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Les races n’existent pas, le racisme oui

Christophe Oberlin est un Blanc qui broie du noir. A cause des Blancs qui se voient blancs, et s’en retrouvent fiers de leur pigment de maître du monde.

Ce professeur de médecine, - est-ce à force de regarder les corps en chirurgien, depuis l’intérieur-, ne distingue pas la couleur de la peau. Partout où il se penche il ne voit qu’un homme, rien de mieux ou de pire. En tout cas rien d’autre. Pour réaffirmer que les races n’existent pas, Oberlin a levé l’œil de son microscope pour prendre son stylo et publier un livre aussi beau que son titre : Quelle est la blancheur de vos Blancs et la noirceur de vos Noirs ? (Éditions Edilivre). S’il en est encore besoin pour quelques Zemmour et autres petits Blancs enkystés dans leur propre terreur, son encre rouge sang nous répète ce que nous aurions dû entendre et ne plus mettre en cause depuis l’école : les races n’existent pas. Prodiguée par un médecin cette piqûre de rappel, sous la forme d’un petit livre, a la force d’injonction d’une ordonnance : racistes de tous pays, taisez-vous. Le moyen de les bâillonner ? C’est de démontrer qu’ils ont scientifiquement tort.

Oberlin qui sait se faire léger pour marcher sur les poutrelles du drame, nous parle d’abord des « Caucasiennes », ces jolies femmes blanches, parfaites entre les parfaites, découvertes dans les harems de Perse par un français voyageur et anthropologue sans le savoir, Jean Chardin. Séduit ce Chardin, un Teilhard avant l’heure, en déduit que la « race » parfaite, la sienne, ne peut être qu’en communauté avec ces callipyges... Le Blanc d’Occident est donc « caucasien » !

Aujourd’hui encore, principalement dans les pays anglo-saxons, policiers et juges utilisent cette qualification vieille de trois siècles, « caucasien », pour définir le Blanc. Ce qui est assez amusant puisque les caucasiens « de souche », comme dirait l’autre, sont plutôt noirs de poils et foncés de peau. Peu importe, le Blanc en a suffisamment bavé pour s’installer maître du monde, en exploitant des peuplades évaluées, par lui, juste au-dessus du singe, pour que nul ne vienne mettre en cause sa savante méthode, celle de la mise en cage de l’humanité. Avec étiquettes sur les portes : noir, rouge, jaune.

Dans le racisme, je veux dire la simple affirmation que les races existent, les choses marchent comme cela, simplement, tranquillement et se veulent « vieilles comme le monde ».

Bien sûr, par les temps qui sont les nôtres de vrais théoriciens du racisme, comme Gobineau, Drumont, Rosenberg et son patron Hitler, courent moins les rues. Ces savants de la race portés en tombe, la voie du racisme est devenue plus étroite. On ne proclame plus « par essence le nègre et l’arabe sont idiots ». Non. Mais qu’ils sont doués pour la samba, le foot, la musique, le kebab. Et les amis de Zemmour ajouteront le vol de portefeuilles. Les races n’existent pas.

Reste le racisme. S’il ne s’agissait de la pire des injustices, le racisme, Oberlin nous arracherait des quintes de rire quand il évoque, de Jules Ferry à Darwin les monstrueuses sottises assénées par des anthropologues certains de la blancheur de leur âme. Pour Darwin, par exemple, la momie de Ramsès II est si splendide qu’on peut y lire « de superbes traits européens ». Ne faudrait pas se laisser à imaginer qu’un Berbère, un Arabe, ou cousin de la reine de Saba puisse être beau ! Et ce délicieux et savant Darwin n’est pas raciste puisque navigant autour de la Terre de feu et faisant allusion aux êtres qu’il croise pendant ce voyage, il se déclare « frappé par les nombreux traits de caractère montrant combien leur esprit est semblable au nôtre » et de préciser « Il en est de même d’un nègre de pur-sang avec lequel j’ai autrefois été très intime ». On ne s’étonnera donc guère, quelques années plus tard, de voir deux prix Nobel de médecine, les français Charles Richet et Alexis Carrel prôner la sélection au sein des « races inférieures » et Lord Balfour, celui de la déclaration qui allait engendrer le malheur de la Palestine, présider un congrès d’eugénisme.

Récemment encore, aux Etats-Unis, au motif que le QI des Noirs était plus « faible » que celui des Blancs (ce sont eux qui pratiquaient le mesure), on a stérilisé des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, le plus souvent à leur insu. Et saint Claude Lévi-Strauss, le dernier maître, a usé fautivement du mot race.

Toutes ces ignominies de l’histoire laissent Oberlin et sa plume rouge de marbre. Lui avance pour ridiculiser le racisme, ce qui n’est pas une mauvaise méthode où tout passe par la dérision : on oublie les couleurs de peau pour dire avec Albert Jacquard « que la couleur de peau est un meilleur critère de classification des climats que des hommes ».

Donc sous le scalpel d’Oberlin pas plus que sous celui de tous les anatomistes du monde, aucune race n’apparait et tous les sangs sont rouges et de même structure et les ADN identiques. Cette vérité, établie depuis longtemps, il enfonce quand même le clou pour passer à la causalité, c’est-à-dire à ces conditions de vie qui font que, par force, l’esquimau est entraîné à supporter le froid et le malien le chaud. En aucun cas l’un et l’autre ne sont venus au monde avec des prédispositions « de race », qui feraient qu’il existe des hommes nés pour le soleil et d’autres pour l’ombre. Oberlin me fait penser à cette expérience tentée par un savant strict et rigide qui avait appris à donner des ordres à une grenouille « saute » ! Un jour de grande expérimentation, le scientifique coupe les pattes de sa grenouille. Dès lors, puisqu’elle refuse de sauter, l’expert note sur son compte-rendu : « Quand on coupe les pattes d’ une grenouille, elle devient sourde ».

Dans l’histoire, pour le bienfait de la colonie, du travail gratuit, du bois d’ébène, de l’exploitation des ressources, nombre d’experts, après avec fauché les jambes des « indigènes », ont déclaré qu’ils n’étaient pas des hommes comme les autres.

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