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La crise économique de l’impérialisme d’après la théorie marxiste (2e partie de trois)

La semaine dernière, nous avons publié la première partie de ce triptyque présentant l’analyse marxiste de la crise économique de l’impérialisme en déclin. Après avoir présenté les concepts de capitalisme et d’impérialisme voyons maintenant six lois qui définissent les caractéristiques du capitalisme monopoliste d’État d’après la théorie marxiste d’économie politique.

La semaine dernière, nous avons publié la première partie de ce triptyque présentant l’analyse marxiste de la crise économique de l’impérialisme en déclin. Après avoir présenté les concepts de capitalisme et d’impérialisme voyons maintenant six lois qui définissent les caractéristiques du capitalisme monopoliste d’État d’après la théorie marxiste d’économie politique. Voir la première section ici :
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-de-limperialisme-dapres-la-theorie-marxiste/

La loi de la valeur c’est travail + surtravail

Une première équation de toute comptabilité nationale et de l’ensemble du système capitaliste mondiale dévoilée par la théorie d’économie politique marxiste va comme suit : la loi de la valeur stipule qu’une journée de travail ouvrier produit une valeur (V) décomposable en trois éléments constituants : 1) le salaire nécessaire ou capital variable (Cv) remis à l’ouvrier pour sa subsistance et sa reproduction élargie (famille). 2) le remboursement – ou l’intégration des moyens de production à la nouvelle marchandise. C’est le capital constant (Cc) composé du capital fixe (machineries et bâtiments) et du capital circulant (énergie, matières premières, transport). 3) Le surtravail équivalent de la plus-value (pv), exproprié par le capitaliste propriétaire privé (ou étatique) des moyens de production. On estime que cette plus-value ouvrière se situe en moyenne entre 25 % et 35 % de la valeur moyenne finale d’une marchandise commerciale.

V = Cv + Cc + pv

Une seconde équation produite par la théorie marxiste d’économie politique décrit comment se fait la péréquation de la plus-value, la partie de la journée de travail expropriée qui n’est jamais donnée à l’ouvrier. Cette plus-value constitue la raison d’être – le moteur – de l’économie capitaliste. Elle se divise en : 1) dividende industriel (profit sur actions et obligations) et en bénéfice thésaurisé par l’entreprise en vue de ses prochains investissements (D = 33 % de la pv totale). 2) la rente foncière (R = environ 5 %). 3) le profit commercial (Pc) destiné à rétribuer la mise en marché (marketing) qui valorise parfois la marchandise (20 %). 4) le bénéfice financier (Bf) – bancaire, usuraire – destiné à rétribuer la gestion du capital et le prêt sur investissement (l’intérêt). Cet argent est l’amorce de la spéculation boursière (45 % de la pv est ainsi accaparé).

Prenez note que la fonction rente foncière et la fonction commerciale génèrent peu ou prou de nouvelles plus-values et que la fonction financière ne génère aucune plus-value. Elles constituent donc, toutes les trois, des ponctions non productives sur le capital rentable et entravent sa profitabilité et donc sa reproduction élargie. Quand ces extractions (R + Pc + Bf) étaient marginales dans le cycle de circulation-reproduction élargie du capital, ces ponctions n’empêchaient pas le cycle de reproduction élargie. Aujourd’hui, que ces ponctions non productives de plus-value sont si importantes (70 % du total), elles entravent la reproduction élargie du capital et deviennent une source de tensions entre capitalistes industriels et capitalistes financiers dont la classe ouvrière doit s’avoir profité dans son projet de renverser ce système économique obsolète.

Pv = D (30 %) + R (5 %) + Pc (20 %) + Bf (45 %)

Financiarisation et monétarisation de l’économie globalisée

Pour se convaincre de l’aspect funeste des activités spéculatives stériles, il suffit de considérer quelques chiffres attestant de la financiarisation parasitaire de l’économie impérialiste mondiale.

Ainsi, les compagnies établies aux États-Unis sont la plus grande source d’investissements directs de capitaux à l’étranger (IDE), ce qui confirme le caractère rentier et parasitaire de l’économie impérialiste américaine en déclin puisque l’économie des États-Unis produit de moins en moins de plus-value et de profits. Le graphique 1 indique parfaitement la place à part que détiennent les États-Unis d’Amérique en tant que destination et/ou provenance des stocks d’IDE en transhumance dans l’économie impérialiste mondialisée, financiarisée et intégrée.

Graphique 1
Investissements directs à l’étranger de divers pays (2013, en dollars)

La Chine qui amorce à peine son règne à la tête de l’économie impérialiste mondialisée, fortement concurrentielle, ne détient que le 13e rang pour l’instant. Cependant, la République Populaire de Chine augmente régulièrement ses investissements directs financiers et non financiers à l’étranger comme en fait foi l’article qui suit : « Les IDE financiers représentent 10,07 milliards de dollars de ce montant, tandis que les IDE non financiers ont augmenté de 13,3% à 77,73 milliards de dollars, selon un rapport publié lundi par le ministère chinois du Commerce, le Bureau d’État des statistiques et l’Administration nationale des devises étrangères de Chine. Fin 2012, les IDE cumulés des sociétés chinoises avaient atteint 531,94 milliards de dollars, permettant à la Chine d’occuper la 13e place mondiale. Les investisseurs chinois ont établi quelque 22.000 entreprises dans 179 pays et régions » (5).

Au temps de l’hégémonie américaine, le dollar (USD) a envahi les économies des pays dits « émergents », et de tous les autres pays, ce qui place l’économie impérialiste financiarisée, mondialisée, intégrée en grande difficulté dans le monde entier. L’accumulation – valorisation – réinvestissement profitable des capitaux est en panne depuis plusieurs années et ceci explique les politiques d’austérité conséquente à la baisse tendancielle des taux de profits (6). L’économie capitaliste chinoise, entièrement interreliée à l’économie impérialiste mondialisée, ne peut espérer s’exempter de la crise systémique du capitalisme, intensifiée depuis 2007-2008 et qui se poursuit. Comment réagira l’économie chinoise devant ce cataclysme économique assuré ? Une chose est certaine, c’est que les entreprises impérialistes chinoises acoquinées aux entreprises capitalistes du monde entier ne vont pas mieux s’en tirer que toutes les autres interreliées.

Graphique 2
Investissement des entreprises capitalistes chinoises dans le monde

La situation des pays fournisseurs de matières premières

Les prix des matières premières ont chuté en 2014 et pourraient encore baisser au cours de l’année 2015. Ce déclin met en péril l’opération gaz et pétrole de schiste qui a cours aux États-Unis. Cette énergie devient très coûteuse par rapport à l’extraction du pétrole conventionnel. Une hausse des prix du pétrole, suite à une rupture des approvisionnements provenant du Proche-Orient, satisferait probablement les compagnies pétrolières transnationales établies aux États-Unis (les mêmes qui contrôlent les puits de pétrole au Proche-Orient). Ceci rend pertinentes les manœuvres pour bloquer l’expédition des hydrocarbures du Proche-Orient (pays producteurs) vers leurs clients d’Asie et d’Europe (!) Pour ces entreprises, les décisions militaires qu’elles ont à impulser auprès de l’administration du Pentagone et de l’OTAN, se résument à un calcul coût-bénéfice entre l’exploitation des gaz et pétroles de schiste aux États-Unis, versus leur exploitation conventionnelle au Proche-Orient à destination de l’Europe et de l’Asie, vers la Chine en particulier. Si le gouvernement chinois est disposé à partager les bénéfices entre tous les assoiffés de profits assis autour de la table internationale des énergies fossiles, alors il n’y aura peut-être pas de nouvelle guerre mondiale pour cette fois. Si le gouvernement chinois tente de conserver tous les bénéfices pour les entreprises ayant leur siège social en Chine alors les oléoducs en direction de la Chine seront coupés et les ports pétroliers seront minés et le monde capitaliste s’approchera d’un troisième conflit mondial.

Voilà comment les économistes marxistes analysent la situation économique et politique internationale en ce début de 2015. Espérons que les analystes politiques bourgeois sauront enfin comprendre l’objectif de la restitution du pouvoir aux talibans en Afghanistan et l’établissement d’un État islamique au Levant (EI), deux entités situées au centre du passage des oléoducs en partance vers l’Europe et vers la Chine. Sans compter les embellis dans les négociations avec l’Iran à propos d’une centrifugeuse d’uranium enrichi dont les États-Unis se moquent éperdument. Tout se met donc en place pour la prochaine séquence du drame historique du Proche-Orient, région « coupable » de receler l’énergie fossile qui attise toutes les convoitises impérialistes (7). Pendant ce temps le camp impérialiste russo-chinois s’empresse de construire un oléoduc au nord du Nord à l’abri des malversations américaines et de l’OTAN, espère Poutine (8).

La baisse des prix des matières premières

La baisse des prix des matières premières a aussi entrainé une diminution des revenus de l’État canadien (fédéral et provinciaux) qui hier encore faisait le fanfaron, annonçant des surplus budgétaires et l’équilibre fiscal, surplus que l’État des riches destinait aux entreprises impérialistes canadiennes (avec quelques sucettes pour les travailleurs canadiens payeurs de taxes).

Les pays producteurs de matières premières, cantonnés à ce rôle par la division internationale du travail, voient donc fondre leurs revenus alors qu’aux États-Unis les dividendes de pacotille (fruit de la spéculation boursière et des déficits étatiques pharaoniques) sont au plus haut (9).

La spéculation boursière comme palliatif à la crise systémique

La Banque des Règlements internationaux (BRI) révèle qu’ils se transigent quotidiennement 4 000 milliards d’euros de « valeurs » (sic) sur les marchés des changes internationaux, dont 41 % à la Cité de Londres. Tout ceci (ces transactions comme disent les économistes et les courtiers) n’est que brassage d’argent de Monopoly, que du vent (des titres, des actions et des obligations), qui produiraient des profits (de la valeur nouvelle) sans rien engendrer en contrepartie, aucun produit tangible, aucune nouvelle marchandise (10). Fadaises risibles.

Il en est de même au Canada où les banques ont enregistré des profits record en 2014 alors que les prix des matières premières périclitent, que la production industrielle et l’emploi stagnent (11). Il n’y a que les économistes en goguette pour s’émerveiller de la prouesse des rendements boursiers spéculatifs qui alimentent les dividendes spéculatifs utopiques des banques alors que la création de valeurs – la création de richesses collectives – périclite. Car sans création de marchandises vendables, puisque toute chose doit devenir marchandise pour acquérir et réaliser de la « valeur » sous le système économique capitaliste, il n’y a aucune création de valeurs, aucune création de richesses. Le seul résultat de cette spéculation boursière sur des titres (des « produits financiers » disent les courtiers), artificiellement gonflé est de redistribuer la plus-value déjà expropriée au cours du processus de production. À l’évidence, une nouvelle intensification de la crise systémique de l’impérialisme pourrait survenir en 2015.

Les ponctions de l’État pour assurer la reproduction de la force de travail

Une troisième équation produite par la théorie marxiste d’économie politique présente les ponctions que l’État bourgeois effectue sur le salaire nécessaire des travailleurs et sur la plus-value expropriée aux ouvriers afin de constituer le salaire social notamment. Le salaire social est constitué des différents services que l’État bourgeois fournit afin d’assurer la reproduction de la force de travail (éducation, formation, service de garderie, service de santé, transport, services municipaux, sport, culture et loisir).

Dans un pays capitaliste industrialisé comme le Canada, ces ponctions peuvent représenter jusqu’à 70 % du salaire nécessaire des salariés et environ 25 % de la plus-value accaparée par les divers intervenants économiques. Ceci entraine que si dans les années 1960 les taxes et redevances soutirées aux entreprises fournissaient 60 % des revenus de l’État, aujourd’hui ces taxes et redevances des entreprises capitalistes ne représentent plus que 25 % des gigantesques revenus de l’État, tandis que près de 75 % des revenus de l’État bourgeois proviennent des goussets des salariés.

En période d’austérité budgétaire conséquente à la crise économique systémique du capitalisme, les gouvernements bourgeois croulants sous les dettes souveraines n’ont pas d’autres choix que de sabrer dans les services publics visant la reproduction de la force de travail et de hausser les taxes (11). Malgré les hauts cris des plumitifs réformistes et des thuriféraires opportunistes, il ne peut en être autrement sous peine de désindustrialiser complètement un continent (L’Europe ou l’Amérique du Nord par exemple). C’est la raison pour laquelle les ouvriers marxistes ne préconisent pas de seulement protester-manifester contre les gouvernements des riches, mais surtout de les renverser.

Graphique 3 : Taxes et impôts pour constituer le salaire social

La valorisation du capital dans l’économie impérialiste

La quatrième équation résumant succinctement l’ensemble de l’économie capitaliste concerne la circulation du capital. Elle va comme suit : l’argent-capital (C) doit impérativement transiter par le processus de reproduction élargie – le processus de valorisation ouvrier – pour produire de la plus-value et fructifier. Pas de travail salarié producteur de plus-value et pas d’accroissement cumulatif de capitaux (C’). Il est fondamental de bien comprendre cette loi incontournable en cette période de financiarisation et de spéculation boursière toxique des titres corporatifs. Cette loi est le fondement de la théorie marxiste du capitalisme et son équation s’écrit ainsi :

C – » Cc + Cv + pv – » C’

La crise systémique du capitalisme-impérialiste

Les raisons de la crise systémique du capitalisme sont simples à expliquer. Placer devant une crise de surproduction (de moyens de production et de marchandises), et face à l’incapacité du système économique capitaliste de développer de nouveaux marchés solvables et lucratifs pour les marchandises déjà disponibles, les banquiers – les financiers parasitaires – ont ouvert les vannes infernales du crédit, du crédit à la consommation et du crédit gouvernemental (souverain). N’arrêtant pas de si bon chemin ils se sont mis à spéculer sur les valeurs boursières des entreprises, des États, enchérissement des obligations et des emprunts gouvernementaux, manipulation des cotes de crédit, et sur la valeur des monnaies, s’accaparant cet évanescent « profit » spéculatif. Au point où il devint infiniment plus lucratif, rapide, facile, nécessaire surtout, de faire tourner la planche à billets, de faire circuler l’argent de pacotille (le crédit) – d’accomplir un nouveau cycle d’accumulation du capital – en bourse qu’en usine, qu’en atelier, qu’en chantier.

Le diable de la spéculation venait de s’emparer du monde capitaliste tout entier, car la raison d’être du capital n’est pas de satisfaire les besoins humains, mais d’engranger les profits pour les valoriser et les reproduire afin d’accomplir un nouveau cycle de reproduction élargie. Ainsi, comme nous l’avons souligné auparavant, les banques canadiennes et américaines font des profits record alors que la production stagne et que le chômage réel (pas celui rapporté par les statistiques truquées) s’accroît.

La dépression économique survient quand plusieurs grands capitalistes financiers spéculateurs, sentant la soupe chaude – c’est-à-dire l’immatérialité de leurs avoirs bousiers non adossés à des valeurs sonnantes et trébuchantes – cherchent soudainement à se départir de leurs « passifs » pour les transformer en actifs industriels, fonciers, en moyens de transport, etc. La bourse s’emballe alors et tout ce fatras d’actions et d’obligations toxiques s’écroule emportant avec lui les économies de millions d’épargnants floués (de la Caisse de dépôt et placement du Québec notamment), de capitalistes échoués, d’ouvriers congédiés, de petits-bourgeois paupérisés, etc. C’est la Grande dépression, preuve intangible que seul le travail salarié, producteur de plus-value, crée de la valeur concrète.

La circulation de l’argent, réelle et factice

La cinquième équation produite par la théorie d’économie politique marxiste concerne la circulation de l’argent-capital (A) – sa transformation en marchandise (M) – puis sa retransformation en argent (A), agent convenu pour l’échange commercial des marchandises. Il faut évidemment que ces marchandises trouvent un marché où réaliser leur potentiel de plus-value cachée. De fait, l’ensemble de l’opération de commercialisation-transformation des marchandises en argent vise à récupérer la partie de la valeur qui a été sacrifiée à l’ouvrier au moment de la production (le salaire nécessaire). Il est entendu qu’aucune valeur nouvelle ne sera créée pendant la circulation de l’argent (A), en bourse ou à la banque, à la recherche de bons placements « fructifiant ». Étant donné que dans leur quête incessante de plus-value transformable en profits, les capitalistes (en tant que classe sociale) sont amenés bon gré mal gré, cela est hors de leur volonté (c’est marche ou crève au régiment de l’argent), sont amenés disions-nous à réduire la portion de capital variable (Cv), à gruger sur le coût de la force de travail (salaires), à hausser le taux de productivité du travail (par une mécanisation plus poussée (Cc) et par l’intensification du travail salarié), bref, à utiliser toute une panoplie de moyens pour augmenter ou maintenir les profits en réduisant les salaires absolus et/ou relatifs. Ceci entraine que la classe des adjudants capitalistes industriels et commerciaux réduit d’autant le pouvoir d’achat des travailleurs salariés (90% des personnes actives), le pouvoir d’achat des consommateurs. Vous avez bien compris, la classe capitaliste scie la branche commerciale sur laquelle elle est juchée et le pire c’est qu’elle ne peut faire autrement. Les lois de l’économie capitaliste sont impératives.

L’équation s’écrit ainsi A – » M – » A

Même l’intérêt sur le prêt (i) qui serait le « salaire » du banquier (sic) n’est aucunement produit durant la circulation du capital, mais est plutôt une ponction qu’effectue le capitaliste financier sur la plus-value produite en usine, en atelier, en chantier, comme nous l’avons souligné précédemment.

Inflation et dévaluation de la monnaie

Si un banquier crée de l’argent (A), s’il met du crédit en circulation (carte de crédit ou prêt à un gouvernement) – qu’il ne peut adosser à des marchandises réelles et concrètes, à du travail ouvrier cristallisé – la seule chose que ce banquier réalise c’est une dévalorisation de l’argent en circulation (inflation monétaire). Ce banquier effectue un vol des valeurs de tous ceux qui détiennent cette monnaie-argent dépréciée (au pays et à l’étranger). Chaque fois qu’une banque émet du crédit – un prêt à la consommation ou un prêt souverain (à un État bourgeois ou à un État pseudo socialiste), cette banque émet de l’argent et déprécie de ce fait l’ensemble de la monnaie en circulation dans cette nation ainsi qu’à l’échelle internationale. Tant que l’économie impérialiste nationale et mondiale croît – trouvent de nouveaux débouchés où écouler leurs produits –, l’économie impérialiste se porte relativement bien et la crise est repoussée au loin. Quand les cartels impérialistes ne trouvent plus preneur pour leurs marchandises, la crise systémique de l’impérialisme est en vue et le château de cocagne de la finance parasitaire s’ébranle. Voici l’équation de la financiarisation frauduleuse et parasitaire de l’économie impérialiste mondiale.

A – » M – » A’ = inflation et dévaluation monétaire

À propos de la sortie de l’euro et de l’Union européenne et de l’ALENA

Que les opposants à l’euro, les militants en faveur de la « souveraineté nationale citoyenne » et pour l’indépendance économique nationale. Que ceux en faveur de la sortie de l’Union européenne et de l’ALENA se le tiennent pour dit. L’économie impérialiste est systémique, internationale, globale et intégrante. Les économies nationales périclitent et s’amenuisent. Elles sont devenues des appendices de l’économie mondiale globale. Elles ont été remplacées par un écheveau de réseaux de flux financiers et commerciaux internationaux déterminants auxquels les reliquats de production-consommation-circulation nationale sont assujettis petit à petit. Il n’est pas plus pertinent de s’opposer à l’internationalisation-globalisation de l’économie mondiale qu’il ne le fut pour les « luddites » britanniques de briser les machines au début du capitalisme (12). Le mode de production communiste sera internationaliste ou il ne sera pas, voilà notre agenda.

La baisse tendancielle du taux de profit social moyen

Nous terminons avec une sixième équation produite par l’école marxiste d’économie politique expliquant que la tendance inéluctable du capital, dans sa recherche de plus-value (absolue et relative), par l’accroissement de la productivité du travail vivant (Cv), l’amène à hausser la composante capital fixe (Cc) – machinerie sophistiquée et robotisée – dans le processus de production et de ce fait à accroître la composition organique du capital. L’augmentation de la composition organique du capital provoque un affaissement de la production de plus-value, car la plus-value est issue uniquement de l’exploitation du travail vivant, du travail ouvrier salarié, et non pas de l’exploitation de la machinerie ou de l’utilisation de moyens de production qui ne font que transmettre leur valeur au nouveau produit manufacturé. La hausse de la composition organique du capital écrivait Marx a pour conséquence la baisse du taux de plus-value (Tpv) et entraine la baisse tendancielle du taux de profit social moyen. Profits, nous l’avons écrit précédemment, dont la péréquation entre les différentes branches de production et entre les différents secteurs de l’économie (industrie, commerce, communication, finance) assure la valorisation-reproduction-circulation du capital.

Tpv = Cv/Cc

À tous les détracteurs de la théorie marxiste d’économie politique qui voudraient laisser croire que cette magistrale démonstration du fonctionnement du mode de production capitaliste serait révolue, obsolète, ante néolibérale, ou crypto-impérialiste nous répliquons que tant que le mode de production capitaliste, y compris à son stade impérialiste contemporain – à économie dirigiste ou à économie dirigée néo-libérale, peu importe – fonctionnera suivant ces lois inéluctables, l’analyse marxiste de l’économie politique sera valide.

La suite de l’article la semaine prochaine. Nous aborderons les questions de la dette et de l’industrie militaire.

Pour un complément d’analyse en économie politique : http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

»» http://www.les7duquebec.com/7-au-fr...
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Viktor Dedaj

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