’Espagnole comme un taureau sur la muletta.
Par un courrier du 16 février 2015, il met en demeure le syndicat CGT de la Haute-Garonne, d’évacuer la Bourse du travail, dès le 30 juin, sauf s’il acquitte un loyer correspondant à la valeur locative du bien.
Propriété de la mairie, la Bourse du travail (1518 m2) étant située au centre ville, face à la basilique Saint Sernin, le loyer demandé ne saurait être acquitté par personne d’autre qu’une banque !
Le jeune loup UMP le sait et c’est donc bien d’une expulsion qu’il s’agit.
Le bâtiment, classé monument historique, style art déco, a été inauguré le 12 juillet 1892 par Jean Jaurès, alors conseiller municipal toulousain. Depuis, la CGT ne l’a pas quitté, même pas sous Vichy alors que le syndicat était interdit.
Par cette lettre comminatoire, ce sont dix Unions locales CGT, plus de 700 syndicats, 15 000 syndiqués qui sont visés. La Bourse du Travail appartient aux salariés, elle est d’utilité publique, il y passe 4 000 personnes tous les ans, disent les militants.
Pour Cédric Caubère, secrétaire général de l’union départementale des syndicats CGT de Haute-Garonne, la mairie souhaite « chasser les salariés du centre. Nous vivons grâce aux cotisations des salariés. Comment pourrions-nous payer un tel loyer ? ».
Pour lui, ce sont « des méthodes dignes des villes dirigées par le Front national ».
Sauf que, ici, c’est l’UMP qui le fait. Rappelons-nous : le FN, jouant petit bras, avait seulement osé expulser à Hénin-Beaumont la Ligue des Droits de l’Homme d’un très modeste local. Ce qui avait provoqué un tollé national.
« C’est une provocation, mais la CGT ne quittera pas ce lieu historique ! » s’est insurgé Jean-François Tortajada, membre du bureau départemental du syndicat devant plusieurs centaines de militants réunis mardi soir à la Bourse du Travail dans la salle Jean Jaurès, archi-comble (des militants ont dû rester dehors, sur la place) pour préparer une riposte.
La riposte risque d’être spectaculaire.
Attendons-nous à voir Toulouse surgir dans une brûlante actualité.
A suivre, donc.
Vladimir Marciac
PS. Cette décision vise également tous les syndicats qui occupent des locaux municipaux à Toulouse.