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L’Europe et la Grèce

Je demande pardon aux amoureux du poète, mais pour tenter de rendre hommage à nos cousins je n'ai pas trouvé mieux. M. D.

L’Europe un jour dit à la Grèce :
Vous avez bien sujet d’accuser la facture ;
Un malheureux pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre euro qui vous abaisse
Ride la face du socialo,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Capital pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l’abri du pillage
Dont je couve le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La facture envers vous me semble bien rudesse.
Votre compassion, lui répondit la Grèce,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que la Crise eût porté jusque-là dans ses flancs.
L’UE tient bon ; la Grèce plie.
La Crise redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’elle déracine
Celle de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts.

URL de cet article 28080
   
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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